Adrien Rossille
Adrien Rossille
Chargé de médiation scientifique
Chargé de médiation scientifique à l’Institut Henri Poincaré, Adrien est engagé en faveur de la diffusion des sciences au plus grand nombre. Sa mission, à la croisée des mondes scientifique et médiatique, est de créer des contenus et d'organiser des évènements pour faire connaître la culture scientifique à tous les publics. Vous pouvez donc le retrouver derrière de nombreuses activités de l'Institut Henri Poincaré : le ciné-club, les podcasts, la Fête de la science, les réseaux sociaux ou encore la réalité augmentée ! Il participe aussi au projet de création d'un musée sur les mathématiques qui ouvrira en 2021. Ingénieur en technologies numériques, il est aussi un grand passionné de cinéma qui a fait une partie de sa formation à Arte et a été jury jeune dans plusieurs festivals, dont le festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand.
Alain Bernard
Alain Bernard
Nageur professionnel
Table ronde des sportifs : Peut-on vaincre le temps ?
Il a parcouru plus de 50 000 km à la nage. Son surnom : le requin blond. Triple médaillé Olympique aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, Alain Bernard compte à son actif de nombreux titres Européens et décroche l’argent mondial à deux reprises. C’est au Cercle des Nageurs de Marseille qu’il rencontre son entraîneur emblématique Denis Auguin avec qui il bat les Records du Monde des 50 m Nage Libre avec un temps de (21’’50) et 100 Nage Libre (47’’50) aux Championnats d’Europe Eindhoven en mars 2008. Il devient le premier nageur de l’histoire à nager moins de 47 secondes au 100 m nage libre : 46’’94. Une nouvelle médaille d’Or Olympique à Londres complète ce magnifique palmarès en 2012 sur la distance du relais 4X100 mètres Nage Libre. Aujourd’hui entraîneur, et commentateur sportif de sa discipline, il est également conférencier pour des entreprises où il transmet les clefs de son succès.
Les athlètes cherchent le dépassement - à se dépasser et à dépasser les autres. La plupart d’entre eux cherchent aussi à ne pas se faire rattraper, y compris par le chronomètre. Il s’agit de s’entraîner jusqu’à la plus parfaite maîtrise de son corps pour exceller dans sa spécialité. Tels des chefs d’orchestre, les sportifs de haut niveau sont des coordonnateurs. Ils accordent leur respiration au rythme de leurs mouvements, précisent leurs gestes pour gagner en efficacité, gèrent subtilement leur énergie pour tenir la distance. Ils habituent progressivement leur métabolisme à l’intensité de l’effort, parfois jusqu'à la souffrance. Ils apprennent à se concentrer en toutes circonstances et quel que soit l’enjeu, à donner le meilleur d’eux-mêmes le moment venu, seuls ou en équipe. Chaque performance sportive est une création. Exceptionnellement, elle est un record. Mais dans notre course éternelle contre la montre, pouvons-nous vraiment vaincre le temps ?
AlainPers
AlainPers
Artiste plasticien
A la fois artiste plasticien et architecte du temps, Alainpers est sous l’emprise d’une idée : celle de la représentation du temps. Un temps qui serait à voir et à penser. C'est la visite d'une exposition d'art luminocinétique à 17 ans qui décidera un jour de son avenir. Un passage dans l’industrie aéronautique, puis dans le design industriel le conduit ainsi à réaliser ses propres créations sous forme d'objets, de tableaux et de sculptures monumentales. Toujours, il travaille la lumière, gardienne de nos jours et de nos rêves où les secondes coulent et s’écoulent en minutes et en heures. Tout son travail converge et se retrouve dans ses pièces où lumière et temps ne font plus qu’un. Une lumière à qui il donne un sens, une direction. Lignes de jour, lignes de vie pointées vers une unique direction. Aube, zénith, crépuscule : autant d’instants, de points qui rythment notre vie. Point de lumière qui s’élance et se brise telle une flèche pour mieux recommencer, mourir, renaître. La vie… Point qui nous emporte vers un instant d’éternité.
Alexandre Fleurentin
Alexandre Fleurentin
Expert matériaux métalliques
Atelier : Quel est l’impact du temps dans la conception des pièces métalliques ?
Métallurgiste depuis 1995 et diplômé de l'Institut d'expertise judiciaire de Paris, Alexandre Fleurentin est spécialisé dans les matériaux métalliques et les traitements thermiques et de surface. Il a bâti son expérience dans l'automobile, comme ingénieur de production pour l'optimisation des procédés métallurgiques dits « spéciaux ». Alexandre a ensuite été responsable technique et expert international en métallurgie, en charge de l'industrialisation et de l'innovation en traitements thermochimiques, en induction et en contrôles non destructifs. Après avoir développé une nouvelle approche (P.U.M.P. : Produits - Utilisation - Matériaux - Procédés) dans le monde de l'automobile, il devient ingénieur expert au Centre technique des industries mécaniques, où il travaille dans les secteurs de l'énergie, du ferroviaire, de l'aéronautique, de la forge, du découpage/emboutissage, de l'usinage, de la visserie et des engrenages et transmissions. En 2004, il reçoit le GKN Driveline Award for innovation pour l’intégration du procédé de cémentation basse pression, ainsi que le premier prix de l'Innovation A3TS en 2012 pour son travail sur la protection face à la carburation haute température d’aciers réfractaires.
Dans l'industrie, concevoir une pièce suppose de respecter les normes et les spécifications en vigueur. Comprendre au mieux les phénomènes physico-chimiques est essentiel pour prendre des précautions normatives bien calibrées, qui garantissent à la fois la fiabilité technique et la rentabilité de l’opération. Le paramètre temps peut jouer un rôle majeur par le biais de l’activation des mécanismes diffusionnels des atomes sous contraintes ou sous l'effet de l'élévation de la température. La désensibilisation à la fragilisation par l'hydrogène de pièces en acier revêtues pour une tenue à la corrosion optimisée en est un bon exemple.
Aline Gouget
Aline Gouget
Responsable cryptographie
Conférence : Le temps de la Cyber-securité accélère-t-il ?
Aline Gouget est mathématicienne théoricienne. Elle est devenue experte du domaine de la cryptologie et de ses applications. Après des travaux remarquables sur la conception d'algorithmes de chiffrement, elle a élargi le champ de ses recherches par des contributions significatives dans divers domaines : la monnaie électronique, la cryptographie multivariée, la génération d'aléas, et plus récemment les cryptomonnaies. Aline Gouget a aussi l'esprit pratique. Elle met en œuvre les technologies qui permettent de sécuriser réellement les systèmes et a une excellente activité inventive (plus de 30 brevets). Elle pilote l'équipe de recherche en cryptologie avancée de Gemalto, une société du groupe Thales et continue à publier sur les sujets porteurs comme la sécurité de la blockchain et à piloter des recherches sur les sujets les plus pointus tels que la cryptographie quantique et post-quantique et le chiffrement homomorphe. Elle est en interaction étroite avec les experts de la recherche publique de ces sujets, participe à des projets de l'Agence nationale de la recherche et à des projets européens.
Le déplacement de services numériques dans le « cloud », l’accroissement de connectivité, tant pour les voitures autonomes que pour des infrastructures qui étaient jusqu’à présent isolées, voici deux exemples de « transformation digitale ». Cette transformation est en cours. La connectivité est désormais très forte au niveau mondial. Le rapport de force avec les attaquants a changé. Il faut s’y s’adapter. Jusqu’ici, les cryptographes concevaient des mécanismes pour protéger la confidentialité ou l’intégrité des données en se basant sur les mathématiques et sur l’état de l’art des attaques qui évoluaient au rythme des publications scientifiques. Les experts en sécurité construisaient des architectures fixes et détectaient des attaques selon des signatures connues en appliquant les mises à jour disponibles, de temps à autre. Désormais, les experts en cybersécurité doivent combiner les expertises en visant une amélioration continue pragmatique, une gestion des risques collaborative et viser une agilité à tous les niveaux de la conception. Il devient essentiel de savoir détecter une nouvelle attaque, de savoir rapidement décider de la réaction la plus appropriée à adopter. Comment s’adapter à ce nouveau rapport au temps et quels sont les impacts sur la conception des systèmes sécurisés ?
Alou Coulibaly
Alou Coulibaly
Directeur du Samusocial Mali
Peut-on concilier urgence et insertion ?
Titulaire d’un DEA en Anthropologie du Changement Social et du Développement et d’un Diplôme Supérieur en Travail Social, Alou Coulibaly travaille depuis 15 ans dans le monde associatif malien. Après un long parcours en milieu rural dans le renforcement des organisations communautaires et l’appui/conseil aux collectivités locales, Alou Coulibaly travaille depuis 2011 au Samusocial Mali, ONG de droit malien œuvrant pour la protection et la promotion des droits des enfants et jeunes en situation de rue à Bamako. Il a piloté la création en 2011 du cadre de concertation des acteurs publics et associatifs de la lutte contre l’exclusion sociale des enfants et jeunes des rues dans le District de Bamako et demeure aujourd’hui l’un des principaux animateurs de cette plate-forme. Attaché aux droits des enfants, Alou Coulibaly est membre depuis 2018 du bureau de la Coalition malienne pour les droits de l’enfant (COMADE).
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?
Anatole Khelif
Anatole Khelif
Mathématicien
Atelier : Le temps peut-il émerger d’un monde sans temps ?
Anatole Khelif est enseignant-chercheur, maître de conférences, spécialiste de la logique mathématique. C'est un ancien élève de l'École normale supérieure, rue d'Ulm. Il anime depuis plusieurs années un séminaire de logique catégorique. Pour lui, la logique essaie de décrire de façon très schématique comment notre cerveau fonctionne.
Le temps est-il une illusion ? Comment le temporel peut-il être induit par des éléments intemporels ? Comment résoudre certains paradoxes temporels ? Zénon (classique et quantique), paradoxe du grand père etc. ? À cet usage nous introduirons le concept de « métatemps ».
Anne-Catherine Hauglustaine
Anne-Catherine Hauglustaine
Dir. Musée de l’Air et de l’Espace
Conférence : Quel est le temps des objets patrimoniaux ?
Anne-Catherine Robert-Hauglustaine est titulaire d'un doctorat en histoire des sciences et techniques de l'École des hautes études en sciences sociales. En novembre 1999, elle devient conservateur chargée des collections du domaine des transports au Musée des arts et métiers à Paris. Rédactrice en chef de la revue Musée des arts et métiers de 2001 à 2008, elle est aussi responsable des partenariats et des mécénats, et membre de l'équipe de direction du Musée des arts et métiers. Par la suite, et jusqu'en mai 2014, elle occupe le poste de directrice adjointe du Jardin des sciences de l'université de Strasbourg, où elle est chargée du futur projet de musée de sciences de cette université. Elle accompagne également des projets européens tels que PLACES, projet ayant pour ambition « de développer un réseau de 200 villes de culture scientifique à l'échelle de l'Europe ». Anne-Catherine est membre du comité scientifique international de la revue Culture et Musées qui publie des travaux de recherche inédits sur les publics, les institutions et les médiations de la culture. Professeure à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle enseigne la muséologie. Elle a été directrice générale du Conseil international des musées (ICOM) de 2013 à 2017. Depuis le 1er janvier 2018, Anne-Catherine est directrice du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Anne Griffon
Anne Griffon
Directrice Marketing
Table ronde des marques : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
Spécialiste du marketing et de la transformation digitale des entreprises de services depuis près de 20 ans, Anne Griffon accompagne les dirigeants dans les moments clés de mutation de leur écosystème afin d'appréhender et accompagner l'adaptation de l'entreprise à ces nouveaux paradigmes.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Anne Odru
Anne Odru
Journaliste Reporter
Curieuse et passionnée par les rencontres, Anne a su faire de son caractère une force pour son métier. Prédestinée à évoluer dans les sciences, elle commence un cursus dans la biologie à l'université de Jussieu où elle découvre une filière spécialisée dans le journalisme scientifique. Raconter des histoires pour les faire partager devient alors une priorité. Elle décide ensuite de se lancer dans des études de journalisme plus générales avec un diplôme spécialisé dans le domaine de l'audiovisuel. Tous les sujets l'attirent même si elle évolue principalement dans le milieu du sport (à l'Équipe TV) où elle traite également beaucoup des sujets dérivés (économie, politique, santé…). Aujourd'hui, elle travaille en tant qu'indépendante et apprécie de pouvoir accepter des missions dans tous les domaines (sport, société, sciences...) pour enrichir encore plus son expérience. Elle adore voyager et a la chance de parcourir le monde dans son métier afin de faire connaître le plus d'aventures et d'histoires possible à qui voudra bien la lire ou regarder ses images.
Antoine Balzeau
Antoine Balzeau
Paléoanthropologue
Atelier : Peut-on apprécier le temps de l’évolution humaine ?
Chercheur au CNRS et au Muséum national d’Histoire naturelle, Antoine Balzeau travaille au Musée de l’Homme. Il consacre l’essentiel de ses recherches à l’étude des transformations morphologiques de l’humanité et autres primates depuis quelques millions d’années. Spécialiste du crâne des hommes préhistoriques, il étudie tout ce qui est caché à l'intérieur grâce à l'imagerie 3D, dont la forme du cerveau. Il est également directeur adjoint de l’UMS 2700 2AD hébergée au MNHN, et collaborateur scientifique au Musée Royal de l'Afrique Centrale de Tervuren, en Belgique. Il a publié en 2019 avec Pierre Bailly au dessin le tome 27 de La petite Bédéthèque des Savoirs intitulé Homo sapiens, Histoire(s) de notre humanité.
Un peu plus de 7 millions d’années et presque une trentaine d’espèces humaines, voici une grande diversité pour une petite échelle de temps. Pour étudier tout cela, le paléoanthropologue dispose de quelques fossiles dispersés à travers le monde et le temps. Ainsi, lorsqu’il s’agit de discuter de l’extension, de la diffusion, de la succession des espèces humaines, quelle part des propos des chercheurs est du ressort de l’interprétation des données scientifiques et laquelle repose sur des suppositions ? L’image que nous avons de l’évolution humaine mêle ainsi science et imagination.
Antoine Compagnon
Antoine Compagnon
Ecrivain et critique littéraire
Conférence : Qu’entend Proust par le Temps retrouvé ?
Antoine Compagnon est écrivain et professeur, spécialiste de littérature et particulièrement de Proust. La chaire qu'il occupe depuis 2006 au Collège de France dit toute l'ambition de son enseignement : Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie. À côté d'ouvrages de référence, comme celui qui fit date sur Les antimodernes (2005), Un été avec Montaigne est par exemple fêté par un succès international depuis sa parution en 2013.
L'apprentissage du temps dans À la recherche du temps perdu, c'est d'abord celui de la « non-simultanéité des contemporains », thèse remarquable de Siegfried Kracauer et critique de l'idée de Zeitgeist, d'unité d'une période historique, d'esprit du temps. Proust, avant Kracauer, voyait dans le présent un assemblage d'instants hétérogènes, de tendances autonomes et d'événements incohérents, situés sur des trajectoires différentes, soumis aux lois de leur histoire. Le savoir-vivre, c'est essentiellement cela, la découverte de la non-simultanéité du monde. Sans cela, on commet des impairs, comme Madame Verdurin à table avec le baron de Charlus. L'enfant pense que le monde est synchrone, uniforme. La leçon historique du narrateur est celle de l'enfant, qui comprend qu'une ville fait coïncider les époques, offre une coupe dans le temps, comme dans Le cygne de Baudelaire. « Je n'avais jamais songé qu'il pût y avoir un édifice du XVIIIe siècle dans la rue Royale », observe le narrateur, « de même que j'aurais été étonné si j'avais appris que la porte Saint-Martin et la porte Saint-Denis, chefs-d'œuvre du temps de Louis XIV, n'étaient pas contemporains des immeubles les plus récents de ces arrondissements sordides. » La ville, comme le monde, comme la vie, n'est pas simultanée. Le Temps retrouvé, c'est aussi la découverte que la vie est anachronique, ou qu'elle avance « à rebrousse-poil », comme disait Walter Benjamin.
Audrey Dussutour
Audrey Dussutour
Chercheure en éthologie
Conférence : L'Immortalité biologique : fiction ou réalité ?
En 2004, Audrey Dussutour a obtenu un doctorat en éthologie sous la direction du Dr. Vincent Fourcassié et du Pr Jean-Louis Deneubourg. Elle étudiait alors l'organisation du trafic des fourmis. Elle a ensuite fait deux post-doctorats, l'un à l'université Concordia (Canada) où elle a étudié la prise de décision collective chez les chenilles sociales et l'autre à l'université de Sydney (Australie) où elle a étudié la nutrition chez les fourmis et les moisissures visqueuses. En 2008, elle a obtenu un poste au Centre de recherche sur la cognition animale (CRCA) du CNRS pour poursuivre ses recherches sur le comportement des fourmis. Depuis 2015, avec Raphaël Jeanson, Jacques Gautrais et Jean-Paul Lachaud, elle a créé une nouvelle équipe au CRCA, l'équipe IVEP (Interindividual Variability Emergent Plasticity). Audrey est également élue membre de la commission du CNRS Brain Cognition and Behavior et de la commission interdisciplinaire Modeling Biological Systems.
Qui n'a pas un jour rêvé de trouver la fontaine de jouvence, de devenir immortel ? La quête d'une vie illimitée a captivé l'esprit d'innombrables conteurs, alchimistes et dirigeants spirituels. Si nous sommes toujours à la recherche de l'élixir d'immortalité et de la pierre philosophale, certains organismes, eux, semblent avoir trouvé la clé de l'immortalité. En effet, le blob, l'hydre et autres d'organismes tout aussi étranges semblent avoir trouvé le moyen de réinitialiser leur horloge de vie, un secret qui reste pour l'instant bien gardé.
Aurélien Alvarez
Aurélien Alvarez
Mathématicien
Atelier : Le chemin le plus court est-il toujours le plus rapide ?
Aurélien Alvarez est enseignant-chercheur à l'ENS Lyon, particulièrement intéressé par l'étude de la géométrie, de la topologie et des systèmes dynamiques. Il s'intéresse également à la formation des enseignants du primaire dans le cadre de la fondation La main à la pâte et consacre une partie significative de son temps à la popularisation des mathématiques ; il est notamment rédacteur en chef de la revue en ligne Images des mathématiques.
Une bille chute-t-elle plus vite si elle est plus lourde ?
Axel Villard Faure
Axel Villard Faure
Journaliste
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Journaliste science et web pour France Inter et Science&Vie TV, Axel a quitté Grenoble après des études scientifiques et entamé une carrière parisienne de journaliste. Passionné par les nouveaux formats de vulgarisation, il débute sur la radio Le Mouv' en 2012 avec le projet web-radio CO3, une web-série audio qui raconte la science du quotidien. Il intègre rapidement l'équipe de la Tête au carré en tant que rédacteur en chef du dernier quart d'heure connecté de l'émission, « les chroniques #laTAC ». Depuis janvier 2014, il co-anime quotidiennement avec Mathieu Vidard « la Une de la science », les dix premières minutes de l'émission consacrées à l'actualité des sciences et multiplie les projets web.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Blanche Stromboni
Blanche Stromboni
Contrebassiste
Spectacle : TimeWorldTango
Blanche commence à étudier la musique à l'âge de 5 ans au conservatoire de Clichy-la-Garenne. Elle intègre plus tard le conservatoire supérieur de Paris qui lui donne l'opportunité de travailler avec Stanislas Kuchinski et Vincent Pasquier. Elle sort du conservatoire en juin 2010 avec un premier prix obtenu à l'unanimité et les félicitations du jury. Attirée depuis toujours par tous les styles musicaux, Blanche décide de commencer le tango. Elle intègre le groupe Tango Carbón à sa création en 2012 et tombe littéralement amoureuse de ce langage musical et de son répertoire. Elle co-fonde le groupe Tangomotán avec Leandro Lacapère, David Haroutunian et Marion Chiron en 2016. Aujourd'hui, Blanche mêle son travail de contrebassiste au sein des grands orchestres français comme l'Orchestre de Paris, l'Orchestre philharmonique de Radio France ou encore l'Opéra de Paris, à celui de chambriste, toujours dans une volonté de découverte et de diversité, poussant son instrument dans toutes ses sonorités. Elle participe depuis peu aux projets de l'ensemble Diderot, de style baroque et sur instrument d'époque. Blanche joue sur une contrebasse Swen Mentec.
Tangomotán aime improviser et ne se lasse jamais de réinterpréter, de travailler, d’évoluer, de s’affranchir pour mieux redécouvrir ce tango qu’ils rendent palpable, charnel, visuel. Les murs se couvrent d’images, la voix se joint à l’instrument, et la scène devient théâtre. Le temps d’un concert les minutes sont suspendues ; passé, présent et futur se rencontrent et se répondent. Tout a changé. Rien n’a changé.
Brigitte Zanda
Brigitte Zanda
Géochimiste
Atelier : Comment établir une chronologie à l'échelle des planètes ?
Enseignant-chercheur à l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC) du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Alliance Sorbonne Université, Brigitte Zanda est spécialiste des météorites. Ces fragments d’astéroïdes, de la Lune, de Mars et peut-être de noyaux cométaires, détachés de leurs corps parents par des impacts, arrivent sur Terre chargés d’informations sur la genèse et l’évolution des corps planétaires. Brigitte Zanda étudie les premiers instants du système solaire et la géologie des astéroïdes à travers les météorites primitives ainsi que la géologie de la planète Mars à partir des météorites martiennes. Elle est l’une des responsables des programmes FRIPON (pour Fireball recovery inter planetary observation network) et Vigie-Ciel, dont les objectifs principaux sont de surveiller le ciel pour traquer l’arrivée de nouvelles météorites et d’impliquer les publics dans leur recherche sur le terrain. Elle est vice-présidente de la Meteoritical Society, la société savante internationale qui réunit tous les experts et amateurs de météorites.
Le système solaire est vieux de plus de 4,5 milliards d'années. Comment l'étude des météorites nous a-t-elle permis de déterminer cet âge et de comprendre les premières étapes de la genèse des corps planétaires ? Comment pouvons-nous reconstituer la longue succession des évènements qui ont modelé les surfaces des corps rocheux, et leur ont conféré l'aspect que nous leur connaissons aujourd'hui ? Pour la Terre, les géologues ont su dès le XVIIème siècle établir des chronologies relatives. Celles-ci s'appuient sur le principe de la superposition dans le temps des dépôts sédimentaires, et sur la recherche d'une correspondance de ces dépôts d'un site à l'autre - notamment par l'observation des fossiles qui s'y trouvent. Ce n'est qu'avec la découverte de la radioactivité au début du 20ème siècle que les âges absolus de certaines de ces étapes successives ont pu être évalués. Les mêmes principes s'appliquent pour la datation des surfaces planétaires rocheuses : les abondances et les tailles des cratères d'impacts permettent de déterminer un âge relatif pour ces surfaces. Ces âges peuvent ensuite être calés grâce à la correspondance cratères / âge absolu qui a pu être établie avec la datation des échantillons Apollo rapportés de la Lune il y a exactement 50 ans.
Carla Di Martino
Carla Di Martino
Chercheure
Atelier : Faut-il du temps pour rester humains ?
Ancienne élève de l’Ecole Normale de Pise, après des études en philosophie (PhD 2003) et plusieurs années dans la recherche et l'enseignement universitaires elle s’est rapprochée de questions de géopolitique (Diplôme IIIème Cycle 2018) pour s’impliquer dans la recherche-action médico-sociale et dans la gestion de projets interdisciplinaires SHS et Sciences Médicales. Elle a également travaillé au Samusocial International. Elle est actuellement Cheffe de Projet pour la valorisation et l’évaluation du projet PAERPA au sein de l’EA2694, au Pôle Recherche de la Faculté de Médecine de l’Université de Lille.
La pensée occidentale classique conçoit le temps de trois manières. Il y a Chronos : le temps physique, linéaire, dans lequel on évolue et qu’on peut mesurer. Il y a Kairos : l’instant, l’occasion, ce moment ponctuel qui fait la différence - la différence entre un « avant » et un « après ». Et il y a Aiôn, le(s) cycle(s) de l’univers et de la vie, les âges, l'ère, la génération. Aujourd’hui, à l’ère de la globalisation et de la médiatisation par internet, les réseaux sociaux, et des ressources technologiques de plus en plus performantes, nos sociétés vivent dans la simultanéité : dans l’immédiateté de l’information, dans le feu de l’action, dans l’urgence de la ré-action. Mais là où il y a action et urgence, il y a souvent nécessité d’une prise en charge. Dans les procédures de prise en charge médico-sociale, qu’elles soient personnalisées ou populationnelles, la question du temps s’impose, d’autant plus avec des personnes ou de populations en état de fragilité ou de vulnérabilité. Et elle se croise avec un autre enjeu majeur de nos sociétés actuelles : la nécessité de « rester humains ».
Carlos-Antonio Rosillo
Carlos-Antonio Rosillo
Président de Bell & Ross
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Carlos-Antonio Rosillo est né en 1965, à Paris. Il mène des études au sein de la prestigieuse école des Hautes études commerciales, HEC. Une fois diplômé, il commence à travailler en tant que consultant en stratégie pour le cabinet de conseil américain Strategic Planning Associates. Il rejoindra plus tard la Banque Bruxelles Lambert France au poste de chargé d’affaires au sein du département des affaires industrielles et financières. C’est en 1992 que l’aventure Bell&Ross commence. Un projet de longue date, partagé avec son ami d’enfance et associé, Bruno Belamich. Carlos devient alors président directeur général et co-fondateur de la société. Une passion commune, celle de l’horlogerie. Un objectif, celui de créer des montres parfaitement adaptées à un usage professionnel. Une volonté, répondre aux exigences militaires les plus strictes où chaque détail a son sens, sa fonction, pour que l’essentiel ne laisse jamais la place au superflu. L’année 1994 marque la concrétisation de ce beau projet avec la commercialisation des premiers modèles Bell & Ross. Parfaitement adaptée aux besoins professionnels, la montre-instrument de Bell & Ross est depuis devenue un emblème reconnu et adopté par de nombreux corps d’élite, le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), l’Armée de l’air française… Carlos-A.Rosillo a reçu le 18 septembre 2012 au sein de l’Hôtel national des Invalides les insignes de chevalier de la légion d’honneur du Général Baptiste, directeur du musée de l’Armée.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactive à la demande ou encore annonce pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elle pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères. Avec la complicité de la plate-forme Time-In-Tempo.
Catherine Dameron
Catherine Dameron
Responsable du Bureau des temps - Rennes
Atelier : La gestion du temps : enjeu individuel ou collectif ?
Catherine Dameron anime le Bureau des temps de Rennes, ville et métropole. Face à la diversification et à l'individualisation des rythmes de vie, le Bureau des temps organise les temps à l'échelle du territoire. Adapter les horaires de services publics aux besoins des usagers tout en respectant ceux du personnel, étaler les flux de circulation pour limiter les congestions, aménager les espaces publics et les bâtiments pour accueillir une diversité d'usages dans le temps, mailler le territoire en services en fonction des temps d'accès… autant de leviers pour améliorer la qualité de vie sur le territoire en s'appuyant sur le vécu et les besoins des usagers. Catherine Dameron est également très investie dans Tempo Territorial, le réseau des acteurs des politiques temporelles.
Qui a aujourd'hui la maîtrise de son temps ? Horaires de travail imposés, temps de trajets contraints, accès aux services, flux numériques… Certains maîtrisent leur temps, peuvent "acheter" du temps (ménage, garde d'enfants…) et d'autres le subissent. Peiner à gérer son temps peut être culpabilisant et une source de stress à l'échelle individuelle. Pourtant une partie des réponses peut se trouver en revisitant l'organisation des temps à l'échelle collective d'un territoire : horaires des commerces et services, offre de mobilité, aménagement du territoire… À l'inverse, nos choix individuels (faire ses courses le dimanche, profiter d'une terrasse en soirée, se déplacer en heure de pointe…) peuvent se traduire par des tensions et des inégalités à l'échelle collective, et nous pouvons aussi agir pour contribuer au bon tempo général. C'est cet équilibre entre temps individuel et temps collectif que nous analyserons ensemble.
Catherine Maunoury
Catherine Maunoury
Présidente Aéro-Club de France
Conférence : Peut-on maîtriser les volutes du temps ?
Dès son plus jeune âge, Catherine Maunoury s'est intéressée aux avions. Elle n'a que huit ans quand son père, médecin pilote, l'emmène voler pour la première fois. Encouragée par lui, elle a quinze ans pour son premier vol en solo et devient la plus jeune pilote brevetée à 17 ans. Sa passion la mène au plus haut niveau de la compétition : elle accumule les titres aux championnats de France, d'Europe et du monde et se situe toujours aujourd'hui parmi les meilleures femmes pilotes au niveau mondial. Aujourd'hui, Catherine Maunoury est présidente de l'Aéro-Club de France et ambassadrice du Musée de l'Air et de l'Espace.
On ne devient pas championne du monde de voltige aérienne en huit minutes. Huit minutes, c'est la durée de l'une des trois épreuves qui permettent d'accéder au podium, tous les deux ans seulement. Devenir championne du monde, c'est l'aventure de toute une vie. L'aventure prend d'abord place dans le long terme et dans une passion pour le vol née dans l'enfance, puis dans le moyen terme avec le temps du nécessaire apprentissage pour acquérir le savoir-faire, pour apprendre à gérer les risques et pour s'entraîner de façon incessante auprès d'une équipe soigneusement choisie. L'aventure s'inscrit aussi dans le court terme : celui de l'engagement final, du compte à rebours, des huit minutes où tout le savoir accumulé doit être au rendez-vous malgré le stress, les « G », la pression du temps qui se réduit. Dès l'atterrissage commence le temps de « l'après », celui du succès ou de l'échec, de la remise en jeu.
Céline Fellag Ariouet
Céline Fellag Ariouet
Chef du service Exécutif et Réunions
Atelier : Peut-on garder le temps ?
Céline Fellag Ariouet travaille au Bureau international des poids et mesures (BIPM) depuis 2005. Elle y occupe les fonctions d’assistante personnelle de Martin Milton, directeur du BIPM, et dirige le service Exécutif et réunions. Elle effectue actuellement une thèse de doctorat en histoire des sciences à l’université de Lorraine sur le Bureau international des poids et mesures de 1875 à 1975, sous la direction de Martina Schiavon.
De l’invar à l’élinvar, comment Charles-Édouard Guillaume a révolutionné la chronométrie et l’horlogerie de précision. Charles-Édouard Guillaume (1861-1938), issu d’une famille d’horloger établie à Fleurier en Suisse, a consacré une carrière de plus d’un demi-siècle à la précision métrologique au Bureau international des poids et mesures où il entra en 1883 avant d’en devenir le directeur de 1915 à 1936. Ses travaux sur les alliages de fer et de nickel, qui s’étalent sur plus de vingt-cinq ans et dont on trouve encore de multiples applications aujourd’hui, furent récompensés par le prix Nobel en 1920 et révolutionnèrent non seulement les mesures pour la géodésie mais également la chronométrie et l’horlogerie de précision. L’invar (comme invariable, car son coefficient de dilatation est quasi nul) a très vite été utilisé pour les tiges des horloges à pendule qui jusque-là avançaient ou retardaient de quelques secondes par jour sous l’effet de la température. L’élinvar (comme élasticité invariable) caractérisé par une très faible variation de son module de Young fut intégré aux spiraux des chronomètres, permettant aux garde-temps de gagner jusqu’à cinquante fois en précision. Cet exposé s’attachera à retracer le fil de ces découvertes et ce qu’elles nous apprennent de la quête de la précision ultime commune aux mesures des longueurs et du temps au tournant du XXe siècle.
Charlotte Morel
Charlotte Morel
Triathlète
Table ronde des sportifs : Peut-on vaincre le temps ?
Charlotte Morel est une triathlète professionnelle depuis 2006. Diplômée d'un master en nutrition activité physique et santé et dotée d'une licence en entrainement sportif, elle démarre en 2014 une activité d’entraîneur en parallèle de sa carrière sportive. Elle est co-fondatrice de Mytribe Triathlon Coaching. Elle est triple championne de France Elite longue distance. Elle obtient un podium pro sur Ironman et sur 70.3, trois podium sur l'Embrunman et de nombreux autres en coupe d'Europe et du Monde.
Les athlètes cherchent le dépassement - à se dépasser et à dépasser les autres. La plupart d’entre eux cherchent aussi à ne pas se faire rattraper, y compris par le chronomètre. Il s’agit de s’entraîner jusqu’à la plus parfaite maîtrise de son corps pour exceller dans sa spécialité. Tels des chefs d’orchestre, les sportifs de haut niveau sont des coordonnateurs. Ils accordent leur respiration au rythme de leurs mouvements, précisent leurs gestes pour gagner en efficacité, gèrent subtilement leur énergie pour tenir la distance. Ils habituent progressivement leur métabolisme à l’intensité de l’effort, parfois jusqu'à la souffrance. Ils apprennent à se concentrer en toutes circonstances et quel que soit l’enjeu, à donner le meilleur d’eux-mêmes le moment venu, seuls ou en équipe. Chaque performance sportive est une création. Exceptionnellement, elle est un record. Mais dans notre course éternelle contre la montre, pouvons-nous vraiment vaincre le temps ?
Christian Wuthrich
Christian Wuthrich
Professeur de philosophie
Conférence : Y avait-il un temps avant le temps ?
Christian Wuthrich est professeur associé de philosophie au département de philosophie de l'université de Genève. Ses recherches portent sur les fondements philosophiques de la gravitation quantique. Avec Nick Huggett (université de l'Illinois, Chicago), il écrit actuellement un livre sous contrat avec Oxford University Press intitulé Out of Nowhere: L'émergence de l'espace-temps dans les théories quantiques de la gravité. De septembre 2015 à août 2018, ils ont lancé un grand projet intitulé Espace et temps après la gravitation quantique financé par la Fondation John Templeton dans les deux centres de Chicago et de Genève. Les activités conjointes de ce projet sont décrites dans le blog Beyond Spacetime. Plus généralement, Christian Wuthrich travaille sur la métaphysique et la philosophie générale des sciences. Plus précisément, il travaille sur l'espace et le temps, les voyages dans le temps, la persistance, l'identité, les lois de la nature, le déterminisme et la causalité.
Le temps, semble-t-il, émerge de l'atemporel. Les modèles de la cosmologie quantique suggèrent que cette émergence relie le temps et l'atemporel à la fois dans le temps et en dehors du temps. Comment pouvons-nous concevoir ces relations apparemment contradictoires ? Devrions-nous penser qu'il y avait un temps avant le temps ou un temps au-delà du temps ? Il s'agit ici d'un voyage aux limites de l'existence, et même aux limites de ce que l'on peut penser.
Christophe Salomon
Christophe Salomon
Chercheur en physique
Conférence : Le tic-tac des horloges atomiques est-il vraiment régulier ?
Christophe Salomon est directeur de recherche au CNRS, membre du laboratoire Kastler Brossel (École normale supérieure (ENS) - CNRS - PSL-Sorbonne université - Collège de France) et responsable de l’équipe Gaz de Fermi ultra-froids à l’ENS. Spécialiste reconnu des atomes froids, Christophe Salomon a réalisé des travaux sur leur application à la mesure du temps et aux tests de physique fondamentale avec des horloges atomiques. Il a également étudié les propriétés des gaz quantiques refroidis à des températures de quelques nanokelvin, comme la superfluidité ou les solitons d’ondes de matière. Les gaz ultrafroids constituent des systèmes très bien contrôlés qui permettent de tester les modèles théoriques de la physique à N-corps souvent développés pour décrire les propriétés des électrons dans les solides. Dans le cadre du projet spatial européen ACES/PHARAO, Christophe Salomon s’intéresse aux horloges ultrastables dans l’espace et aux tests de la relativité générale. Christophe Salomon est membre de l'Académie des sciences.
Depuis plusieurs millénaires, la mesure du temps est au cœur de la vie sociale et économique. Initialement basés sur l'observation de phénomènes naturels périodiques tels que la rotation de la Terre ou les cycles lunaires, Galileo et Huygens, avec l'invention du pendule, ont ouvert l'ère des horloges de haute précision. Aujourd'hui, les technologies quantiques et les atomes refroidis par laser constituent le cœur des horloges modernes. Ces dispositifs affichent une erreur de moins d'une seconde sur l’âge de l’univers, environ 14 milliards d’années. Dans cette présentation, les principes des horloges atomiques seront discutés ainsi que des applications telles que les systèmes de navigation par satellite ou les tests de lois physiques fondamentales. Enfin, des perspectives pour des horloges encore plus stables utilisant des gaz quantiques dégénérés ou des atomes corrélés seront esquissées.
Cindy Looy
Cindy Looy
Professeure de paléobotanique
Conférence : Les plantes ont-elles un impact sur la planète ?
Cindy Looy est professeure à l'université de Californie à Berkeley et conservatrice au Muséum de paléontologie et à l'Herbier de l'université de Californie. Elle s'intéresse à la réaction des plantes et des communautés végétales du paléozoïque, aux changements environnementaux durant les périodes d'extinction massive et de déglaciation, ainsi qu'à leurs conséquences sur l'évolution des espèces. Ses recherches portent principalement sur les conséquences de la crise biotique à la fin du Permien en domaine continental. Elle s'intéresse aussi à la transition entre un monde dominé par les glaces à un monde libre de glace du Carbonifère supérieur au Permien moyen.
D'après les archives fossiles, nous savons maintenant que les plantes se sont installées sur la terre ferme il y a moins de 500 millions d'années et en ont progressivement colonisé la surface. Elles ont d'une part rendu possible les autres formes de vie sur Terre et d'autre part eu un profond impact au-delà de la surface terrestre. Les plantes ont modifié les systèmes fluviaux, augmenté l'érosion physique et chimique des roches et piégé les sédiments. Grâce à la photosynthèse, les plantes absorbent le CO2 de l'atmosphère en produisant du carbone organique et en libérant de l'O2. Au fil du temps, de plus en plus de carbone se retrouve stocké dans la biomasse et les sols, réduisant ainsi la quantité de CO2 dans l'atmosphère. Comment ces changements ont-ils affecté le climat de notre planète ? Et à quand remontent les premières preuves d'incendie naturel, un phénomène qui nous paraît très commun aujourd'hui mais qui n'existait pas avant que les plantes ne commencent à recouvrir les continents ?
Claude Gronfier
Claude Gronfier
Neurobiologiste
Conférence : Faut-il dormir la nuit et voir la lumière le jour ?
Claude Gronfier est neurobiologiste, spécialiste des rythmes biologiques et du sommeil. Après un doctorat en neurosciences à l'université de Strasbourg, il a rejoint Chuck Czeisler à la Harvard Medical School pour y étudier les conséquences des vols spatiaux sur les rythmes biologiques. Sa recherche au Centre de recherche en neurosciences de Lyon de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) se consacre à l'étude des mécanismes impliqués dans la synchronisation de l'horloge circadienne, les effets de la lumière nocturne, et la mise au point de stratégies photiques pour le traitement des troubles du travail posté, du décalage horaire, de l'humeur et de certaines pathologies. Claude Gronfier est vice-président de la Société́ francophone de chronobiologie et membre du conseil scientifique de la Société́ de physiologie. Il a présidé́ le récent rapport de l' Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) sur Les effets sanitaires du travail de nuit (2016). Il est co-auteur de plusieurs ouvrages et chapitres d'ouvrages scientifiques et grand public (Les mécanismes du sommeil, Le Pommier, 2013, En finir avec le blues de l'hiver, Marabout, 2014), de rapports d'expertise et de consultations pour le Ministère de la santé et le Ministère du travail, la Haute autorité́ de santé, et il est auteur de plus de 60 articles scientifiques dans des revues internationales.
Des rythmes de 24 heures sont observés chez la plupart des espèces, depuis les unicellulaires jusqu'à l'Homme. Le sommeil, les performances cognitives, les secrétions hormonales, la température corporelle, la division cellulaire et la réparation de l'ADN sont sous le contrôle d'une horloge biologique circadienne (qui gouverne des rythmes proches de 24h). L'étude de ces rythmes s'appelle la chronobiologie, et ses trois pionniers ont été récompensés du prix Nobel de médecine et de physiologie en 2017. La lumière est le plus puissant synchroniseur de l'horloge biologique à la journée de 24 heures ; l'hygiène lumineuse est donc capitale. Dans des conditions lumineuses inadaptées, on observe un déficit de la synchronisation de l'horloge circadienne, qui se traduit généralement par l'altération de nombreuses fonctions (hormones, température centrale, système cardiovasculaire, système immunologique), la dégradation de processus neurocognitifs (performances cognitives, mémoire) et la perturbation du sommeil et de la vigilance. Le travail de nuit, et le retard de l'endormissement observé en particulier chez l'adolescent et le jeune adulte, sont les situations les plus fréquentes de désynchronisation circadienne. Elles peuvent affecter sévèrement la santé.
Claudie Haigneré
Claudie Haigneré
Astronaute - ESA
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Claudie Haigneré fait des études de médecine à Dijon puis à Paris. Elle se spécialise en médecine du sport, de l'aéronautique et en rhumatologie. En 1992, elle obtient un doctorat en neurosciences. Claudie Haigneré débute sa carrière en 1985 en tant que médecin rhumatologue à l'hôpital Cochin à Paris, puis devient chercheur au laboratoire neurosensoriel du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). En 1985, Claudie est sélectionnée comme candidate astronaute par le Centre national d’études spatiales (CNES) où elle deviendra responsable de la médecine spatiale. En 1992, elle débute son entraînement à la Cité des étoiles, à Moscou. En 1996, elle passe avec succès la sélection des astronautes pour participer à la mission franco-russe Cassiopée à bord de Mir. Claudie Haigneré est la première femme française à aller dans l'espace à l'occasion de cette mission de 16 jours. En 1999, Claudie intègre le corps des astronautes européens. En 2001, elle effectue un second vol, cette fois à bord de la Station spatiale internationale. De 2002 à 2004, Claudie Haigneré est nommée Ministre déléguée de la recherche et de la technologie. Elle occupe ensuite le poste de Ministre déléguée des affaires européennes. De 2009 à 2015, Claudie Haigneré est Présidente d'Universcience, établissement public issu du rapprochement entre le Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l'industrie. Depuis 2015, Claudie est de retour à l’Agence spatiale européenne (ESA) où elle est conseillère auprès du directeur général.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l'idée d'un possible voyage hors de l'atmosphère traverse l'esprit du candidat. Tout s'enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu'à l'ultime consécration où le prétendant fait partie de l'équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l'entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l'espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu'il s'agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d'échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l'homme dans l'espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s'il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu'il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l'on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l'astronaute peut-il défier le temps ?
Clément Lacroûte
Clément Lacroûte
Chercheur en métrologie
Conférence : Le début du temps atomique marque-t-il la fin du temps humain ?
Chercheur au CNRS depuis 2013, Clément Lacroûte est membre de l'équipe Oscillateurs, Horloges, Métrologie et Systèmes du département Temps-Fréquence de l'institut FEMTO-ST à Besançon. Il s’intéresse dès son doctorat à l’interaction lumière-matière, à la métrologie temps-fréquence et aux horloges atomiques. Ses travaux portent sur la réalisation et la caractérisation de références optiques ultra-stables, et en particulier sur le développement d'une horloge atomique à ion Ytterbium. Ces thématiques se situent à la croisée de l’optique, de l’électronique, de la physique atomique et du traitement du signal. L’alliance de la rigueur métrologique et des atomes refroidis par laser est intéressante à la fois pour la physique fondamentale et pour ses applications techniques, dont le géo-positionnement par satellite est la plus connue.
Nous ne prêtons qu'une attention distraite aux nombreuses horloges qui nous entourent. Pourtant, une quantité impressionnante de dispositifs affichent l'heure qui rythme notre quotidien : téléphones portables, ordinateurs, signaux radiophoniques et télévisuels, GPS, fours à micro-onde et radio-réveils. Derrière ces chiffres en apparence neutres qui nous donnent à tous la même heure se cache un formidable effort combinant savoir-faire technique et théorique pour diffuser le temps des horloges atomiques. La seconde est en effet liée, depuis 1967, à l’atome de Césium. Cette même année, Guy Debord, dans son ouvrage La Société du Spectacle, définit le temps spectaculaire, celui *« dont tous les segments doivent prouver sur le chronomètre leur seule égalité quantitative » *. Quels liens peut-on tisser entre le temps atomique et le temps spectaculaire ?
Corentin Bordelot
Corentin Bordelot
Violoniste
Spectacle : TimeWorldNight
Après cinq saisons à l'Orchestre national de Lyon et une en tant qu'alto solo à l'Orchestre philharmonique royal de Liège, Corentin est depuis janvier 2015 troisième alto solo à l'Orchestre national de France. Né en 1986, il commence l'alto à l'âge de 6 ans. En 2005, il obtient un premier prix d'alto à l'unanimité au Conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt, dans la classe de Michel Michalakakos et Simone Feyrabend. Il entre la même année au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de Pierre-Henri Xuereb, obtenant son prix en mai 2009. Passionné par le métier d'orchestre depuis toujours, il prend part à l'Orchestre français des jeunes dès 2006. Son parcours orchestral l'a amené à jouer sous la baguette de chefs tels que Esa-Pekka Salonen, Bernard Haitink, Riccardo Muti, Daniele Gatti, Emmanuel Krivine, Leonard Slatkin, Tugan Sokhiev et Gianandrea Noseda. Musicien et chambriste, il a notamment collaboré avec Menahem Pressler, le Quatuor Zaïde, le Quatuor Voce, les Dissonances, le Balcon, l'Orchestre d'Auvergne ou le Philharmonia Orchestra. Corentin joue sur un alto de Pierre Caradot de 1999.
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Cyprien Verseux
Cyprien Verseux
Astrobiologiste
Conférence : Le temps s’écoule-t-il autrement sur la base antarctique Concordia ?
Cyprien Verseux est astrobiologiste au Centre de technologies spatiales appliquées et microgravité (ZARM) de l´université de Brême. En 2018, il a dirigé la mission DC14, un hivernage en Antarctique dans l'une des bases les plus isolées au monde : Concordia. Cette station est gérée conjointement par des instituts polaires français (Institut polaire français Paul-Emile Victor - IPEV) et italien (Programma nazionale di ricerche in Antartide - PNRA). Il y était également glaciologue, employé pour cette fonction par le CNR (Consiglio nazionale delle ricerche, l'équivalent italien du CNRS). En 2015-2016, il a participé à la mission HI-SEAS IV (Hawaii Space Exploration Analog and Simulation IV), une simulation de mission sur Mars d´un an, financée par la NASA, pour tester divers aspects psychologiques et technologiques d'une telle mission. Cyprien Verseux raconte ces deux aventures dans ses ouvrages Vivre sur Mars et Un hiver antarctique.
Au cœur de l'Antarctique, dans un désert blanc à perte de vue, se dressent deux tours reliées par une passerelle couverte : la base Concordia. Entre novembre et février, des avions et convois terrestre permettent de la rejoindre, et jusqu´à 80 personnes peuvent s´y côtoyer. En février, tous s´en vont sauf une dizaine d´équipiers : les hivernants. Pendant 9 mois, la base devient inaccessible et les températures, pouvant passer les – 80 °C, interdisent toute évacuation. Le jour continue se transforme en nuit continue, dont trois mois sans que le soleil n'atteigne la ligne d´horizon. Peu d´évènements différencient un mois d´un autre, et aucun oiseau ne siffle le matin. Dans ces conditions, comment change notre notion du temps ?
Cyril Rigaud
Cyril Rigaud
Pilote - Conseiller scientifique
Né en Provence, après une enfance et une adolescence les yeux levés vers le ciel, des études scientifiques et un brevet de pilote en poche dès 17 ans, Cyril Rigaud s'engage dans l'Armée de l'air en juin 1995 en tant que pilote d'avion de transport. Initialement en charge de missions de soutien et d'entraînement des forces en métropole, dans les départements d'outre-mer et à l'étranger, il devient instructeur de 2006 à 2008. Il rejoint ensuite l'escadron de transport des hautes personnalités de l'État pour des missions de transport gouvernemental et pour des évacuations sanitaires, jusqu'en 2013. Depuis début 2016, il est copilote bombardier d'eau sur Canadair CL 415 au sein de la Sécurité civile.
Daniel Kunth
Daniel Kunth
Astronome
Conférence : Peut-on vivre sans calendrier ?
Daniel Kunth est directeur de recherche émérite au CNRS. Il a effectué la plus grande partie de sa carrière à l'Institut d'astrophysique de Paris non sans avoir séjourné de nombreuses années à l'ESO (European Southern Observatory) au Chili, en Suisse, et à Caltech (Californie). Il a effectué de nombreuses missions auprès des plus grands télescopes et depuis 1991 a largement utilisé les instruments du télescope spatial Hubble. Son intérêt s'est porté sur l'étude de l'évolution et de la formation des galaxies. Il a proposé une approche originale permettant d'observer le rayonnement de l'hydrogène émis dans l'ultraviolet. Cette émission permet de sonder l'univers proche et lointain. En 1991, convaincu que l'accumulation des connaissances sans partage reste une activité vaine, il s'est investi dans la diffusion des connaissances et a été initiateur de la Nuit des étoiles. Son approche transversale met en œuvre des techniques et des disciplines variées : conférences, débats, participation à des rencontres art-science ou science-société, écriture de chroniques, livres, conception d'expositions, collaboration à des films...
En 1582, un changement de calendrier bouleversa les habitudes. Celui de Jules César, en vigueur depuis quinze siècles ne convenait plus. On observait un écart de 10 jours avec la date attendue du printemps et la situation ne pouvait qu'empirer. Le pape Grégoire XII décida alors de supprimer 10 jours du mois d'octobre 1582 ! Qu'en est-il aujourd'hui ? À l'heure des GPS contrôlés par un faisceau de satellite, nos montres oublient que la Terre ne tourne pas rond et notre calendrier semble figé dans le marbre. Il règle sans faille nos faits et gestes, codifie le passé, et préfigure notre avenir. Pourtant, le passage de l'an 2000 fut une source de crainte, due aux dysfonctionnements possibles de nos ordinateurs et marquait la fin d'un millénaire. Nous ne savons plus lire l'heure au soleil, et vivons dans une nouvelle dépendance. Certains souhaitent plus de lenteur et d'imprécision. Sommes-nous synchronisés avec notre calendrier ? Peut-on vivre sans ?
David Abdou
David Abdou
Président Mamienormandie
Table ronde des marques : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
David Abdou, un véritable entrepreneur, CEO de Mamienormandie, créée pour défendre la tradition de la Fallue, la brioche normande traditionnelle.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
David Buhan
David Buhan
Directeur General d'Advens
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Ingénieur de l’École centrale Paris et détenteur d’un Master of Science de l’université de Berkeley en Californie, David est directeur général d’Advens, premier pure-player français en cybersécurité. Auparavant, David était Senior Vice President Mobile & IoT Services chez Gemalto. Il avait aussi occupé des postes de direction en recherche et développement (R&D), et avait géré l’activité Gemalto Global Services présente dans plus de 15 pays dans le monde.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
David Haroutunian
David Haroutunian
Violoniste
Né à Erevan (Arménie), David Haroutunian apprend le violon avec son père, violoniste professionnel, disciple de Léonid Kogan puis avec Petros Haykazyan à l’école supérieure Tchaïkovski de Erevan. Il en sort en 1995, à l’âge de treize ans, avec les plus hautes distinctions et donne alors ses premiers concerts en Arménie et en Russie. La même année, il quitte l’Arménie et entre au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la prestigieuse classe de Jean-Jacques Kantorow. Il obtient son Premier Prix de Violon, trois ans plus tard en 1998. David Haroutunian rencontre alors de nombreuses personnalités musicales qui l’invitent à partager la scène et dont le rôle sera déterminant dans l’évolution du jeune violoniste : Rouben Aharonian, aujourd’hui le premier violon du quatuor Borodine, Boris Belkin, Olivier Charlier, Zachar Bron, Donald Weilerstein, Christian Ivaldi et bien d’autres.Dès lors, la vie musicale de David Haroutunian se développe rapidement et se produit en soliste avec des orchestres prestigieux (l’Orchestres Nationaux Philharmoniques d’Arménie, l’Orchestre de Chambre de Moscou, l’Orchestre de Lauréats du Conservatoire de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, de SWR de Freibourg) et aux quatre coins de la planète, dans des salles, des saisons et des festivals internationaux : Théâtre – des – Champs - Elysées, Auditorium de la Maison de la Radio, Salle Cortot, Philharmonie à Budapest, Palazzo Chigi Saracini à Sienne. Il construit aussi un belle carrière de chambriste et joue en récital et musique de chambre avec de nombreux artistes comme Paul Badura-Skoda, Nicholas Angelich, Elisabeth Leonskaja, Itamar Golan, François-Frédéric Guy, Sonia Wieder-Atherton, Vahan Mardirossian, Henri Demarquette, Jean-Jacques Kantorow, Gérard Poulet, etc. Son premier enregistrement « live » à la radio de Budapest est largement salué par la critique hongroise et il est l’invité régulié de média puissants : France Musique, Radio Classique, Radio Nationale d’Arménie, la radio Nationale de Hongrie. David Haroutunian est également le directeur artistique de trois festivals : « Les Variations Musicales de Saint-Estèphè », le « Festival de Bormes-les-Mimosas » ou encore « Musique(s) en Emeraude » à Saint-Malo. Passionné d’enseignement et de transmission David Haroutunian est professeur au Conservatoire du 7e arrondissement de Paris depuis 2018. Il a donné de diverses master classes en Argentine, en Grèce, en Arménie, en Irlande, etc. Il joue un violon de Lorenzo Carcassi fait à Florence en 1753.
Tangomotán aime improviser et ne se lasse jamais de réinterpréter, de travailler, d’évoluer, de s’affranchir pour mieux redécouvrir ce tango qu’ils rendent palpable, charnel, visuel. Les murs se couvrent d’images, la voix se joint à l’instrument, et la scène devient théâtre. Le temps d’un concert les minutes sont suspendues ; passé, présent et futur se rencontrent et se répondent. Tout a changé. Rien n’a changé.
Delphine Laisney
Delphine Laisney
Coordinatrice ressources
Table ronde de l'urgence : Peut-on concilier urgence et insertion ?
Titulaire d’un Master 2 en Droit Public, Delphine Laisney est engagée depuis plus de 15 ans dans l’action internationale contre les exclusions sociales. Après une première expérience professionnelle dédiée au droit à l’éducation pour les réfugiées afghanes au Pakistan, elle rejoint le Samusocial International en 2003 en prenant la direction du Samusocial Mali avec lequel elle développe un projet spécifique d’intervention auprès des jeunes filles vivant en rue. Elle coordonne ensuite le réseau des Samusociaux qui interviennent auprès des enfants et jeunes vivant en rue en Afrique de l’Ouest et Centrale, et depuis 2010, elle est responsable, au siège du Samusocial International, de la formation professionnelle, des études et documents de capitalisation des savoirs professionnels ainsi que des enseignements universitaires sur les problématiques d’exclusion à Sciences Po, à la Faculté de Droit et des Sciences sociales de Paris 13 ainsi qu’à la Faculté de Médecine de Paris Descartes (D.U. Enfants et jeunes « de la rue »).
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?
Denis Bonnelle
Denis Bonnelle
Physicien et économiste
Atelier : En 2050, l’urgence climatique sera-t-elle dépassée ?
Denis Bonnelle est physicien (ancien professeur en maths spé et lycées techniques) et économiste (énarque). Il est, depuis 20 ans, l’auteur de différents livres, en français et en anglais, sur le changement climatique et sur les énergies renouvelables. Ses recherches portent actuellement sur les conditions dans lesquelles le solaire et l’éolien peuvent, sans déstabiliser l’économie, apporter, en quelques dizaines d’années, une contribution majeure à la question climatique. Selon lui, cela suppose notamment de les faire changer d’échelle, de prendre au sérieux les objections portant sur leur intermittence et sur la stabilité des réseaux électriques si leur part de marché devenait dominante, et de développer l’utilisation de l’électricité dans d’autres secteurs, le tout dans une approche très industrielle. Il a été membre d’un groupe de travail de l’Agence nationale de la recherche sur la géoingénierie, et il est le trésorier de l’association Observ’ER, qui publie les revues Le journal du photovoltaïque, Le journal de l’éolien et Le journal des énergies renouvelables.
Dès 1896, Svante Arrhenius calculait qu’une exploitation non limitée des combustibles fossiles pourrait réchauffer le climat de 5° C. Comme l’a récemment rappelé le New York Times, dans les années 80 les principaux décideurs avaient été à deux doigts de s’attaquer sérieusement au changement climatique. Et maintenant nous devons complètement changer, entre autres, de système énergétique avant 2050. Les solutions sont là : le photovoltaïque, l’éolien, etc., sont des technologies parfaitement mûres. Et leur économie est très favorable dès lors qu’on les finance à long terme et à bas taux, c’est-à-dire qu’on raisonne avec un horizon temporel éloigné, ce qui est pertinent quand on est motivé par le sort des générations futures. Il reste à gérer leur variabilité dans le temps, c’est-à-dire progresser sur le stockage de l’électricité, que ce soit pour de la régulation quotidienne, intersaisonnière, intermédiaire… La solution la plus adaptée utilise des lacs ou des barrages en altitude que l’on remplira à partir du bas, par pompage. C’est différent de l’énergie hydraulique classique, il est donc faux de dire que tout le potentiel est déjà exploité à 100 %. Mais travailler cette question sous forme de rétro-planning est sans doute aujourd’hui la plus grande urgence.
Denis Savoie
Denis Savoie
Historien des sciences
Conférence : Le temps des gnomons est-il de retour ?
Denis Savoie est historien des sciences à Universcience (Palais de la découverte, Cité des sciences et de l’industrie) où il a été directeur scientifique. Chercheur associé à l’Observatoire de Paris (Laboratoire national de métrologie et d'essais - Système de références Temps-Espace – LNE-SYRTE), il a réalisé et calculé de nombreux cadrans solaires dans le monde. Auteur d’ouvrages et d’articles de référence sur la gnomonique, il a reçu le prix Paul Doistau - Émile Blutet de l'information scientifique (2017). Il est membre effectif de l’Académie internationale d’histoire des sciences.
Utilisé par les Babyloniens 2000 av. J.–C., le gnomon a connu de nombreuses déclinaisons au fil des siècles, devenu d’abord cadran solaire, puis méridienne dans les cathédrales ou étalon pour régler les horloges. Les astronautes des missions Apollo en ont fait usage sur la Lune, et récemment on l’a employé sur Mars avec la mission Insight. Qu’est ce qui fait le succès incroyable de cet instrument depuis 4000 ans ?
Didier Goguenheim
Didier Goguenheim
DG Isen Yncréa Méditerranée
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Didier Goguenheim est né à Amiens en 1964. Il sort diplômé ingénieur en 1987 de l’Institut supérieur d’électronique du Nord - Lille (ISEN), devient docteur en physique de l’université de Lille en 1992 et obtient son habilitation à diriger des recherches à Marseille en 2006. En 1992, il rejoint l’ISEN à Toulon, qu’il dirige depuis 2011. Ses responsabilités successives incluent l’enseignement de la mécanique quantique, de la physique des solides et des composants, et l’animation des activités de recherche jusqu’en 2011. De 2011 à 2016, il fut également impliqué dans la création d’une école d’ingénieurs à Fès au Maroc. Depuis 2000, il est membre du laboratoire Institut matériaux microélectronique nanosciences de Provence (IM2NP - UMR CNRS 7334). Ses thèmes de recherche concernent la caractérisation électrique des semi-conducteurs, les divers modes de dégradation des structures MOSFETs, la caractérisation et la fiabilité des isolants ultrafins de grille et la caractérisation des défauts.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un clic. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Eric Michel
Eric Michel
Artiste
Spectacle : TimeWorld Night
Eric Michel a étudié les arts plastiques et la musique très jeune par la méthode Martenot. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans des musées, des galeries et des évènements artistiques à travers le monde. L'on peut citer son installation monumentale « Les Moulins de Lumière » pour le site des Grands Moulins de Pantin a été inaugurée en mars 2011 ; également son monochrome de lumière « Fluo Blue » en façade du MAMAC de Nice qui a rejoint la même année la collection permanente du musée. En 2013, son exposition « Passeur de Lumière » a proposé un dialogue avec l’architecture de Le Corbusier et Xenakis au couvent de La Tourette, et en décembre 2014 son œuvre « Mono Light » a été déployée à la Philharmonie de Luxembourg, tel un écrin de lumière pour la Symphonie Monoton-Silence d’Yves Klein. Le travail d'Eric Michel sur la lumière, en particulier ses tableaux saturés de pigments purs, ses vidéos et ses installations fluorescentes, s’inscrit essentiellement dans la tradition d’une quête de l’immatériel, dans la lignée d’Yves Klein, James Turrell et Dan Flavin.
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Eric Nataf
Eric Nataf
Médecin radiologue
Conférence : Le muscle est-il l’avenir de l’Homme ?
Installé à Paris dans un cabinet d'exercice libéral, Eric Nataf est médecin radiologue, spécialiste en imagerie de la fertilité et en imagerie ostéo-articulaire. Au travers de la prise en charge des sportifs, il est amené à s'intéresser à l'évolution du muscle humain au cours de la vie. Il a été chroniqueur régulier pour plusieurs magazines et a pris part à la rédaction du Mémo Larousse, ainsi qu'à celle du dictionnaire encyclopédique Larousse médical. Son premier roman, Autobiographie d'un virus (2004) obtient le Prix de l'université d'Artois. En 2018, il publie Le fils caché de la Lune. Eric est également passionné de photographie, à l'affût des détails de notre quotidien et des traces de notre civilisation.
Le muscle est un tissu hybride. À la fois élément capital de notre système locomoteur, il est en permanence connecté à notre système nerveux, dont il est le « bras armé ». Nos muscles nous font tenir debout, s'opposant à la gravité, et nous propulsent. Ils sont également connectés au squelette, qui peut être considéré du point de vue de l'évolution comme un ancien tissu musculaire ossifié. Reflets de la santé de notre ADN dont ils sont le miroir inversé, les muscles constituent aussi l'essentiel de notre réserve protéique. Or avec le temps, notre système musculaire vieillit lui aussi : à 70 ans nous avons perdu 50% de notre capital musculaire. Cette perte de masse musculaire, lorsqu'elle dépasse un certain seuil, est nommée « sarcopénie ». Chutes, dépendance, coûts sociétaux..., les conséquences de la sarcopénie sont multiples. Encore plus fort ! Les muscles sont directement connectés aux neurones moteurs du système nerveux central. La sarcopénie s'accompagne de leur dégénérescence, et donc du déclin des fonctions cognitives. Entretenir ses muscles, c'est tonifier son cerveau. L'entretien du système musculo-squelettique est aussi l'un des premiers soucis de sapiens dès lors qu'il habite de manière prolongée dans l'espace. Nous avons tous en tête ces vidéos de spationautes courant sur des tapis de courses des heures durant pour maintenir à flot leur masse musculaire et éviter que leur squelette ne se réduise en poudre à leur retour sur terre. Cela n'a jamais été tenté, mais il est probable qu'un humain élevé dans l'espace, où la gravité diffère, serait très différent de nous. Un corps caoutchouteux, une tête énorme par non fermeture des fontanelles, des muscles réduits à l'état d'ébauche... S'il se fait rare sur la lune ou à bord de la station spatiale internationale, sur terre, en revanche, le muscle pourrait bien être l'avenir de l'Homme.
Estelle Honnorat
Estelle Honnorat
Journaliste d'investigation
Estelle a un sens aigu de l'observation, un goût prononcé pour la culture et une insatiable curiosité. Violoniste, joueuse d'échecs et à l'aise dans la pratique du karaté, elle a choisi de devenir journaliste d'investigation. Après avoir suivi les classes préparatoires aux grandes écoles (économiques et commerciales), elle intègre l'Ecole supérieure de journalisme de Paris et se spécialise en radio. Elle obtient ensuite un Master 2 de la City, University of London. Sa passion : questionner le monde, permettre et faciliter son expression.
Etienne Klein
Etienne Klein
Physicien et philosophe
Conférence : Que nous révèle la polysémie du temps ?
Ancien élève de l'École centrale de Paris et docteur en philosophie des sciences, Etienne Klein dirige au CEA le laboratoire de recherche sur les sciences de la matière. Il est professeur à l'ECP et anime l'émission La conversation scientifique sur France Culture. Dès 1994, il publie Conversations avec le Sphinx. Les paradoxes en physique, son premier ouvrage. De nombreuses publications suivent dont Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres… en 2005, Le facteur temps ne sonne jamais deux fois en 2007, Discours sur l'origine de l'Univers en 2010, Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde en 2011, D'où viennent les idées (scientifiques) ? et En cherchant Majorana. Le physicien absolu, en 2013, Le monde selon Étienne Klein en 2014... Il a participé à Objectif Mont-Blanc, sur les traces d'un géant, émission produite par Arte en 2015. Alpiniste et adepte des sports d'endurance, il prend le départ, depuis plusieurs années, des courses de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Etienne Klein est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2010 puis officier dans l'ordre national du Mérite et commandeur des Palmes académiques en 2014.
Nous pensons au temps mais ne savons pourtant pas vraiment de quoi il s'agit : est-ce une substance ? Un fluide ? Une illusion ? Ou encore une construction sociale ? Certaines citations employées couramment suggèrent qu'il s'agit d'une entité physique, d'autres affirment l'opposé. Par exemple, le temps peut être décrit comme un fragment de notre imagination ou bien alors comme partie d'un processus naturel. Donc, fondamentalement, à quoi ressemble le temps ? Est-il tel que notre langage nous le suggère ? Est-il le produit de notre perception ou de notre expérience ? Est-il fidèle à la représentation qu'en font les physiciens ? Ou bien est-il celui décrit par les philosophes ?
Eva Bertrand
Eva Bertrand
Directrice du Samusocial Moskva
Peut-on concilier urgence et insertion ?
Après une licence d’histoire à Paris Sorbonne, Eva Bertrand a continué son cursus universitaire en relations internationales puis en master et doctorat de Sciences politiques à Science Po Paris. Spécialisée des questions d’urgence et sécurité dans l’espace Russie-CEI, elle a d’abord été consultante évaluatrice auprès des associations Secours catholique-Caritas pour leurs actions dans la CEI. Dans le même temps, elle rédigeait des articles pour le journal semestriel « Gare de l’Est ». A partir de 2014, elle a été chargée de cours à Sciences Po. En 2017, elle rejoint le Samusocial International pour prendre la direction du Samusocial Moskva en Russie. Il s’agit pour elle de mener à bien les actions d’échanges de pratiques et d’interventions auprès des patrouilles sociales de la municipalité de Moscou, développées sur le modèle « Samusocial », avec une attention particulière aux femmes en situation de grande exclusion, tout en assurant la promotion des expériences Samusocial dans d’autres régions de la fédération de Russie, mais aussi en développant des cycles de conférences auprès des universités et grandes écoles d’administration de Moscou.
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?
Eymard Houdeville
Eymard Houdeville
Etudiant
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
Eymard Houdeville est ingénieur centralien en machine learning et titulaire d'un master de philosophie contemporaine co-habilité par l'École normale supérieure et l'Ecole des hautes études en science sociale. Aujourd'hui en stage de recherche chez Idemia, son travail porte sur l'étude de nouvelles architectures de réseaux de neurones en vision par ordinateur. En philosophie, Eymard s'intéresse à la philosophie des sciences et à l'épistémologie de l'analyse de données : quelle est la place du principe de simplicité dans des expériences qui brassent des gigaoctets de données ? Son mémoire de fin d'études porte sur la production d'ignorance et la crise de non-reproductibilité en sciences contemporaines : comment expliquer l'invasion de corrélations absurdes et de résultats fallacieux en sciences contemporaines ? Soucieux des conséquences sociales et politiques de ces nouvelles façons de connaître et donc d'agir, Eymard a participé à plusieurs projets de vulgarisation scientifique et a notamment entrepris un tour d'Europe des hackerspaces en 2016. Eymard est également diplômé d'une licence de mathématiques de la Sorbonne et de Sciences Po Paris.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Fabien Pifferi
Fabien Pifferi
Nutrition et neurosciences
Atelier : L’horloge biologique est-elle au cœur du processus de vieillissement ?
le métabolisme énergétique et les fonctions cognitives et comportementales chez un primate non-humain, le Microcèbe (Microcebus murinus). Utilisant différentes interventions nutritionnelles (restriction calorique, supplémentation en acides gras oméga-3), ses travaux démontrent leur influence sur les paramètres cognitifs et comportementaux. Fabien Pifferi s’intéresse en particulier aux capacités mnésiques, à l’activité locomotrice spontanée ou encore aux rythmes circadiens, notamment à travers le suivi des rythmes veille-sommeil par électroencéphalographie au cours du vieillissement. Il a reçu en 2012 le prix Jeune chercheur de la société francophone de chronobiologie pour ses travaux sur la relation entre nutrition et rythmes biologiques. Depuis quelques années maintenant, il explore l’importance de la période endogène (période qui s’exprime lorsqu’aucun indice environnemental ne permet d’entraîner les rythmes) sur le processus de vieillissement et la longévité en lien avec le métabolisme énergétique.
Au cours du vieillissement, la capacité des organismes à s’adapter au temps de leur environnement est altérée, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur la santé et la valeur adaptative des individus. L’étude de ces modifications est donc une question d’importance en santé et en biologie de l’adaptation et requiert l’utilisation d’un modèle animal approprié tel que le microcèbe (Microcebus murinus), un petit primate aux rythmes biologiques prononcés. Les études réalisées chez cette espèce nous ont apporté des informations très utiles sur le rôle des rythmes biologiques (à la fois circadiens et saisonniers) et de l’horloge biologique sur la santé et la longévité. Au cœur de cette relation se trouve le concept de période endogène, la période qu’exprime un organisme lorsqu’aucun facteur environnemental ne permet d’indiquer l’écoulement du temps. Cette période, qui est généralement proche de 24h chez les mammifères, s’altère avec l’âge et pourrait participer au processus de vieillissement. Dans un premier temps, les données montrant la relation entre le vieillissement et l’horloge biologique seront présentées. Dans un deuxième temps, la démonstration du rôle central de l’horloge dans le processus de vieillissement sera abordée, à travers des travaux sur l’alternance des saisons. Une illustration finale du rôle majeur joué par l’horloge biologique dans le processus de vieillissement sera apportée par la description de la théorie de la résonnance circadienne. Cette théorie suggère que plus la période endogène d’un organisme ou d’une espèce est proche de 24h, plus grande est sa longévité. Les premières données physiologiques explorant les mécanismes sous-jacents à cette théorie chez le microcèbe seront présentées et une nouvelle interprétation de la théorie sera proposée.
Frances Westall
Frances Westall
Géochimiste
Atelier : Quelle est l'origine de la vie ?
Frances Westall est née à Johannesburg. Après une enfance passée au Royaume-Uni, elle étudie la géologie à l'université d'Edimbourg en Écosse ainsi qu'à Cape Town en Afrique du sud. Elle a été successivement post-doctorante en géologie marine à l'Institut Alfred Wegener à Bremerhaven, puis chercheuse en géobiologie aux université de Nantes et de Bologne, chercheuse au JPL (Jet Propulsion Laboratory - NASA) et au Lunar and Planetary Institute à Houston. En 2002, elle devient responsable du groupe d'exobiologie du CNRS à Orléans. Elle est à la tête de la Société Française d'Exobiologie de 2006 à 2008 et est actuellement présidente de l'EANA (European Astrobiology Network Association). Spécialiste des traces anciennes de vie sur Terre, elle est très impliquée dans les missions pour Mars (Mars Science Laboratory avec le robot Curiosity, ExoMars 2018 et Mars 2020). Elle est actuellement directrice de recherche du Centre de biophysique moléculaire d'Orléans (CNRS).
Comment la vie est-elle apparue, sur Terre ou ailleurs ? Est-ce que la vie sur Terre est arrivée d'une autre planète par la panspermie ? Est-ce qu'il a une vie ailleurs dans l'univers ? Même si la vie terrestre est à l'origine un phénomène extraterrestre, ce que les scientifiques travaillant dans le domaine ne croient pas, elle est apparue quelque part et d'une certaine manière. Mais comment ? La plupart des hypothèses sur l'origine de la vie prônent des processus conduisant naturellement de la chimie prébiotique à la biologie. Si c'est le cas, et plusieurs laboratoires travaillent d'arrache-pied pour produire des proto-cellules, il se peut que la vie (reposant fondamentalement sur l'eau et les molécules carbonées) soit vraiment très répandue dans l'univers, au moins sur des planètes rocheuses, qui ne sont pas rares. Mais quel genre de vie ? Une vie intelligente ou technologiquement habile comme Homo sapiens sapiens ou une vie plus simple comme des bactéries ? L'origine de la vie, sa distribution dans l'univers et son destin sont parmi les questions fondamentales pour nous et les réponses présentent des grands challenges pour la science.
François Feijoo
François Feijoo
PDG Eram
Table ronde des marques : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
François Feijoo est un grand professionnel de l’univers de la chaussure. Il démarre sa carrière en 1984 comme chef de produit chaussures chez Myrys puis chez San Marina, en 1995. À partir de 2002, il exerce successivement les fonctions de président-directeur général de Minelli puis d'André du groupe Vivarte, spécialiste de la distribution de produits textiles et de chaussures. Il effectue ensuite un passage d'une année à la présidence de Fosco Zapatos y Accesorios en Espagne avant de devenir président-directeur général du pôle Eram, Texto et Staggy.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Frank Lehot
Frank Lehot
Médecin aéronautique
Conférence : L’apesanteur accélère-t-elle les effets du temps ?
Frank Lehot est docteur en médecine, qualifié en médecine aérospatiale et médecine d'urgence. Il exerce en milieu libéral et hospitalier. Il assure aussi alternativement les fonctions de médecin de bord, instructeur et navigant de sécurité au cours des vols en apesanteur de l'Airbus A310 Zéro G de Novespace, dédiés avant tout à la recherche scientifique et désormais ouverts au public. Au travers de ses activités il est amené à s'intéresser à la physiologie humaine en microgravité. Il est conférencier et auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la conquête spatiale, le vol parabolique, le tourisme suborbital et la médecine spatiale.
L'apesanteur, si fascinante et jubilatoire pour celui qui l'expérimente, conduit pourtant de manière préoccupante au vieillissement accéléré de l'organisme. Au cours des missions spatiales, on observe en quelques semaines ou mois une dégradation musculaire, une décalcification osseuse, des altérations cardiovasculaires, immunitaires, neurosensorielles… Ces troubles sont voisins de ceux qui s'installent avec l'âge sur Terre, mais à l'échelle d'années ou de décennies. Ils imposent aux astronautes une lutte quotidienne pour préserver leur organisme et rester opérationnels.
Frédéric Kaplan
Frédéric Kaplan
Directeur Digital Humanities Lab
Conférence : Y a-t-il assez d’informations sur le passé pour construire une machine à remonter le temps ?
Frédéric Kaplan occupe la chaire de Digital Humanities à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) où il dirige le Digital Humanities Lab (DHLAB). Il mène des projets combinant la numérisation d’archives, la modélisation et la conception muséographique. Il travaille sur la Venice Time Machine, un projet international en collaboration avec l’université Ca’Foscari de Venise, ayant pour objectif de modéliser l’évolution et l’histoire de Venise sur une période de 1 000 ans. Diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications, il a effectué une thèse en intelligence artificielle à l’université Paris-6 sur la modélisation des dynamiques langagières. Il a ensuite travaillé 10 ans au Sony Computer Science Laboratory dans le domaine de la robotique, effectuant régulièrement des voyages au Japon pour collaborer avec les équipes qui développaient le robot AIBO. Il a ensuite travaillé pendant 6 ans dans l’unité de recherche pédagogique de l’EPFL, au Rolex Learning Center. Frédéric Kaplan est l’auteur de nombreux livres, d’une centaine de publications scientifiques et d’une dizaine de brevets. Ses travaux ont été présentés dans plusieurs musées, notamment au Centre Pompidou à Paris et au Museum of Modern Art à New-York. Frédéric Kaplan est aussi le fondateur de la société OZWE, une entreprise active dans le design et la production d’interfaces innovantes, de produits électroniques et de publications numériques.
Le consortium européen Time Machine va définir un programme détaillé pour concevoir et mettre en œuvre des technologies innovantes et avancées de numérisation et d’intelligence artificielle dans l’objectif de préserver et d’exploiter le patrimoine culturel de l’Europe, en le transformant en un système d’information ouvert et intelligent. À terme, cette infrastructure proposera une cartographie exhaustive de l’évolution sociale, culturelle et géographique de l’Europe. Comme l’explique Frédéric Kaplan, professeur en humanités numériques à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et coordinateur du projet Time Machine, «le projet Time Machine est susceptible de devenir l’un des systèmes d’intelligence artificielle les plus avancés jamais créé, exploitant les données d’horizons géographiques et temporels plus larges ». Time Machine concevra des technologies avancées d’intelligence artificielle permettant d’extraire de vastes quantités d’informations issues de données historiques complexes. Cela permettra d’exploiter et de croiser des données historiques hétérogènes (manuscrits médiévaux, objets historiques, images de smartphones, données satellitaires, etc.) qui constitueront un large socle de connaissances utilisables pour créer des applications et des services innovants. Véritable levier, Time Machine fera émerger de nouvelles professions, services et produits dans tous les secteurs : éducation, tourisme intelligent, industries créatives, etc. Time Machine est l’opportunité qui favorisera ainsi le positionnement de l’Europe sur l’échiquier mondial de l’intelligence artificielle.
Frédéric Paillart
Frédéric Paillart
Architecte sécurité
Conférence : Le temps de la Cyber-securité accélère-t-il ?
Après avoir été développeur de solutions logicielles à destination du marché des opérateurs téléphoniques chez Gemalto, Frédéric Paillart a été durant 10 ans architecte sécurité logiciel au sein de la Business Unit Digital Identity and Security de Thales, accompagnant les équipes de développeurs pour la mise au point de solutions sécurisées, principalement destinées au marché des opérateurs de téléphonie mobile. Frédéric a tout récemment rejoint Naval Group en qualité de responsable de la gouvernance cyber. Parallèlement à sa carrière, il enseigne le hacking éthique dans des écoles d'ingénieurs et partage son expérience et ses connaissances avec les étudiants et les professionnels. Depuis un an, Frédéric a mis en place et anime une formation sur deux ans en cybersécurité pour l'école d'ingénieurs ISEN Yncréa Méditerranée.
Le déplacement de services numériques dans le cloud, l'accroissement de connectivité, tant pour les voitures autonomes que pour des infrastructures qui étaient jusqu'à présent isolées, voici deux exemples de transformation digitale. Cette transformation est en cours. La connectivité est désormais très forte au niveau mondial. Le rapport de force avec les attaquants a changé. Il faut s'y s'adapter. Jusqu'ici, les cryptographes concevaient des mécanismes pour protéger la confidentialité ou l'intégrité des données en se basant sur les mathématiques et sur l'état de l'art des attaques qui évoluaient au rythme des publications scientifiques. Les experts en sécurité construisaient des architectures fixes et détectaient des attaques selon des signatures connues en appliquant les mises à jour disponibles, de temps à autre. Désormais, les experts en cybersécurité doivent combiner les expertises en visant une amélioration continue pragmatique, une gestion des risques collaborative et viser une agilité à tous les niveaux de la conception. Il devient essentiel de savoir détecter une nouvelle attaque, de savoir rapidement décider de la réaction la plus appropriée à adopter. Comment s'adapter à ce nouveau rapport au temps et quels sont les impacts sur la conception des systèmes sécurisés ?
Frédérick Bordry
Frédérick Bordry
Dir. Accélérateurs & Technologie
Conférence : Le temps long des grands instruments scientifiques n’a-t-il que des inconvénients ?
Frédérick Bordry est le directeur des accélérateurs et de la technologie à l’Organisation européenne de la recherche nucléaire (CERN) depuis janvier 2014. Il est responsable de l'opération de l'ensemble du complexe d'accélérateurs du CERN, avec un accent particulier sur le LHC (Large Hadron Collider, grand accélérateur de particules) et pour le développement de nouvelles technologies pour les projets post-LHC. Il est ingénieur en génie électrique, et titulaire d’un doctorat d’état sur la conversion d’énergie à l’Institut national polytechnique de Toulouse (INPT). Après avoir enseigné deux ans à l’université fédérale de Santa Catarina de Florianópolis (Brésil), il a occupé un poste d’enseignant chercheur à Toulouse avant de rejoindre le CERN en 1986. Depuis 1994, il a été un des acteurs de la conception et la construction du LHC qui a permis la découverte du boson de Higgs en 2012. Convaincu depuis toujours de l’importance des échanges internationaux dans les domaines culturel, politique et scientifique, il a réfléchi aux problématiques d’éducation, de recherche et de multilinguisme.
À l’instar du LHC (Large Hardon Collider), les grands instruments scientifiques sont des aventures technologiques et humaines qui s’étendent sur plusieurs décennies. Pour le LHC, 25 ans de conception et près de 30 ans d’opération. Ces temps longs sont des défis pour attirer des jeunes de talents habitués à l’immédiateté, pour convaincre le monde politique dont les mandats sont de l’ordre de 5 ans et pour maintenir le financement et la couverture des frais de fonctionnement. Les scientifiques sont ainsi conduits à développer des réseaux internationaux solides et des liens plus forts avec les pouvoirs publics et leurs tutelles. Les grands instruments scientifiques sont des projets structurants pour un domaine large. Ils permettent une stimulation des industries de pointe. Il est à noter que toutes les innovations révolutionnaires qui modèlent notre vie quotidienne, sont basées sur des découvertes fondamentales obtenues dans le temps long de la recherche. Pour déchiffrer l’histoire de notre univers et comprendre l’infiniment petit, il faut construire grand et penser à long terme !
Gautier Depambour
Gautier Depambour
Doctorant en Histoire des sciences
Conférence : Le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ?
Ancien élève de l'École CentraleSupélec, Gautier Depambour est actuellement étudiant en master 2 d'histoire et philosophie des sciences à Paris VII. Lors d'une année de césure, il a eu l'opportunité de travailler cinq mois au Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) pour le groupe de communication du détecteur ATLAS ; en parallèle, il a réalisé un projet de machine learning appliqué à la physique des particules. Il a également passé six mois au sein du groupe d'électrodynamique quantique en cavité du Laboratoire Kastler-Brossel, au Collège de France, dans le cadre de son master 2 de nanophysique. Enfin, soucieux de faire connaître la science au plus grand nombre, il est impliqué dans différents projets de vulgarisation scientifique : il a notamment réalisé le site du philosophe des sciences Etienne Klein, et a écrit un livre pour raconter son expérience au CERN, intitulé Une journée au CERN.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Gennady Padalka
Gennady Padalka
Astronaute
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Gennady Padalka est sélectionné comme cosmonaute en 1989. Il est formé au centre Youri Gagarine de juin 1989 à janvier 1991 et obtient la qualification de cosmonaute d'essais. Il entreprend ensuite un master dans le domaine de la surveillance écologique au centre de formation international de l'UNESCO de Moscou. Après une carrière de pilote militaire, Gennady Padalka est sélectionné comme cosmonaute en 1989. Il effectue un premier séjour de longue durée dans l'espace à bord de la station spatiale Mir en 1998-1999 puis fait partie de l'équipage de la Station spatiale internationale à quatre reprises entre 2002 et 2015, en tant que commandant. Il est l'homme ayant vécu le plus longtemps dans l'espace avec une durée de séjour cumulée de 879 jours en 5 vols. Gennady Padalka a reçu de nombreuses décorations de son pays, dont la plus prestigieuse est l'étoile de héros de la Fédération de Russie.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. A sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir, de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. A chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?
Georges Lewi
Georges Lewi
Spécialiste des marques
Conférence : Les marques peuvent-elles rajeunir ?
De double formation en lettres classiques et marketing, Georges Lewi s'intéresse très vite à la vie des marques et commence ses premiers travaux de recherche sur le cycle de vie des marques avec son premier ouvrage Sale temps pour les marques. Il analyse un phénomène paradoxal : certaines marques jeunes vieillissent prématurément et des marques centenaires se portent très bien. Auteur désormais d'une quinzaine de livres, il est considéré comme un des meilleurs spécialistes européens du branding. Il a enseigné au sein de la Haute école de commerce (HEC) de Paris, au CELSA (École des hautes études en sciences de l'information et de la communication, université Paris 4 - Sorbonne), dispense ses connaissances en conférences et en consulting auprès des grandes entreprises où il a traité environ 500 cas. Ses travaux sur le storytelling lui ont valu de nombreuses distinctions.
Le marketing a habitué entreprises et consommateurs à la gestion du cycle de vie des produits. Une entreprise lance un produit, elle l'exploite le plus longtemps possible puis, devant son obsolescence annoncée (quand elle ne la provoque pas), le laisse tomber et en lance un nouveau. Or, les marques sont faites pour durer. Comme si elles échappaient au temps humain. Le cycle de vie des marques se déroule inexorablement en trois temps et une cure de jouvence. Le premier, le temps de l'héroïsme, celui des jeunes marques dont certaines vont vieillir prématurément, puis le temps de la sagesse, celui de la seconde génération où chaque marque va devoir comprendre quelle place elle occupe sur son marché. Enfin, vient le temps du mythe où, la marque ayant trouvé sa place sur un marché, va devoir prouver sa légitimité dans la société. Ensuite viendra, ou non, le temps du rajeunissement. Car la marque va devoir séduire les nouvelles générations… Pour y parvenir, elle ne pourra ni se renier, ni se figer. Le mythe de la marque comme tout mythe devra se réinventer tout en conservant sa puissance originelle. Ce phénomène étrange nous en apprend sans doute autant sur la condition humaine que sur les règles du marketing…
Gérard Berry
Gérard Berry
Professeur et écrivain
Conférence : Y a-t-il un temps ou des temps ?
Ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur général du corps des Mines, membre de l’Académie des sciences, de l’Académie des technologies et de l’Academia Europaea, Gérard Berry a été chercheur à l’École des mines de Paris et à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) de 1970 à 2000, directeur scientifique de la société Esterel Technologies de 2001 à 2009 puis directeur scientifique de l’Inria et président de la commission d’évaluation de cet institut de 2009 à 2012. Il tient la chaire Informatique et sciences numériques au Collège de France depuis 2012, après y avoir tenu deux chaires annuelles en 2007-2008 et 2009-2010. Sa contribution scientifique concerne quatre sujets principaux : le traitement formel des langages de programmation et leurs relations avec la logique mathématique, la programmation parallèle et temps réel, la conception assistée par ordinateur de circuits intégrés, et la vérification formelle des programmes et circuits. Il est le créateur du langage de programmation Esterel.
En cours
Gilles Dawidowicz
Gilles Dawidowicz
Géographe
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Gilles Dawidowicz est géographe de formation, spécialisé dans l'étude des surfaces planétaires. Il milite depuis les années 90 pour une exploration robotique du système solaire et fait la promotion de l'exploration de Mars. Ancien membre de la Mars Society et son chapitre français l'Association Planète Mars, il a été 5 ans président de l'Observatoire de Triel et préside depuis de nombreuses années la commission de planétologie de la Société astronomique de France, dont il est le secrétaire général depuis juin 2018. Gilles est également co-auteur d'ouvrages de vulgarisation sur Mars, Saturne et les aurores polaires. Il anime régulièrement de grandes séances publiques à la Cité des sciences et de l'industrie à la faveur de l'actualité spatiale internationale.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l'idée d'un possible voyage hors de l'atmosphère traverse l'esprit du candidat. Tout s'enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu'à l'ultime consécration où le prétendant fait partie de l'équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l'entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l'espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu'il s'agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d'échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l'homme dans l'espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s'il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu'il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l'on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l'astronaute peut-il défier le temps ?
Gilles Pison
Gilles Pison
Anthropologue et démographe
Atelier : L’espérance de vie a-t-elle atteint ses limites ?
Ancien élève de l’École normale supérieure, Gilles Pison est professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques et rédacteur en chef de la revue Population et Sociétés. Il mène des recherches sur les changements démographiques dans le monde avec un intérêt particulier pour l’Afrique au sud du Sahara. Il a conçu plusieurs expositions scientifiques, dont 6 milliards d’hommes au Musée de l’Homme (1994), et La population mondiale… et moi ? à la Cité des sciences et de l’industrie (2005), et est l’auteur de nombreuses publications scientifiques et de différents ouvrages, dont l’Atlas de la population mondiale (Autrement, 2019).
En France, au milieu du XVIIIe siècle, l’espérance de vie à la naissance était de moins de 30 ans ; elle a presque triplé depuis. Au cours de la période récente, depuis le milieu du XXe siècle, elle a progressé de près de trois mois par an en moyenne, passant de 66 ans en 1950 à 82 ans en 2018. Va-t-elle continuer à augmenter ? Jusqu’où ? Elle progresse en effet moins vite depuis quelque temps, de deux mois en moyenne par an. Est-ce le signe qu’elle se rapproche des limites ? Pour y voir plus clair, nous analyserons son évolution passée et les facteurs expliquant sa formidable progression jusqu’ici. Nous examinerons aussi ses conséquences sur le vieillissement démographique actuel et futur.
Guillaume Lecointre
Guillaume Lecointre
Zoologiste et systématicien
Atelier : L'individu évolue-t-il dans le temps ?
Guillaume Lecointre est enseignant-chercheur (UMR 7205), zoologiste, systématicien, professeur du Muséum national d’Histoire naturelle où il occupe les fonctions de conseiller scientifique du président. Il est à l'origine de 122 publications professionnelles et 22 livres. Ses recherches portent sur la phylogénie et la systématique des poissons téléostéens, tant à partir de données moléculaires qu’anatomiques. Son terrain de zoologiste est le plateau continental antarctique. Ses activités relatives à l’amélioration de l’enseignement des sciences et de diffusion des connaissances sont très significatives ; il a notamment tenu durant dix ans la rubrique scientifique hebdomadaire de Charlie Hebdo. Il est double lauréat de la Société zoologique de France (1996, 2006), prix national 2009 du Comité Laïcité République, Prix 2012 de l’Union Rationaliste, et fait chevalier de la Légion d’honneur en 2016.
Si le temps se manifeste à nous par des relations de causes à effets, nous verrons que parmi les cellules qui constituent un individu, les mêmes causes engendrent les mêmes effets que parmi les individus qui constituent un lignage généalogique. La biologie la plus récente nous indique aujourd'hui que, contrairement à ce que nous avions jadis appris à l'école, le temps de l'individu est le même que le temps de l'évolution. L'histoire naturelle nous entraîne à jouer avec les échelles de temps et d'espace pour comprendre la diversité des phénomènes naturels ; en l'occurrence, si la sélection naturelle est d'abord comprise comme stabilisatrice, elle se réalise dans un temps unique à toutes les échelles spatiales. Par conséquent, l'individu est une trajectoire historique de cellules, tout comme l'espèce est une trajectoire historique d'individus.
Hartmut Rosa
Hartmut Rosa
Professeur de sociologie
Conférence : Résonance et alienation. Deux modes d'expérience du temps ?
Hartmut Rosa est professeur de sociologie et de théorie sociale à la Friedrich-Schiller-University à Iéna, en Allemagne, et directeur du Max-Weber-Kolleg à l'université d'Erfurt. Il est également professeur associé au département de sociologie de la New School for Social Research de New York. En 1997, il a obtenu son doctorat en sciences politiques à l'université Humboldt de Berlin. Il a ensuite occupé plusieurs postes de professeur dans les universités de Mannheim, Jena, Augsburg et Essen, et a été vice-président et secrétaire général du Comité de recherche 35 du COCTA (Commitee of Conceptual and Terminological Analysis) de l'ISA (International Sociological Association) et l'un des directeurs de la Conférence internationale annuelle sur la philosophie, la recherche et les sciences sociales à Prague. En 2016, il était professeur invité à la FMSH / EHESS (Fondation Maison des sciences de l'Homme / École des hautes études en sciences sociales) à Paris. Il est rédacteur en chef de la revue internationale Time and Society. Ses publications portent sur l'accélération sociale, la résonance et les structures temporelles de la modernité, ainsi que sur la théorie politique du communautarisme.
Les sociétés modernes sont caractérisées par le fait qu'elles ne peuvent fonctionner que dans un mode de stabilisation dynamique, c'est-à-dire qu'elles sont obligées de croître en permanence, d'accélérer et d'innover pour maintenir leur structure et leur statu quo institutionnel. Ce mode de stabilisation est lié à une façon particulière d'utiliser et d'expérimenter le temps : il devient le bien le plus rare de tous. Cependant, cette forme de conceptualisation et d'utilisation du temps engendre le risque d'une forme d'aliénation profonde : les acteurs sociaux n'ont pas la capacité de véritablement « s'emparer » du temps et de relier utilement leur vie au passé et à l'avenir. En bref, à l'ère de l'accélération, il devient de plus en plus difficile de relier le temps de notre vie quotidienne à celui de notre vie biographique et au temps de l'époque historique dans laquelle nous vivons. En revanche, si nous opérons dans un mode de résonance, qui est devenu aussi une aspiration moderne centrale, l'expérience du temps change fondamentalement de caractère : la résonance est un mode de relation au monde des choses, des personnes, du moi et de la vie en tant que totalité dans laquelle une appropriation transformatrice du temps est possible. Son trait caractéristique est un « lien » vivant entre le passé, le présent et le futur, une ouverture de l'horizon temporel et une immersion dans le temps qui contraste fortement avec la position mercantile. Il est donc permis de se demander si l'aliénation et la résonnance ne sont pas devenues deux modes alternatifs de lien existentiel avec le temps et de perception du temps ?
Hélène Crochemore
Hélène Crochemore
Directrice artistique
Après deux ans en école d'architecture à Rouen et quelques centaines d'heures passées à l'atelier Denis Godefroy, Hélène s'est formée à l'école des Arts décoratifs de Paris pendant quatre ans. Touche à tout, elle travaille essentiellement pour l'édition (romans, essais, scolaire), passe de la peinture abstraite au collage, des carnets de voyage au street art, du photomontage à l'image numérique. Elle aime la diversité, le choix. Hélène apprécie tout autant de chercher de nouvelles idées que de mettre sur papier celles qui émergent, grâce à un large éventail de techniques.
Helmut Crott
Helmut Crott
Chirurgien et expert horlogerie
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Chirurgien de formation, il découvre les techniques et les arts décoratifs de l’horlogerie en tant que collectionneur. Fasciné par le sujet de la mesure du temps exprimée à travers ces objets sophistiqués, il devient expert d’horlogerie ancienne. L’analyse de pièces d’exception,depuis plus d’un demi-siècle, lui permettra d’acquérir des connaissances précieuses et rares. On lui doit également la base de données la plus vaste et la plus détaillée au monde des créations de la manufacture genevoise Patek Philippe. Il possède entre autres, des sources et ouvrages rares sur le patrimoine horloger. Il partage désormais sa passion des montres de collection à travers l’expertise et les conseils pour les collectionneurs privés et les marques historiques de l'industrie horlogère contemporaine.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactivent à la demande ou encore annoncent pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elles pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères. Avec la complicité de la plate-forme Time-In-Tempo.
Hervé Cottin
Hervé Cottin
Astrochimiste
Conférence : Le temps des comètes est-il arrivé ?
Hervé Cottin est professeur à l'université Paris-Est-Créteil (UPEC) où il enseigne la chimie et l'astronomie. Il effectue des recherches au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (LISA). Il est président de la Société française d'exobiologie, membre du groupe de travail Système solaire du CNES et responsable du Campus spatial de l'UPEC. Ses travaux de recherche sont principalement consacrés à l'étude de l'origine et de l'évolution de la matière organique cométaire. Il cherche à comprendre dans quelle mesure les comètes auraient pu contribuer à l'apparition de la vie sur Terre et en quoi leur composition peut nous renseigner sur la naissance du système solaire. Ses travaux s'appuient sur des expériences en laboratoire et des mesures in situ avec la mission spatiale Rosetta. Ils sont complétés par des études en orbite terrestre à l'extérieur de la Station spatiale internationale. Récemment, Hervé Cottin a contribué à la détection de la glycine (le plus simple des acides aminés) et de macromolécules organiques dans la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Il fait aussi partie de l'équipe scientifique de l'instrument MOMA (Mars Organic Molecule Analyser) dont l'objectif sera la recherche de la matière organique à la surface de Mars grâce au rover Rosalind Franklin de la mission européenne ExoMars.
De la matière primitive dans un congélateur où le temps se serait figé : c'est ainsi que l'on pourrait considérer les comètes, ces objets qui comptent parmi les corps les plus mystérieux du système solaire. En raison de leur petite taille, les comètes n'ont probablement pas été transformées sous l'action de leur propre gravité. Conservées aux confins du système solaire, dans les régions les plus froides et les plus reculées, elles ont été préservées du rayonnement solaire. Les comètes pourraient contenir en leur sein de la matière qui n'aurait pas évolué depuis leur formation et être le reflet des conditions qui régnaient au moment de la formation de notre système. On appelle souvent les comètes « les archives du ciel ». Que nous apprennent-elles ?
Hervé Fischer
Hervé Fischer
Artiste et sociologue
Conférence : Posthumanisme ou Hyperhumanisme?
Artiste-philosophe multimédia, Hervé Fischer a initié l'art sociologique et pratique aujourd'hui le tweet art et la tweet philosophie. Son travail a été présenté dans de nombreux musées internationaux et biennales. Le centre Georges Pompidou lui a consacré une rétrospective, Hervé Fischer et l'art sociologique, en 2017. Pionnier du numérique au Québec, il a fondé en 1985 la Cité des arts et des nouvelles technologies de Montréal, le premier Café électronique au Canada, le Marché international du multimédia, la Fédération internationale des associations de multimédia, le festival Téléscience, Science pour tous. Ses recherches portent sur l'art, la sociologie des couleurs, le numérique, les imaginaires sociaux, l'hyperhumanisme. Il a conçu le médialab québécois Hexagram. Il a publié entre autres L'Histoire de l'art est terminée (1981), Le choc du numérique (2002), CyberProméthée, l'instinct de puissance (2003), La planète hyper, de la pensée linéaire à la pensée en arabesque (2004), La société sur le divan (2007), L'Avenir de l'art (2010), La divergence du futur (2014), Market Art (2016). Il a fondé la Société internationale de mythanalyse.
La mythanalyse postule que tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations. Jadis, le temps collait à l'existence comme le réel colle aux yeux et créait la sensation ordinaire de la vie. Mais aujourd'hui son accélération le détache du quotidien. Il efface le présent comme des fichiers numériques, il nous projette dans le futur fabulatoire. Désormais au cœur de l'aventure humaine. Les passéistes attendent avec fatalisme l'apocalypse, tandis que les prophètes intégristes du numérique qui dénoncent l'obsolescence de l'homme de carbone, annoncent notre mutation dans le silicium du trans- et du posthumanisme. Ces promesses cyber-prométhéennes de puissance ont remplacé les utopies politiques du XIXe siècle. Niant notre instinct de vie et la fragilité de la nature, qui est aussi la nôtre, elles ne feront pas mieux. Nous leur opposons un technohumanisme numérique alternatif : l'hyperhumanisme. Hyper pour plus d'humanisme et pour la multiplication des hyperliens numériques en temps réel qui créent notre conscience augmentée, et l'éthique planétaire : un progrès humain beaucoup plus incertain que le progrès technologique, mais beaucoup plus déterminant pour notre avenir.
Hidehiro Tachibana
Hidehiro Tachibana
Professeur
Conférence : Comment les Japonais perçoivent-ils le temps?
Hidehiro Tachibana travaille principalement sur les littératures francophones, et en particulier, les littératures antillaises et québécoises. Il s'intéresse aux intellectuels francophones et asiatiques qui se sentent déchirés entre leur culture d'origine et leur connaissance de l'Occident. Auteur ou co-auteur notamment de Québec si lointain, si proche (2013), Les Intellectuels au XXIe siècle (2009) Hidehiro Tachibana s'est consacré à plusieurs traductions : Pierre Bourdieu, Dany Laferrière, Aimé Césaire, Édouard Glissant, Julio Cortázar et de nombreux poètes québécois. Il est professeur de l'université Waseda à Tokyo et président de l'Association japonaise des études québécoises.
Au Japon, la perception quotidienne du temps qui passe est souvent liée par métaphore ou métonymie à l'observation du temps qu'il fait, comme en témoigne aussi la poésie traditionnelle. Cette sensibilité japonaise particulière au temps cyclique, rythmé par les éléments saisonniers, remonte à ce monde mythique et shintoïste décrit dans le Kojiki (Chronique des faits anciens). Les Japonais ont toutefois aussi une autre perception du temps, celle de la durée ou de la précarité, introduite par le bouddhisme. Il s'agit d'une philosophie du temps s'opposant à l'histoire occidentale hégélienne. Cette conception bouddhique évoque dans des œuvres littéraires un temps épique qui nous fait prendre conscience que tout est éphémère sur la Terre. On se demande alors pourquoi les Japonais ont réussi à construire une société dite « moderne » en dépit de ces perceptions traditionnelles du temps qui semblent peu propices aux temps modernes. On se demandera également comment s'articule aujourd'hui le temps numérique pour la jeunesse. Ces questions nous amèneront à questionner l'importance du temps shintoïste latent dans la vie contemporaine au Japon.
Hubert Reeves
Hubert Reeves
Astrophysicien
Conférence : En quoi notre vision de la liberté a changé avec le temps ?
Hubert Reeves est astrophysicien. Il est diplômé des universités de Montréal, McGill University et Cornell University. Il est conseiller scientifique à la NASA Institute for Space Studies à New-York de 1960 à1964. En 1965, il est nommé directeur de recherches au CNRS à Paris. Ses sujets de recherches au service d'astrophysique de Saclay concernent l'origine des éléments chimiques, l'origine du système solaire, l'origine de l'Univers, l'astrophysique nucléaire et la cosmologie. Il est également professeur associé au département de physique de l'Université de Montréal. Il est président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Poussières d'étoiles.
Dans la plupart des traditions anciennes, il y a l'idée que l'Univers n'a pas toujours existé. Il y aurait eu à un moment un acte de création qui a été le début de son l'histoire. Ainsi, dans la genèse biblique, Dieu créa le ciel et la Terre, tandis que chez les indiens de l'ouest canadien, ce rôle est dévolu à un mythique corbeau. Cette vision du monde impose une analyse de la notion de temps si l'on veut la confronter à nos connaissances scientifiques contemporaines. La première question que l'on se pose est la suivante : quelle preuve avons-nous qu'il y a une période de temps pendant laquelle il n'y avait pas d'univers et dont l'acte créateur représenterait la fin ? Autrement dit, est-ce qu'il y a toujours eu du temps ? Ou encore : depuis combien de temps y a-t-il du temps ?
Isabelle Diouf
Isabelle Diouf
Directrice opérationnelle
Peut-on concilier urgence et insertion ?
Titulaire d’un diplôme de Coordinatrice de Projet de Solidarité Internationale, Isabelle Diouf est engagée depuis 15 ans dans le monde associatif. Elle a tout d’abord travaillé dans des associations d’éducation populaire et d’éducation pour la santé en France, puis en Afrique de l’Ouest en tant que chargée de programmes dans des ONG de Protection de l’Enfance. En 2016, elle rejoint le Samusocial Sénégal, ONG sénégalaise dont la mission est de contribuer à améliorer la situation des enfants et jeunes de la rue à Dakar, dans le respect de la dignité humaine et de manière solidaire avec les personnes les plus vulnérables. Chef de projets puis Directrice Opérationnelle, elle assure le management des équipes de terrain et veille au respect de la méthode et des valeurs du Samusocial. Fortement impliquée sur le travail en réseaux des acteurs à un niveau stratégique, elle a piloté des actions de plaidoyer pour lutter contre la violence faites aux enfants et jeunes de la rue.
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?
Jacques Arnould
Jacques Arnould
Expert éthique
Conférence : Perdons-nous notre temps ?
Né en 1961, ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et docteur en théologie, Jacques Arnould s'intéresse aux relations entre sciences, cultures et religions, avec un intérêt particulier pour deux thèmes : celui du vivant et de son évolution et celui de l'espace et de sa conquête. Il a consacré plusieurs ouvrages et articles d'histoire ou de théologie au domaine du vivant. Suite à la poussée de fièvre créationniste en France, à partir de janvier 2007, il a été sollicité par différents milieux, scientifiques, pédagogiques ou religieux, pour informer les publics de l'existence des courants créationnistes, de leur histoire, des questions qu'ils posent à nos sociétés. L'année 2009, consacrée à Darwin, a montré comment les idées de ce savant et de ses successeurs continuent à interroger nos contemporains et les invitent à des interrogations plus philosophiques. Il est également expert éthique au Centre national d'études spatiales (CNES), un poste encore un peu unique dans le monde de l'astronautique. Pourtant, cela rejoint une vraie attente de la part du public, mais aussi des acteurs et des dirigeants, leurs motivations ne pouvant en effet plus être les mêmes qu'il y a quarante ou cinquante ans.
La réalité telle que nous la découvrons et la construisons à l'aide de nos connaissances et de nos techniques offre de nouveaux et vertigineux horizons à nos ambitions, à nos rêves, à nos espoirs. De la cosmologie au transhumanisme, en passant par les nouvelles technologies, le temps et l'espace, la matière et la vie paraissent offrir à notre espèce humaine des conditions nouvelles et parfois exorbitantes. Faut-il y voir les conditions, les solutions pour notre salut, notre survie ? Ou bien le risque ultime de notre disparition ? Faut-il attendre, subir, provoquer les « derniers temps » ou rester attentif au « temps opportun » ?
Jacques Colin
Jacques Colin
Chercheur en cosmologie
Atelier : Qu'est-ce que l'instant présent ?
Jacques Colin est docteur es sciences de l’université de Franche-Comté. Il a débuté ses recherches à l’observatoire de Besançon sur la mesure du temps et a continué sur l’évolution dynamique des galaxies. Il a passé deux années à l’Observatoire européen astral (ESO) au Chili. Il a ensuite été nommé à des fonctions de direction, d’abord à l’observatoire de Bordeaux pendant 13 ans puis à l’observatoire de Nice - Côte d’Azur pendant 10 ans. Après une année passée au Niels Bohr Institute à Copenhague, il est maintenant astronome émérite de l’université Sorbonne-Université et effectue ses recherches à l’Institut d’astrophysique de Paris. Ses travaux actuels concernent la cosmologie : l’accélération de l’expansion et le dipôle cosmologique. Parallèlement, il termine un essai sur la nature de l’instant présent encore beaucoup plus mal comprise que celle du temps lui-même.
Presque tous les philosophes et beaucoup de physiciens se sont penchés sur l’entendement du temps, sans qu’une définition unanimement reconnue n’en ressorte. La situation de l’instant présent est pire car très rares sont les philosophes qui ont essayé d’en comprendre la nature, quant aux physiciens, ils l’ignorent ; ils n’en ont pas l’utilité, même si Einstein s’est dit tracassé par ce sujet. Les neuroscientifiques et les psychologues étudient l’instant présent conscient, mais l’instant présent cosmique demeure un mystère. Aucune représentation, aucune métaphore ne donne une idée de sa nature. C’est l’esquisse d’une théorie de ce mystère qui sera présentée.
Jacques Royer
Jacques Royer
Président Groupe Royer
Conférence : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
Jacques Royer est le président-directeur général du groupe familial éponyme. Après avoir pris la direction en 1983, il mène à bien la gestion de la marque US Converse en 2001 et procède au rachat de la marque Kickers en 2007, de Charles Jourdan en association avec Dyag en 2008 et du champion des licences pour enfants, TSS, en 2009. Le groupe Royer s'affirme comme le leader du négoce de chaussures dans l'hexagone. Proposant une large gamme de de produits chaussants, de chaussures de sport ou de chaussures de ville, il commercialise une quinzaine de marques sous licence comme New Balance3, Converse, ou Kaporal4, ainsi que ses marques propres comme Aster, Mod8, Kickers5, ou Stephane Kélian et Charles Jourdan6.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Jean-Baptiste Beuscart
Jean-Baptiste Beuscart
Médecin gériatre et néphrologue
Atelier : Faut-il du temps pour rester humains ?
Jean-Baptiste Beuscart est médecin diplômé en gériatrie et en néphrologie et chercheur diplômé en épidémiologie et en santé publique. Gériatre au CHU de Lille et professeur titulaire à l'Université de Lille, il s’occupe actuellement de révision médicamenteuse en collaboration avec le Département de Pharmacie. Ses activités de recherche portent sur la détection automatique de prescriptions potentiellement inappropriées chez les patients âgés hospitalisés et en soins primaires, et sur l'évaluation des procédures de soins pour les populations réelles, en particulier les personnes âgées et les personnes fragiles.
La pensée occidentale classique conçoit le temps de trois manières. Il y a Chronos : le temps physique, linéaire, dans lequel on évolue et qu’on peut mesurer. Il y a Kairos : l’instant, l’occasion, ce moment ponctuel qui fait la différence - la différence entre un « avant » et un « après ». Et il y a Aiôn, le(s) cycle(s) de l’univers et de la vie, les âges, l'ère, la génération. Aujourd’hui, à l’ère de la globalisation et de la médiatisation par internet, les réseaux sociaux, et des ressources technologiques de plus en plus performantes, nos sociétés vivent dans la simultanéité : dans l’immédiateté de l’information, dans le feu de l’action, dans l’urgence de la ré-action. Mais là où il y a action et urgence, il y a souvent nécessité d’une prise en charge. Dans les procédures de prise en charge médico-sociale, qu’elles soient personnalisées ou populationnelles, la question du temps s’impose, d’autant plus avec des personnes ou de populations en état de fragilité ou de vulnérabilité. Et elle se croise avec un autre enjeu majeur de nos sociétés actuelles : la nécessité de « rester humains ».
Jean-Christophe Baillie
Jean-Christophe Baillie
Président de Novaquark
Conférence : Les mondes virtuels changent-ils la nature du temps?
Jean-Christophe Baillie est un scientifique et entrepreneur français. Il est diplômé de l'École polytechnique de Paris où il a étudié l'informatique et la physique théorique. Il a obtenu un master puis un doctorat d'intelligence artificielle et robotique à l'université Paris-6. Il a fondé différentes entités : la première est une unité au sein de l'École nationale supérieure des techniques avancées (ENSTA ParisTech) : le Cognitive Robotics Lab ; la deuxième, fondée en mai 2006, est la société Gostai, développeur d'outils logiciels pour la robotique, et la troisième fondée en janvier 2014 est la société Novaquark, développeur de jeu vidéo, notamment Dual Universe.
Les mondes virtuels ont la capacité de nous immerger dans des réalités et des modalités spatiotemporelles alternatives. Quelles sont les implications philosophiques de cette immersion ? Plusieurs exemples et en particulier celui de Dual Universe viendront appuyer cette réflexion. Dual Universe est un ambitieux métavers se déroulant dans un vaste monde virtuel constitué de plusieurs planètes où les participants sont libres de reconstruire des civilisations entières.
Jean-François Clervoy
Jean-François Clervoy
Astronaute
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Astronaute français actif successivement du CNES (Centre national d’études spatiales, agence spatiale française) de la National Aeronautics and Space Administration (NASA, agence spatiale des États-Unis) et de l’Agence spatiale européenne (ESA) pendant 33 ans, Jean-François Clervoy est ingénieur général de l’armement en réserve, diplômé de l’École polytechnique, de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace et de l’École du personnel navigant d’essais et de réception. Il effectue trois missions à bord de la navette spatiale américaine, en 1994 pour étudier l’atmosphère, en 1997 pour ravitailler la station russe Mir et en 1999 pour réparer le télescope spatial Hubble. Il est président de la société Novespace qui organise les vols paraboliques en apesanteur. Jean-François Clervoy est aussi auteur, inventeur, et conférencier professionnel. Il est membre de plusieurs organisations œuvrant pour la promotion de l’exploration spatiale et pour la protection de la planète.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. A sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir, de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. A chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?
Jean-Louis Giavitto
Jean-Louis Giavitto
Chercheur en Informatique
Conférence : Peut-on accorder le temps de l'homme et de la machine ?
Jean-Louis Giavitto est directeur de recherche au CNRS et directeur-adjoint du laboratoire Sciences et technologies de la musique et du son (STMS), un laboratoire commun au CNRS, à l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et à Sorbonne-université. Ses recherches portent sur les langages de programmation, en particulier les mécanismes permettant de calculer une forme qui se développe dans l'espace et dans le temps. Ces recherches ont été appliquées à la modélisation et la simulation de systèmes dynamiques complexes en biologie (processus de développement) et en musique (analyse, composition, performance).
Si la musique est un art du temps, de quel temps s'agit-il ? Est-il possible de partager ce temps musical entre l'homme et la machine ? Ces questions, qui peuvent sembler théoriques, deviennent très concrètes en musique mixte où un ordinateur doit produire des sons électroniques aux côtés de musiciens humains. Il s'agit de préciser ces questions et d'apporter des éléments de réponses à partir du développement du système Antescofo, système informatique permettant au compositeur de définir une réponse électronique et de la réaliser en tenant compte de l'interprétation de l'instrumentiste lors du concert.
Jean-Paul Delahaye
Jean-Paul Delahaye
Mathématicien
Conférence : Est-ce que l'informatique change le temps ?
Jean-Paul Delahaye est professeur émérite à l'université de Lille 1 (Sciences et technologies) et chercheur au laboratoire Centre de recherche en informatique signal et automatique de Lille (CRISTAL) du CNRS. Ses travaux portent sur les algorithmes de transformation de suites (thèse d'État), sur l'utilisation de la logique en intelligence artificielle, sur la théorie computationnelle des jeux et sur la théorie algorithmique de l'information avec en particulier des applications à la finance. Il est l'auteur d'une quinzaine de livres, dont Merveilleux nombres premiers : voyage au cœur de l'arithmétique, Inventions mathématiques. Jouer avec l'arithmétique et la géométrie, Culturomics : le numérique et la culture et Jeux finis et infinis. En 1998, il a reçu le prix d'Alembert de la Société mathématique de France et, en 1999, le prix Auteur de la culture scientifique du Ministère de l'Éducation nationale et de la Recherche. Il tient la rubrique mensuelle « Logique et calcul » dans la revue Pour la science.
Mener des calculs prend du temps, mais de moins en moins ! La fameuse loi de Gordon Moore indique que les capacités de calcul et de mémorisation des dispositifs informatiques doublent tous les dix-huit mois environ. Ce qui, il y a quarante ans, exigeait une année de calcul, en demande aujourd'hui un million de fois moins, c'est-à-dire 31 secondes. Cette diminution des échelles de temps en informatique a une multitude de conséquences, dont en particulier la possibilité de créer des monnaies cryptographiques fonctionnant toutes seules sans autorité centrale. Et demain ?
Jean-Philippe Uzan
Jean-Philippe Uzan
Cosmologue
Conférence : Peut-on affirmer que l’Univers a 13,8 Ma ?
Jean-Philippe Uzan est directeur de recherche en physique théorique au CNRS. Spécialiste de gravitation et de cosmologie, il travaille à l'Institut d'astrophysique de Paris. Il a été directeur adjoint de l'Institut Henri Poincaré de 2013 à 2017. Il a publié plus d'une centaine d'articles de recherche sur de nombreux aspects de cosmologie, des plus théoriques à l'interprétation des observations les plus récentes. Il a reçu le prix Paul Langevin (2010) et le prestigieux prix Georges Lemaître (2015). Il a enseigné pendant plusieurs années à l'École normale supérieure de Paris et à l'École des mines de Paris, ainsi que dans des écoles thématiques internationales. Il collabore depuis une quinzaine d'années avec l'université du Cap en Afrique du Sud. En 2017, il publie L'harmonie secrète de l'univers et Big-bang en 2018.
En un siècle la cosmologie a été capable de formuler un modèle standard décrivant l'histoire, l'évolution et la structuration de notre univers. Il conclut, parmi d'autres choses, que l'univers a 13,8 milliards d'années. Que signifie une telle affirmation, que présuppose-t-elle et sur quelles observations repose-t-elle ? Cet exposé s'attachera à décrire les particularités de la cosmologie afin de clarifier la portée et la limite de ces affirmations sur notre univers.
Jean-Pierre Haigneré
Jean-Pierre Haigneré
Astronaute - ESA
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Sélectionné en tant que spationaute par le Centre national d’études spatiales (CNES) en 1985, Jean-Pierre Haigneré a supervisé la division Vols habités au sein de la Direction Hermès et vols habités de 1986 à 1989. Il a participé aux études préliminaires de l'avion spatial Hermès. En décembre 1990, il est doublure de Michel Tognini pour le vol spatial franco-russe Antarès et suit pour cela un entraînement à la Cité des étoiles (Moscou). Jean-Pierre Haigneré est sélectionné en 1998 en tant que membre du corps européen des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) ; pour le CNES, il devient spationaute expérimentateur et ingénieur de bord de l'équipage titulaire désigné pour la mission franco-russe Perseus à bord de la station spatiale Mir du 22 février au 28 août 1999. Cette mission de longue durée (186 jours) a été l'occasion d'une sortie extravéhiculaire. À l'issue de ce vol, Jean-Pierre Haigneré rejoint le Centre des astronautes européens à Cologne en Allemagne en tant que chef des astronautes de l'ESA.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l'idée d'un possible voyage hors de l'atmosphère traverse l'esprit du candidat. Tout s'enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu'à l'ultime consécration où le prétendant fait partie de l'équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l'entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l'espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu'il s'agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d'échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l'homme dans l'espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s'il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu'il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l'on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l'astronaute peut-il défier le temps ?
Jean-Sébastien Steyer
Jean-Sébastien Steyer
Chercheur - Paléontologue
Conférence : Les fossiles sont-ils les témoins de l'évolution ?
Jean-Sébastien Steyer est docteur en paléontologie, chercheur au CNRS et rattaché au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris. Il est l'un des rares spécialistes qui étudient la vie sur Terre avant les dinosaures. Il travaille par ailleurs depuis bientôt une vingtaine d'années sur les reconstitutions d'espèces disparues. Auteur de nombreux articles scientifiques, ce passionné de vulgarisation publie régulièrement des ouvrages qui font rapidement référence comme La Terre avant les dinosaures (2009), Exquise planète (2014), ou encore Demain, les animaux du futur (2015). Il est également, entre deux expéditions paléontologiques aux quatre coins du globe, chroniqueur scientifique pour les revues Pour la science et Espèces.
Les fossiles sont des restes d'organismes ayant vécu sur Terre dans le passé : squelettes, coquilles, feuilles, troncs d'arbres, traces de pas, excréments, terriers… Ces « capsules temporelles » naturelles sont d'origine variée et constituent les objets d'étude des paléontologues. Souvent fragmentaires et minéralisés dans les roches, ces restes présentent parfois des conservations exceptionnelles comme c'est le cas dans l'ambre ou le permafrost. Quel que soit leur état, les fossiles permettent de mieux comprendre l'évolution des environnements et des climats au cours des temps géologiques. Mais quelle est la part de spéculation lorsque le fossile est très fragmentaire ? Et quel est l'apport des fossiles dans les études de relations de parenté ?
Jean Viard
Jean Viard
Sociologue et écrivain
Conférence : Le temps est-il un fait de société ?
Jean Viard est sociologue, directeur de recherches associé au CNRS, au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF). Titulaire d'un diplôme d'études supérieures en économie (Aix-en-Provence) et d'un doctorat en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales, ses domaines de spécialisation sont les temps sociaux (vacances, 35 heures), mais aussi l'espace (aménagement, questions agricoles) et la politique. Conférencier, il intervient régulièrement dans la presse et a également des activités de conseil aux entreprises et aux collectivités territoriales. Après avoir été chroniqueur au Journal du dimanche, au magazine Polka et l'un des descripteurs 2012 du Nouvel Obs-le plus, il intervient régulièrement dans l'émission 28 minutes sur Arte et dans le journal Le un. Auteur de nombreux ouvrages, il a récemment publié Quand la Méditerranée nous submerge, l'Aube, 2017 et Chronique française. De Mitterrand à Macron, l'Aube, 2018. Son dernier ouvrage Une société si vivante vient de paraître également aux éditions de l'Aube.
Nous sommes entrés dans une société d'hyper consommation du temps : l'offre de choses à faire augmente plus vite que celle du temps disponible qui est pourtant, elle aussi, déjà en augmentation rapide. On peut allumer trente-six télés, lire quantité de livres, prendre l'avion pour voyager partout, la pression d'Internet est constante…. Mais la réalité est qu'on n'a jamais eu autant de temps, et de très loin. Si je donne le temps en masse, l'espérance de vie moyenne en Europe est aujourd'hui de 700 000 heures, contre 500 000 heures avant 1914, et 300 000 heures estimées à l'époque du Christ. On a gagné plus de dix ans d'espérance de vie depuis 1945, on en avait déjà gagné dix depuis le début du XXème siècle. Nous, on vit donc 700 000 h, on dort un peu plus de 200 000 h, on travaille environ 70 000 h, et on fait environ 30 000 heures d'études. Résultat : après le sommeil, les études et le travail, il reste 400 000 h pour faire autre chose. Là est la base de notre monde, une civilisation du temps long et du travail court. La société numérique relie les individus autonomisés et les reprend dans ses rets en les bombardant de messages, en recréant un sentiment d'urgence. On se croit sommés de répondre. C'est là qu'il faut savoir reprendre le pouvoir.
Jeremy Saget
Jeremy Saget
Médecin
Conférence : Pourquoi et comment relier Mars à la Terre ?
Qualifié en médecine aérospatiale, Jeremy Saget est médecin de vol parabolique et réalise des missions de secours hélicoporté en zones difficiles pour les Nations-Unies. Il est tour à tour instructeur pour les vols de découverte de l'impesanteur et médecin de vol à bord de l'Airbus A310 ZeroG pour les campagnes de recherche en microgravité des agences spatiales. Il est aussi titulaire d'un master de recherche en sciences de la cognition (spécialité facteurs humains) et enseigne cette discipline aux futurs pilotes de ligne. Il s'intéresse aux problématiques des missions habitées vers Mars en particulier. Il intervient régulièrement pour introduire à la psychologie sociale en missions isolées, confinées en environnement extrême et aux enjeux de l'expérience de l'espace pour tous.
Pour la première fois dans l’histoire, une fenêtre temporelle et technologique s’est ouverte : l'humanité se trouve en mesure de relier une autre planète, Mars, en une génération… Cet alignement des planètes est contemporain d’enjeux géopolitiques et de l’émergence du spatial privé qui impulsent et accélèrent de nouveaux champs d’explorations et expériences spatiales. Mais pourquoi et comment relier une autre planète à notre monde ? Quelle est l’urgence ? Pourquoi Mars et comment l’habiter ? Ces questions scientifiques, technologiques et philosophiques, communes aux grands défis sociétaux, traitent de la vie dans l’univers et de planétologie comparée. Elles supposent une prise de conscience collective qui fédère coopération et inspiration, et nous placent dans une nouvelle perspective. Car il est finalement question de l’humain dans toutes ses dimensions, et de son avenir : le voyage dans l’espace impliquant aussi un temps subjectif, quelle pourrait être notre perception du temps vers et sur Mars, et au-delà ? Au fond, la clef d’une telle transition civilisationnelle, vers une histoire interplanétaire durable, convoque psychologie sociale et développementale et fait dialoguer présent, passé et futur de l’humain vers un monde grandi, complexe et sensible aux intentions partagées.
Julia Desojo
Julia Desojo
Chercheure - Paléontologue
Conférence : Quand les dinosaures sont-ils apparus ?
Julia Desojo est née à La Plata (Argentine) où elle vit et travaille actuellement. Elle occupe un poste de recherche au CONICET (Consejo nacional de Investigaciones Cientificas y Tecnicas, l'équivalent du CNRS en Argentine). Son sujet de thèse a porté sur l'anatomie, la phylogénie et la biostratigraphie des aétosaures (cousins des dinosaures) d'Amérique du Sud. Au cours de son premier post-doctorat en Argentine, elle a étudié la biomécanique crânienne des aétosaures. En 2007, elle s'est installée à Munich dans le cadre d'une bourse Humboldt pour étudier d'autres reptiles du Trias, en particulier les rauisuchiens. En 2009, elle intègre la section de paléontologie des vertébrés du Museum des sciences naturelles d'Argentine. En 2016, elle s'est installée de manière permanente dans le département de paléontologie des vertébrés du Museum de La Plata et à l'université nationale de La Plata, où elle travaille et enseigne aujourd'hui. Elle s'est principalement intéressée aux archosauriformes triasiques du monde entier, avec comme centres d'intérêt, l'anatomie, la phylogénie et la paléobiologie. Certaines de ses recherches utilisent de nouvelles technologies en paléobiologie, telles que la paléohistologie quantitative, la tomodensitométrie, la morphométrie géométrique et l'analyse en éléments finis. Une partie importante de ses recherches consiste également à se rendre sur le terrain dans le monde entier à la recherche de nouveaux restes fossiles de ces fascinants reptiles. Elle parvient à mener à bien ces diverses études et projets grâce à la collaboration et à la coopération de nombreux chercheurs, étudiants et amis nationaux et internationaux.
L'origine des « vrais » dinosaures a été estimée à il y a environ 230 millions d'années, même si les plus anciennes empreintes de dinosaures indiquent leur présence quelques millions d'années auparavant. À cette époque, quels étaient le paysage, la température et la végétation ? Les conditions climatiques étaient-elles les mêmes partout dans le monde ? Les paléontologues savent qu'il y a 250 Ma, la plupart des continents étaient regroupés en un supercontinent nommé Pangée. La faune y était composée de nombreux animaux autres que les dinosaures. Mais aujourd'hui, de nombreuses questions restent sans réponse. Par exemple, pourquoi les dinosaures ont-ils survécu à la fin de l'extinction du Trias ? Quels étaient les avantages évolutifs des dinosaures sur les autres reptiles ? En tant que paléontologues, nous essayons de reconstruire l'évolution des dinosaures, de découvrir leurs précurseurs et d'étudier leurs relations avec leurs cousins les crocodiles. La période du Trias offre une fenêtre unique sur le passé qui nous permet de voyager dans le temps et de nous faire une idée de l'origine des dinosaures et des environnements dans lesquels ils vivaient, il y a des centaines de millions d'années.
Julien Bobroff
Julien Bobroff
Physicien
Conférence : Combien de temps faut-il pour faire une découverte ?
Julien Bobroff est professeur à l‘Université Paris Sud (Orsay). Il anime depuis 2013 l’équipe de recherche La Physique Autrement au Laboratoire de Physique des Solides (CNRS et Université Paris Sud). Il enseigne également à l’Université dans différentes filières la physique ou la vulgarisation. Auparavant, de 1994 à 2013, il a travaillé dans l’équipe « Nouveaux états de la matière » pour étudier les propriétés quantiques de la matière à basse température, en particulier les supraconducteurs et les aimants quantiques.
Lorsqu’Archimède plonge dans sa baignoire et s’écrie « Eureka !», peut-être fait-il là la découverte la plus rapide de l’histoire des sciences ! Combien de temps faut-il, de nos jours, pour faire une découverte majeure ? Parfois, l’expérience clé ou le trait de génie ne prennent que quelques heures, comme la découverte des supraconducteurs ou celle des nanotubes, parfois au contraire, des dizaines d’années, comme le boson de Higgs ou les LED bleues. Mais chaque fois, ce moment Eureka cache des années de labeur, de tentatives, d’échecs, de réflexion, d’apprentissage. Le temps du chercheur est bien étrange, il peut s’éterniser, s’accélérer soudain vivement, puis même se ramifier pour, parfois longtemps après, être récompensé. Ce temps de la recherche est peut-être ce qui fait sa singularité et pourquoi elle semble parfois bien étrange. Nous raconterons comment ce temps se manifeste, et comment les chercheurs le supportent ou en jouent, de la découverte de l’IRM, 80 ans de travail, à celle des fullerènes, 10 jours seulement !
Juliette Salmona
Juliette Salmona
Violoncelliste
Spectacle : TimeWorldNight
Juliette est la violoncelliste du Quatuor Zaïde, invité des plus grandes salles d'Europe comme le Wimore Hall de Londres, le Concertgebouw d'Amsterdam, le Konzerthaus de Vienne, le Théâtre des Champs-Élysées de Paris, et lauréat de prestigieux concours internationaux (premier prix du concours Haydn en 2012, premier prix du BMJC de Pékin, concours international de musique de chambre, en 2011, lauréat ARD en 2012). Le quatuor a enregistré plusieurs disques chez NoMadMusic. Le dernier, consacré à la musique française du début du vingtième siècle, a obtenu un Choc Classica. Outre ses activités au sein du quatuor, Juliette participe à plusieurs projets en tant que soliste ou chambriste, dans des styles musicaux variés. Ainsi, en 2016 elle a enregistré Retratos, un disque de musique classique brésilienne en duo avec le guitariste Benjamin Valette sous le label AdVitam. Elle se produit également plusieurs fois en tant que soliste avec la compagnie La Tempête dans un projet consacré à Rachmaninoff et Gubaidulina, et en 2017 elle enregistrera la Suite pour violoncelle seul d'Alexandre Benéteau. C'est dans la classe de Marcel Bardon que Juliette a appris le violoncelle, avant d'entrer au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans les classes de Jean-Marie Gamard et Jérôme Pernoo. Elle enseigne le violoncelle au conservatoire à rayonnement régional de Paris. De plus, elle anime régulièrement, seule ou avec le Quatuor Zaïde, des ateliers pédagogiques autour de ses programmes de concert. Juliette joue sur un magnifique violoncelle de Claude-Augustin Mireront, prêté par l'association des Amis du violoncelle.
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Kay Hire
Kay Hire
Astronaute - NASA
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Kay Hire est capitaine de la marine des États-Unis et astronaute de la NASA. Elle a 38 ans d'expérience.. Diplômée de la US Naval Academy et formée en tant qu'officier de la marine, elle a piloté plus de 3400 heures divers aéronefs lors de missions dans le monde entier. En 1989, Kay a commencé à travailler à la NASA au Kennedy Space Center en tant qu'ingénieur de la navette spatiale tout en continuant à servir dans la réserve de la marine. En 1991 elle a obtenu une maîtrise en technologie spatiale de l'Institut de technologie de Floride. En 1993, Kay est devenue la première femme affectée à un poste militaire américain de combat, pilotant un avion de patrouille maritime. Kay a effectué 711 heures de vol dans l’espace en tant que spécialiste de mission. Elle a effectué son premier vol en1998, à bord de la mission Columbia STS-90, en tant que spécialiste de charge utile. Elle réalise un second vol en février 2010, à bord de la navette spatiale Endeavour, mission STS-130. Kay Hire a fondé et préside d’Astra Portolan Corporation.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. A sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir, de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. A chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?
Koichi Wakata
Koichi Wakata
Astronaute - JAXA
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Koichi Wakata a été sélectionné comme candidat astronaute par la National Space Development Agency of Japan en avril 1992. Il a occupé la fonction de chef de groupe d'astronautes de la Japan Aerospace Exploration Agency (JAXA) d'avril 2010 à juillet 2012. En octobre 2000, Koichi Wakata est devenu le premier astronaute japonais à participer à l'assemblage de la Station spatiale internationale (ISS) sur STS-92. En juillet 2006, il a été commandant de la dixième mission des opérations de la National Aeronautics and Space administration (NASA) dans des environnements extrêmes (NEEMO). De mars à juillet 2009, Koichi Wakata a été le premier membre d'équipage résident de l'ISS en provenance du Japon et a exercé les fonctions d'ingénieur de vol et d'officier scientifique JAXA dans les équipages des expéditions 18, 19 et 20, ainsi que la fonction de spécialiste de mission pour STS-119 et STS-127. Du 7 novembre 2013 au 14 mai 2014, Koichi Wakata a effectué son quatrième vol spatial et a servi en tant qu'ingénieur de vol sur le Soyouz TMA-11M et l'ISS Expedition 38, ainsi qu'en tant que commandant de l'ISS pour l'expédition 39. Le 9 mars 2014, il est devenu le premier commandant japonais de l'ISS. Il a passé 347 jours 8 heures 33 minutes dans l'espace couvrant quatre missions, établissant ainsi un record dans l'histoire des vols dans l'espace pour les japonais. En avril 2018, Koichi Wakata a été nommé vice-président de la JAXA et directeur général de la technologie des vols spatiaux habités.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l'idée d'un possible voyage hors de l'atmosphère traverse l'esprit du candidat. Tout s'enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu'à l'ultime consécration où le prétendant fait partie de l'équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l'entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l'espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu'il s'agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d'échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l'homme dans l'espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s'il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu'il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l'on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l'astronaute peut-il défier le temps ?
Laurence Honnorat
Laurence Honnorat
Président d'Innovaxiom
Après une formation en sciences physiques, au management et à la communication puis quinze années d'expérience dans le monde de l'industrie, Laurence Honnorat préside la société Innovaxiom qu'elle a fondée en 2007. C'est une entreprise dédiée à la construction et à la mise en œuvre de projets en sciences. Laurence Honnorat est à l'origine de la création en 2012 d'Innovaxiom Corp, basée à Boston. Elle est co-fondatrice de la fondation Out Of Atmosphere en faveur de l'exploration spatiale et de l'intelligence collective. Laurence crée en 2016 Weneedyourbrain.com, réseau de conférenciers scientifiques et en 2017 Icedmoment.com, une base de collections photographiques. En 2018, elle lance TimeWorld, congrès international biennal sur le temps. Elle intervient en tant que conseil en stratégie dans l'industrie sur des problématiques liées à l'anticipation et dans l'enseignement supérieur où elle aborde les thèmes de l'émergence des idées, de la communication et du management d'équipes.
Laurent Bailbe
Laurent Bailbe
Directeur Marketing
Conférence : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
Laurent Bailbé est responsable de la communication média, des partenariats et des marques commerciales au sein du marché d’affaires d’EDF (Marché BtoB).
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Laurent de Wilde
Laurent de Wilde
Pianiste, compositeur, écrivain
Conférence : Les musiciens sont-ils des faiseurs de temps ?
Laurent de Wilde est compositeur, pianiste et écrivain. Ses disques ont rencontré succès public et critique, depuis Off the boat en 1987. À partir des années 2000, il mène de front des projets de plus en plus variés : la poursuite de son trio jazz (Over the Clouds, album de l'année pour Jazz Magazine, Télérama, TSF jazz), la musique électronique (Fly, Fly Superfly!), la collaboration en profondeur avec des artistes tels que Jacques Gamblin et Abd Al Malik (Prix Constantin, Victoires de la musique) ou l'exploration du petit écran avec deux documentaires pour Arte sur Thelonious Monk et Charles Mingus. Il enregistre Riddles un album à deux pianos avec la légende de l'Afrique Ray Lema, publié en octobre 2016. Le duo se produit régulièrement sur les scènes françaises et européennes. Sa biographie du pianiste et compositeur Thelonious Monk (Monk, Gallimard) a marqué les esprits en 1996, et Les fous du son. D'Edison à nos jours (Grasset) décrit la saga des inventeurs de claviers au XXème siècle. Ses collaborations sont multiples. Pour le centenaire de la naissance de Monk, il publie en 2017 l'album New Monk Trio avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou, qui reçoit le Prix du disque français de l'Académie du jazz. En 2018, il est élu artiste de l'année aux Victoires du jazz.
Le temps qu'inaugure la musique, hors du temps biologique courant, se fonde pour le jazz sur la section rythmique. Le bassiste et le batteur vont en effet ouvrir un espace en commençant à jouer, ils font avancer l'ensemble, et le défi qui se pose alors est de faire tenir cette construction temporelle et musicale de manière harmonieuse, et efficace aussi. Cela donne l'idée de la complexité esthétique en jeu !
Laurent Turpault
Laurent Turpault
Directeur communication RSE & affaires publiques
Table ronde des marques : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
Après un début de carrière amorcé dans le secteur financier comme marketeur au sein du groupe Crédit Agricole, Laurent Turpault a consacré la majorité de son parcours professionnel aux marques de grande consommation. D’abord Heineken France où il construit la première plateforme digitale du groupe avant de s’attaquer à la valorisation de la catégorie puis de constituer le pôle communication RSE pour faire de la prise de leadership d’Heineken une belle histoire à succès. Il rejoint ensuite le groupe Bacardi-Martini où il reste deux ans en tant que directeur des affaires externes, partageant son temps entre la France, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce pour développer l’image des marques auprès des influenceurs et défendre la réputation d’un groupe fortement ancré en Europe du Sud. Depuis nov 2015, le voici directeur communication et affaires publiques de Coca-Cola France. Il a notamment piloté la communication pour accompagner la diversification du portefeuille de Coca-Cola et soutenir le rôle de l’entreprise dans les sujets de société et environnementaux.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Laurent Vincenti
Laurent Vincenti
Co-fondateur de Yuma
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Laurent Vincenti commence sa carrière de designer pendant 13 ans dans l’équipe de Pierre Paulin et Roger Tallon. Il a depuis créé ou fait évoluer plus de 300 systèmes globaux de marques, comme Total, BNP Paribas, Attijariwafa bank, La Poste, Peugeot, Air France, Groupama, Gan, Conforama, Monsieur Meuble, Thermor, Galenic, Kickers…
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Leandro Lacapère
Leandro Lacapère
Pianiste et compositeur
Spectacle : TimeWorldTango
Après avoir appris la musique par le biais d'une formation orientée vers la variété et le jazz à l'école Yamaha, il entre à 22 ans au conservatoire de Gennevilliers pour consacrer exclusivement son travail musical au tango. C'est la révolte caractérisant ce genre qui l'attire dans cette musique. Avec Juanjo Mosalini et Diego Aubia, il apprend les styles, la technique, l'esprit du tango mais aussi l'amour pour cette musique et la maîtrise de l'énergie qu'elle contient et suscite. En parallèle, il développe sa pratique pianistique avec Josette Morata, et apprend l'écriture avec Didier Louis qui lui permet de réaliser son envie d'actualiser le tango en composant. Fasciné par Osvaldo Pugliese et son orchestre, il conçoit cette musique comme essentiellement populaire, rendant compte des conditions de vie et des aspirations des sans-voix. Dans son travail de composition, il tente de conserver l'ironie, les ruptures et les vertiges grâce auxquels le tango ne verse jamais dans la tristesse qui pourrait découler de l'évocation de la misère et de la violence de la société. « Je me révolte donc nous sommes », c'est l'idée de Camus qu'il souhaite faire résonner par sa musique.
Tangomotán aime improviser et ne se lasse jamais de réinterpréter, de travailler, d’évoluer, de s’affranchir pour mieux redécouvrir ce tango qu’ils rendent palpable, charnel, visuel. Les murs se couvrent d’images, la voix se joint à l’instrument, et la scène devient théâtre. Le temps d’un concert les minutes sont suspendues ; passé, présent et futur se rencontrent et se répondent. Tout a changé. Rien n’a changé.
Lee Smolin
Lee Smolin
Physicien théoricien
Conférence : Qu'est-ce que le Temps ?
Lee Smolin est un théoricien de la physique, écrivain et professeur américain. Il est un des principaux inventeurs de la gravitation quantique à boucles, une des principales approches d'unification de la relativité générale et de la mécanique quantique. Il est actuellement chercheur à l'Institut Perimeter (Waterloo, Ontario, Canada), institut consacré à la physique théorique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages scientifiques, dont The Life of The Cosmos et Three Roads to Quantum Gravity, ouvrage présentant les trois principales approches de la gravitation quantique, dont la gravitation quantique à boucles et la théorie des cordes, ainsi que d'un ouvrage où il développe ses vues sur la physique d'aujourd'hui The trouble with Physics - The Rise of String Theory, the Fall of a Science, and What comes next, traduit en français sous le titre Rien ne va plus en physique ! L'échec de la théorie des cordes.
En cours
Leopoldo Celi
Leopoldo Celi
Chef d'entreprise - Montres Fugue
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Après sept années passées chez LVMH dans les domaines du marketing et de la communication, Leopoldo Celi lance Fugue à 30 ans, une nouvelle marque horlogère qu’il imagine en marge de son activité professionnelle et qu’il lance dans un premier temps à travers les réseaux sociaux. Passionné d’horlogerie et collectionneur de montres vintage, il s’efforce de donner un nouveau sens à la montre, à travers un produit en ligne avec son époque et avec une symbolique forte liée au temps. Autodidacte de l’horlogerie, il s’entoure d’une équipe compétente pour l’aider à réaliser sa vision d’une montre innovante et personnalisable, tout en respectant le savoir-faire et les codes du secteur. En 2019, il démarre une formation d’horloger au lycée Diderot à Paris pour peaufiner ses connaissances techniques.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactive à la demande ou encore annonce pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elle pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères.
Loïk Lherbier
Loïk Lherbier
Associé-fondateur de Yuma
Table ronde des marques : Les marques peuvent-elles défier le temps ?
Loïk Lherbier est consultant en marketing et stratégie de communication. Diplômé de l'ESSEC, a d'abord exercé pendant 12 ans chez Renault-Nissan dans différentes responsabilités marketing (étude clientèle, positionnement marketing, prospective commerciale). Passé ensuite en agences de communication ou cabinets de conseil (BETC, Havas, Médiamétrie), il accompagne les marques dans leur positionnement et leur stratégie de communication.
Comment se fait-il, en effet, contre toute règle marketing que des marques centenaires se portent comme un charme et que de jeunes marques qu’on croyait promises à un bel avenir meurent avant 20 ans ? Autour de Georges Lewi, spécialiste reconnu des « marques mythiques », nous allons tenter de comprendre avec une dizaine de marques les raisons de leur longévité, ou mieux, pour certaines de leur rebond spectaculaire. Le cycle de vie des marques est-il si différent de celui du produit qui peut se schématiser en naissance, développement et mort définitive ? Quelle est l’unité de temps pour juger de la jeunesse ou de l’actualité d’une marque : le buzz, l’année, la génération, la mémoire humaine ? Comment expliquer la renaissance d’une marque qui ne vendait plus rien ? Comment certains ont-ils réussi cet exploit ? Est-ce vraiment un exploit ? Quel profil de manager est capable de cette prouesse ? Pourquoi d’autres, avec, apparemment, les mêmes atouts échouent-ils ? Le cycle de vie d’une marque fait-il partie de ces « trous noirs » en partie toujours inexpliqué ?
Louis Janicot
Louis Janicot
Juriste
Atelier : Le droit a-t-il le temps ?
Louis Janicot a une double formation en droit (École de droit de la Sorbonne) et en management (ESSEC Business School). Il poursuit actuellement un doctorat en droit des marchés financiers à l'École de Droit de la Sorbonne sur l'obligation d'information de l'investisseur. Chargé d'enseignement à l'École de Droit de la Sorbonne, conférencier à l'École Centrale, expert associé au Centre de droit et d'économie de l'ESSEC, il enseigne au sein de ces écoles le droit international et européen des affaires. Ses recherches portent sur la régulation économique et financière, la gouvernance publique et privée et sur les rapports entre le droit et l'économie. Consultant pour des organisations non gouvernementales travaillant sur la lutte contre la criminalité financière, il apporte son expertise sur l'analyse de dossiers de contentieux et à la définition des stratégies juridiques à tenir, en fonction des données de l'affaire. Il intervient également sur les questions de plaidoyer pour les réformes législatives à destination des décideurs publics.
Le droit et le temps sont intrinsèquement liés l’un à l’autre. Le droit est l’ensemble des règles de conduite qui régit les rapports au sein d’une société. Cela signifie que le droit est marqué par l’écoulement du temps, car il évolue avec la société. Ainsi, si le mariage a longtemps été une institution réservée par la loi aux couples formés par un homme et une femme, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De même, si on a pu à une époque trouver de la cocaïne dans les commerces, sa vente est aujourd’hui passible de sanctions pénales. Les règles de droit doivent donc suivre l’évolution de la société. Le lien entre le droit et le temps est encore plus large et implique pour le juriste de prendre en compte les trois dimensions du temps. D’abord le présent pour déterminer le droit positif applicable à une situation donnée. Le passé notamment parce que l’écoulement d’un certain délai permet d’exercer un droit ou peut faire obstacle à l’exercice d’un droit. Enfin, le futur puisqu’il faut tenir compte des modifications légales et des revirements de jurisprudence. C’est une esquisse de ce rapport entre le droit et le temps qui sera dessinée ici.
Louise Delange
Louise Delange
Illustratrice
Dès son enfance Louise est guidée par le travail manuel et la pratique du dessin. Elle entre à l’École Boulle en 2016 où elle se forme pendant trois ans, obtenant en juillet dernier son diplôme de menuiserie en siège. Aujourd’hui elle poursuit son désir d’apprentissage et d’expérience par une formation en moulage et modelage tout en développant des projets personnels autour du dessin, de la céramique, de la botanique… en portant un oeil curieux sur les sciences savantes et du quotidien.
Marc Lachièze-Rey
Marc Lachièze-Rey
Astrophysicien
Conférence : De quoi le temps est-il le nom ?
Marc Lachièze-Rey est un ancien élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm) et docteur en physique. Il est aujourd'hui directeur de recherches au CNRS et travaille au laboratoire APC (Astroparticule et cosmologie). Il est spécialiste de physique théorique fondamentale, et s'intéresse aux rapports de cette discipline avec les mathématiques et la philosophie. Il a écrit de nombreux articles et plusieurs ouvrages parmi lesquels Au-delà de l'espace et du temps : la nouvelle physique (Le Pommier, 2008), Les avatars du vide (Le Pommier, 2005) De l'infini (avec J.-P. Luminet, Dunod, 2005), Figures du Ciel (avec J.-P. Luminet, Le Seuil / Bibliothèque nationale de France, Paris, 1998), Initiation à la cosmologie (4e édition, Dunod, 2004), Voyager dans le temps: la physique moderne et la temporalité, (Seuil Sciences Ouvertes 2013) et Einstein à la plage (Dunod, 2015).
On a l'habitude d'utiliser le temps dans la vie courante, et dans certains problèmes simples de physique. Pourtant la physique moderne (décrite par les théories relativistes d'Einstein) nous dit clairement qu'il ne peut rien exister de tel dans la nature. Par exemple, que les horloges ne mesurent pas du temps mais des durées, deux notions apparentées mais bien différentes. Le temps est une reconstruction à partir de durées et non pas l'inverse ; cette reconstruction ne peut être accomplie que de manière approximative, et sous certaines conditions : ce sont celles qui nous permettent d'utiliser la notion de temps, avec une précision toujours limitée cependant.
Marie-Maude Roy
Marie-Maude Roy
Étudiante
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
Marie-Maude Roy a terminé son Baccalauréat en physique à l’Université de Montréal et fait maintenant partie du laboratoire Artefact où elle est investie dans un projet de Maîtrise interdisciplinaire en physique et communication. Ce projet porte sur les mécanismes de production et de transmission des connaissances scientifiques et tout particulièrement sur les visualisations du temps physique. Plus généralement, Marie-Maude s’intéresse aux études des sciences et technologies, à la vulgarisation scientifique et à l'intersection art-sciences.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Marilou Niedda
Marilou Niedda
Etudiante
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
Etudiante en master de relations internationales à Sciences Po Lyon, Marilou a effectué une licence de philosophie au cours d'une année de césure tout en travaillant dans une association de documentaristes autour de la thématique du logement. Après avoir étudié la philosophie et les sciences sociales à l’université d’Edimbourg, Marilou a dirigé ses thématiques de recherche autour des "critical studies" en théorie politique, en s’intéressant particulièrement aux questions de genre.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Marion Chiron
Marion Chiron
Bandonéoniste
Spectacle : TimeWorldTango
Marion Chiron a fait ses études dans la classe de Guillaume Hodeau au Conservatoire à rayonnement régional de Cergy-Pontoise où elle a obtenu un premier prix à l'âge de 15 ans. Depuis septembre 2014, Marion étudie en Finlande à l'Académie Sibelius d'Helsinki. Elle est actuellement en troisième année de licence d'interprète dans la classe de Mika Väyrynen. Au cours de sa formation, Marion reçoit les conseils de personnalités telles que Matti Rantanen, Veli Kujala, Teodoro Anzellotti, Geir Draugsvoll, Marko Ylönen, Jacques Zoon, Vincent Ségal, Richard Galliano (Académie musicale de Villecroze 2015 et 2016). Marion se produit en solo et au sein de diverses formations de musique de chambre telles que l'orchestre de tango contemporain Fleurs Noires et le duo Ilmatar avec la saxophoniste espagnole Beatriz Tirado. Elle s'est produite à Paris, au Studio de l'ermitage, au Triton et au New Morning en compagnie de Tomás Gubitsch. À l'étranger, elle a participé à une série de concerts à Rome (théâtre Palladium), à Rotterdam (De Doelen), à Sivolde, à Mayorque, à Ségovie, à Madrid (Radio Clasica).
Tangomotán aime improviser et ne se lasse jamais de réinterpréter, de travailler, d’évoluer, de s’affranchir pour mieux redécouvrir ce tango qu’ils rendent palpable, charnel, visuel. Les murs se couvrent d’images, la voix se joint à l’instrument, et la scène devient théâtre. Le temps d’un concert les minutes sont suspendues ; passé, présent et futur se rencontrent et se répondent. Tout a changé. Rien n’a changé.
Maxime Abolgassemi
Maxime Abolgassemi
Professeur et écrivain
Conférence : Victor Hugo a-t-il fait gagner du temps au big data ?
Maxime Abolgassemi enseigne la littérature et la culture générale en classes préparatoires au lycée Chateaubriand de Rennes. Partisan d'un renouvellement pédagogique, il a publié un ouvrage pour promouvoir des pratiques d'écriture créative dans l'enseignement du français. De son expérience de juré de divers concours et d'enseignant, il a tiré une méthode pratique qui prend en compte les multiples enjeux que soulèvent les épreuves « d'entretien de personnalité » lors des oraux d'entrée dans les grandes écoles. Docteur en lettres (université Paris-Sorbonne) et agrégé de lettres modernes, il est aussi titulaire d'une maîtrise de physique théorique (université Pierre-et-Marie-Curie). Ses travaux portent sur le « hasard objectif » des surréalistes, la notion de contrefiction qu'il a introduite, et la transparence démocratique. En 2017, il publie Nuit persane, un premier roman qui plonge le lecteur à Téhéran dans les dernières années qui précédèrent la Révolution iranienne.
L'essor des algorithmes aptes à traiter et interpréter intelligemment des mégadonnées va nous faire gagner un temps presque fabuleux dans quasiment tous les domaines, comme par exemple la prévision des maladies ou la détection des fraudes. Cette innovation extraordinaire s'inscrit dans la logique d'un modèle plus général, qui a rendu possibles ces prouesses : le monde de la transparence démocratique, que nous n'identifions pas toujours bien. Or l'art et (singulièrement) la littérature ont joué un rôle majeur dans cet avènement. Trois postulats rendent possible le big data, et probablement l'intelligence artificielle à venir : l'universalisation, l'égalitarisme et l'inversion de valeur. Cette dernière caractéristique originale a cheminé dans l'histoire de l'art, en passant par « l'objet perdu » surréaliste et l'art moderne, jusqu'à être finalement développée numériquement par nos nouvelles infrastructures de calcul. Et c'est Victor Hugo, dans une scène clé des Misérables, qui nous fournira un point de départ frappant.
Meredith Nash
Meredith Nash
Sociologue et écrivain
Conférence : Le temps a-t-il un genre ?
Meredith Nash est directrice adjointe de l'Institut d'études sur le changement social et maître de conférences en sociologie à l'université de Tasmanie en Australie. Ses recherches portent sur les inégalités liées au genre dans la vie quotidienne. Elle est l'auteure de Making 'postmodern' mothers: Pregnant embodiment, baby bumps and body image (2012), rédactrice de Reframing Reproduction: Conceiving Gendered Experiences (2014) et co-éditrice de Reading Lena Dunham's Girls: Feminism, Postfeminism, Authenticity, and Gendered Performance in Contemporary Television (2017).
Les paradigmes de la temporalité et de l'identité de genre suscitent un regain d'attention critique. S'inspirant de l'essai très fécond de Julia Kristeva en 1979, Le temps des femmes, cet exposé souligne les contributions du féminisme aux théories de la temporalité. Nous référant à des exemples actuels et passés, allant des horloges biologiques jusqu'au mouvement #Metoo en passant par la physique newtonienne, nous aborderons un ensemble de questions complexes sur la signification du temps dans les pratiques féministes politiques et historiques. Nous analyserons l'impact de l'usage du temps sur la diversité des identités de genres et sexuelles, ainsi que la relation entre le temps et le pouvoir du genre et la manière dont le temps est mesuré et varie culturellement.
Michael Craig Gradwell
Michael Craig Gradwell
Professeur
Michaël est professeur émérite à l'École supérieure d'ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE) Paris, unique école d'ingénieurs du réseau de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Il enseigne aussi aux élèves de Ponts et Chaussées et à ceux de l'École polytechnique. Il est également professeur invité au Cape Peninsula University of Technology à Cape Town, et à Tshwane University of Technology à Pretoria. Ses cours portent sur la communication, la gestion de projet, la créativité et l'expression théâtrale. Michaël est également animateur et facilitateur. D'origine irlandaise, il intervient en anglais, en français et en italien.
Michel Tognini
Michel Tognini
Astronaute
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Michel Tognini est Général de Brigade, ancien pilote de chasse et d’essais. Il a décollé le 27 juillet 1992, en tant qu’expérimentateur sur Soyouz TM-15, dans le cadre de la mission Antares. Il a effectué son second vol spatial le 23 juillet 1999, où il était le spécialiste de mission sur Columbia STS-93. Michel Tognini a été le chef du Centre des Astronautes européens de l'Agence spatiale européenne à Cologne. Aujourd’hui, il est Président du GAMA qui est le Groupement Aéronautique du Ministère de l’Air, Co-fondateur de la fondation "Out Of Atmosphere" et parrain du planétarium de Vaulx-en-Velin. Michel Tognini est Commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur et Chevalier de l’Ordre National du Mérite. Il a reçu la médaille de l’Aéronautique française, l’Ordre de l’Amitié des autorités soviétiques et russes, la médaille Vols spatiaux de la NASA et le diplôme Vladimir Komarov de la Fédération Aéronautique Internationale (FAI). Il a également reçu les trophées « Hawker Hunter » et « Patuxent Shield » de l’ETPS de Boscombe Down.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des Etres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. A sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir, de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. A chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire où le trajet retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?
Michel Viso
Michel Viso
Exobiologiste
Michel Viso a exercé comme vétérinaire pendant quelques années. Il rejoint l'École vétérinaire d'Alfort en 1980 puis l'Institut national de la recherche agronomique en 1981. Il est sélectionné comme spationaute par le Centre national d'études spatiales (CNES) en 1985. Il prépare le projet Rhésus en coopération avec la NASA. Ses chances de voler s'évanouissent en 1993 lorsque la NASA abandonne le projet. Il assure alors pour le CNES la responsabilité scientifique des expériences spatiales de physiologie animale et de biologie menées en coopération avec les États-Unis, la Russie et d'autres partenaires. En 2004, le CNES le nomme responsable scientifique pour l'exobiologie, préparant les participations françaises au projet européen ExoMars et de futures missions d'exploration du système solaire comme les nouveaux projets de retour d'échantillons martiens dans les années 2030. En 2014, l'exobiologie s'enrichit des missions dédiées à la recherche et l'étude des exoplanètes comme Cheops, Plato et Ariel. Avec le regain d'intérêt pour le retour d'échantillons martiens, il représente le CNES au Panel pour la protection planéaire du Commitee on Space Research (COSPAR).
Moreno Andreatta
Moreno Andreatta
Chercheur en musicologie
Conférence : La musique, art du temps ou de l'espace ?
Diplômé en mathématiques de l'université de Pavie et en piano du conservatoire de Novara (Italie), Moreno Andreatta est docteur en musicologie computationnelle de l' École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et directeur de recherche au CNRS au sein de l'unité Sciences et technologies de la musique et du son (commune à l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique –Ircam-, au CNRS et à Sorbonne université). Chercheur invité à l'université de Strasbourg, où il est responsable du projet SMIR (Structural Music Information Research), il enseigne les modèles formels dans la chanson dans le cadre de la licence « Musiques actuelles ». Membre fondateur du Journal of Mathematics and Music, il est actuellement le vice-président de la Society for Mathematics and Computation in Music
Si les mathématiques ont accompagné depuis toujours la réflexion sur les fondements théoriques de la musique, elles sont devenues incontournables dans l'analyse musicale computationnelle, en particulier à cause de l'articulation profonde entre formalisation théorique et modélisation informatique des structures et processus musicaux. Quel rôle jouent ou peuvent jouer les différentes représentations spatiales et temporelles des structures et processus musicaux ? Au-delà de ces aspects théoriques et informatiques, la recherche « mathémusicale » soulève des questions sociétales qui touchent directement à la transmission des savoirs à la fois auprès des spécialistes (musicologues, compositeurs et scientifiques) mais aussi du grand public. Cette conférence-concert, fruit d'un travail de collaboration entre un chercheur et un metteur en scène, montrera l'intérêt d'aborder la musique dans sa double composante, à la fois spatiale et temporelle, et sans une séparation idéologique et souvent caricaturale des diverses pratiques musicales au sein de la musique savante et de la pop music.
Natalia Signoroni
Natalia Signoroni
Fondatrice de Time-in-Tempo
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Née sur les rives du lac Léman en Suisse, son éducation hétéroclite emmène Natalia Signoroni à travers le monde afin de suivre son propre tempo dans la direction de projets aux États-Unis, Asie du sud ou encore au Moyen-Orient. De retour en Suisse, elle découvre l’horlogerie par le biais de la plume et se passionne pour l’aventure humaine cachée derrière chacune des pièces horlogères d’exception. Elle va diriger durant plus de dix ans, la communication internationale et orchestrer le lancement d’un horloger français d’exception, François-Paul Journe de la marque éponyme. Puis son tempo l’emmène hors du tic-tac des montres pour se consacrer à d’autres temps, celui des autres. Elle développe divers projets collaboratifs dont une plate-forme eco-design qui fait le lien entre l’objet et l’environnement, un ArtLab qui jumèle deux villes pour rapprocher cultures et religions par le biais de l’art. Elle fonde la plate-forme « TIME-IN-TEMPO » afin de proposer une approche créative du temps par le biais de l’édition, de concepts immersifs et d’expositions thématiques sur l’histoire de l’horlogerie. Aujourd’hui, elle dirige également une fondation d’intérêt publique domiciliée à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) pour la promotion des enjeux énergétiques auprès du large public.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactivent à la demande ou encore annoncent pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elles pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères. Avec la complicité de la plate-forme Time-In-Tempo.
Nayla Tamraz
Nayla Tamraz
Professeure
Conférence : L’Art peut-il définir le contemporain ?
Nayla Tamraz est professeure de littérature et d'histoire de l'art à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, où elle a dirigé le département de lettres françaises. En 2010, elle y a créé le programme de master « critique d'art et curatoriat » qu'elle dirige actuellement. Elle y a également organisé en 2014 le colloque international « Littérature, art et monde contemporain : récits, histoire, mémoire ». Elle mène en parallèle une carrière de critique d'art et de commissaire d'exposition pour diverses manifestations, dont l'exposition Poetics, Politics, Places qui s'est tenu au Musée des Beaux-Arts de Tucuman en Argentine dans le cadre de la Biennale internationale d'Amérique du Sud (Bienal Sur). Ses recherches portent sur une théorie et une esthétique comparées de l'art et de la littérature, ainsi qu'à leur mise en contexte historique, ce qui la conduit à s'intéresser aux questions de l'histoire, de la mémoire et du récit dans le Liban de l'après-guerre.
« Le contemporain est l'inactuel ». Roland Barthes résume ainsi les propos de Nietzsche, dans une note à ses cours au Collège de France. Dans Qu'est-ce que le contemporain ?, Giorgio Agamben commente : « Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n'adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel ; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps » . Quel est donc ce temps auquel nous invitent les philosophes et dans lequel, disent-ils, nous serions mieux à même de contempler celui duquel on s'abstrait ? Quelle est donc cette étrange temporalité qui, dès lors, s'invite en nous, et à quelle posture nous engage-t-elle ?
Nicolas Gorgy
Nicolas Gorgy
Directeur Général GORGY TIMING
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Nicolas Gorgy est le directeur général de GORGY TIMING, PME familiale française spécialisée dans la conception et la commercialisation de solutions de diffusion de l'heure et de synchronisation horaire depuis plus de 45 ans. Administrateur du Pacte PME et du Comité Richelieu, président d’Innovacs (structure fédératrice des 17 laboratoires universitaires de Grenoble) et membre du bureau du pôle de compétitivité Minalogic, il est également impliqué dans le monde de la recherche en tant que président du Fast-Lab de Besançon (laboratoire commun de recherche avec Femto-ST dans le domaine du Temps/Fréquence). Avec le fondateur Maurice Gorgy, il est à l’origine de la start-up SCPTime® dont la vocation est de mettre en œuvre le premier service mondial de diffusion d’une heure légale sécurisée, certifiée, précise et traçable par le biais des réseaux informatiques. À l’ère de la digitalisation et de la cybersécurité, où le moindre écart avec le temps de référence peut entrainer des transactions erronées, des incidents de transport, des pannes majeures de serveurs et des pertes de données, l’ambition de SCPTime® est d’apporter aux utilisateurs de cette nouvelle source de temps une vraie valeur ajoutée, et une réponse concrète à ces problématiques de sécurisation et de traçabilité.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Normand Mousseau
Normand Mousseau
Professeur et écrivain
Conférence : Les atomes prennent-ils leur temps ?
Normand Mousseau est professeur de physique à l'université de Montréal et directeur de l'Institut de l'énergie Trottier à Polytechnique Montréal. Spécialiste de l'évolution sur des temps longs des matériaux complexes, incluant alliages métalliques, verres et protéines, il s'intéresse également à la vulgarisation scientifique. Il a produit et animé durant six ans l'émission scientifique hebdomadaire La grande équation sur les ondes de Radio VM au Québec. La question des changements l'intéresse à tous les niveaux et il poursuit, en parallèle, des travaux en politique énergétique et climatique. Il a publié plusieurs ouvrages grand public sur la question dont, le plus récent, Gagner la guerre du climat. Douze mythes à déboulonner.
Comment la matière évolue-t-elle autour de nous ? A-t-elle une horloge intégrée ? Vieillit-elle de façon homogène ? Ces questions, souvent posées à l'échelle du vivant, relèvent soit de la perception, soit de la biologie. Qu'en est-il des protons, des atomes et des divers matériaux qui nous entourent ? Chacun vit à son rythme, dans un univers qui semblent très loin du nôtre bien que nous en fassions intimement partie.
Olivier Jamet
Olivier Jamet
Délégué scientifique et technique adjoint IGN
Atelier : Les horloges des satellites de navigation peuvent-elles mesurer la taille de la Terre ?
Délégué scientifique et technique adjoint à l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), Olivier Jamet est également chercheur en géodésie physique à l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), Université de Paris. Il a dirigé jusqu'en 2018 le laboratoire de recherche en géodésie de l'IGN, qui accueille la détermination du repère international de référence terrestre (ITRF), et a gardé de cette expérience une vision large des techniques de géodésie spatiale. Dans sa fonction de Délégué adjoint, il est particulièrement en charge à l'IGN des questions relatives aux références géodésiques, à la localisation et à la mesure des déformations.
Tout le monde le sait : les systèmes globaux de navigation par satellite (GNSS), dont le GPS, permettent de se localiser n'importe où sur la Terre. Avec des antennes professionnelles et un bon protocole, on peut mesurer la distance entre, par exemple, Paris (France) et Sydney (Australie) à une exactitude centimétrique. Avec un peu moins d'exigence sur la précision, n'importe qui peut mesurer la Terre avec son propre smartphone. Ces possibilités reposent sur la datation très précise des signaux envoyés vers la Terre par les satellites GNSS, ainsi que sur une bonne connaissance de leur trajectoire. D'où tout cela vient-il ? Les GNSS peuvent-ils mesurer l'espace à partir du seul étalonnage des horloges de leurs satellites ? En nous appuyant sur l'exemple du GPS, nous présenterons les principes de bases de la localisation précise par GNSS et discuterons ses limitations pour la mesure de la Terre. Les méthodes actuelles d'étalonnage de l'échelle d'espace de ces systèmes seront esquissées. Les progrès apportés par le système européen GALILEO seront discutés.
Patrice Besnard
Patrice Besnard
Délégué général France Horlogerie
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Patrice Besnard est diplômé de l'Institut d’Etudes Politiques de Paris ainsi que de l'Université Paris Panthéon - Sorbonne en Droit des affaires. Patrice Besnard a rejoint France Horlogerie en 1984 et en est devenu le délégué général depuis 1993. Il présidende la Commission française de normalisation horlogère ainsi que la délégation française du Comité horloger de normalisation international ISO TC/114. Patrice est expert auprès de la Commission de conciliation et d’expertise douanière. Il occupe également la fonction de Ddélégué général de la Fédération de l’horlogerie et des activités connexes de l’Union européenne « EuroTempus ». Il est le secrétaire de la délégation communautaire du Comité Permanent de l’Horlogerie Européenne et il est membre du comité mondial des exposants de Baselworld.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactive à la demande ou encore annonce pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elle pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères.
Patrice Serres
Patrice Serres
Dessinateur de BD et sinologue
Atelier : Peut-on écrire le temps ?
Dessinateur aux États-Unis, il est l'assistant de Frank Robbins. De retour en France, il travaille sur trois tomes des aventures de Tanguy et Laverdure scénarisés par Jean-Michel Charlier. Dans la presse, ses illustrations apparaissent signées Esdé dans Pilote de 1968 à 1973, et il assure par la suite la direction de magazines satiriques. En 1975, devenu rédacteur en chef adjoint de Tintin, il contribue à la relance du titre en prépubliant d'autres séries à succès comme les aventures de Blueberry et de Lucky Luke. Il crée la Radio à roulettes sur France Musique en 1977 et Trésors vivants sur France Culture l'année suivante. De 1977 à 1981, il permet à des écoliers d'organiser des débats, dans l'émission L'oreille en coin sur France Inter. En 2007 est émis son premier timbre dédié au journaliste Albert Londres. Patrice est également sinologue. De 1969 à 1975, chez l'éditeur L'Impensé Radical, il traduit et commente des règles de jeux d'échecs d'extrême-orient. Son Grand Livre des proverbes chinois est édité en quatre langues depuis 1999.
Dans les premières civilisations agraires, le cycle des saisons était rythmé par la précession des 12 lunes qui commandaient le début et la fin des grandes tâches agricoles. C'est ainsi qu'en systématisant la division du temps, ces cultures ont pu attribuer un sens symbolique archétypique aux 12 premiers nombres entiers naturels. Ils ont, tous, le pouvoir exorbitant de déployer la force occulte par excellence, le temps… et demeurent actuellement encore vivaces et opérants. Un simple signe tracé sur un support que l'on souhaitait pérenne, pouvait donc voyager vers le futur pour être lu beaucoup plus tard, dans un nouveau présent. La mécanique a déjà fonctionné pendant plusieurs millénaires. Elle continuera longtemps encore, quoi qu'il arrive, puisque son véritable moteur, c'est justement son utilisateur. Du bassin méditerranéen à la Chine, nous suivrons les migrations et les mutations de ces 12 symboles particuliers. Nous mettrons ainsi, en évidence, les origines communes d'appareils aussi différents que zodiaques, calendriers, systèmes horaires, mesures, alphabets, voire jeux de hasard ou de stratégie. Car cette structure archaïque a eu une prodigieuse descendance dans laquelle apparaissent, en filigrane, les traces d'un ordre invisible qui nous régit encore aujourd'hui. Nos contemporains lui sont encore redevables, à leur insu, d'une bonne partie de leur organisation mentale.
Patrick Timsit
Patrick Timsit
Acteur, scénariste, réalisateur
Table ronde de l'urgence : Peut-on concilier urgence et insertion ?
La carrière cinématographique de Patrick Timsit débute véritablement en 1990, avec un petit rôle dans Une époque formidable... de Gérard Jugnot. Deux ans plus tard, il confirme ses talents de comédien et devient vraiment populaire avec La Crise de Coline Serreau. Une prestation attachante qui lui vaut d'être nommé au César du Meilleur second rôle masculin. Après la comédie à succès Un indien dans la ville (1994), Timsit fait une tentative dans le polar avec Passage a l'acte (1996) et Le Cousin (id.; nomination au César du Meilleur acteur), mais il revient vite à un genre plus léger, en témoignent ses rôles dans Pédale douce (1997, nomination au César du Meilleur acteur), Paparazzi (1997), Le Prince du Pacifique (2000) ou encore L'Art (délicat) de la séduction (2001), réalisé par Richard Berry. Populaire à l'écran, Patrick Timsit ne tarde pas à s'essayer à la réalisation. On lui doit ainsi les comédies Quasimodo d'el Paris (1998), Quelqu'un de bien (2002) et L' Américain (2003). En 2008, il est L'Emmerdeur de Francis Veber dans l'adaptation de la pièce qu'il jouait trois ans auparavant sur les planches. En 2012, après avoir participé au lucratif Sur la piste du Marsupilami d'Alain Chabat, il tient l'une des deux têtes d'affiche de Stars 80, porté par une myriade de vedettes de la chanson. L'année suivante, il kidnappe le chanteur Dave dans la comédie tendre Une chanson pour ma mère, puis côtoie le jeune chanteur et humoriste Max Boublil dans Prêt à tout. Second rôle dans Robin des bois, la véritable histoire, La Dream Team, Dalida et Gangsterdam, Patrick Timsit reprend en 2017 son personnage d'Antoine Miller dans Stars 80, la suite. En 2019, il campe le père des soeurs jouées par Leïla Bekhti et Géraldine Nakache dans l'émouvant J'irai où tu iras également réalisé par la seconde.
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?
Philippe Lebru
Philippe Lebru
Horloger
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Depuis 1993 l’insatiable concepteur bisontin Philippe Lebru compte et conte le temps. Une folle passion qu’il interprète à sa façon, respectant scrupuleusement la méthode pour mieux bouleverser les codes et réinventer l’art horloger. Au pays des Pasteur, Proudhon, Courbet, Victor Hugo et autres Fourier, l’utopie est comme une seconde nature et l’imaginaire souvent prend le pouvoir mettant à l’épreuve la culture, la science et la technique, pour mieux les apprivoiser ; parfois même les dompter. Une démarche singulière qui raconte bien celle de Philippe Lebru. En attestent ses horloges et ses montres qui révèlent toute la magie et la complexité du mécanisme dans un design où se mêlent sobriété et spectaculaire. Ses innovations autant en termes de technique que de design seront plusieurs fois récompensées : en 2005, le Concours Lépine lui décerne le Grand Prix toute catégorie et le Salon de l’Invention de Genève, la Médaille d’Or en horlogerie. L’esprit toujours en alerte, il n’a de cesse de concevoir, imaginer encore, rêver toujours plus loin. Philippe Lebru crée lui-même le design de ses montres et de ses horloges. Suivant les collections, les matériaux utilisés sont poussés à leur limite et sublimés par le façonnage. Rien ne l’arrête et des horloges monumentales s’installent en extérieur. Ainsi naissent des horloges aux lignes étonnantes et des montres mécaniques uniques. En tout point la sobriété domine…
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objets scientifiques, indispensables aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactive à la demande ou encore annoncent pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elle pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères.
Philippe Louvet
Philippe Louvet
Chef de pôle
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Issu du monde R&D informatique, Philippe Louvet a été chef de Pôle et correspondant Innovation depuis 2009, puis Chef de plateau Emergence Conception & Homologation chez SNCF Réseau depuis 2017. Il a mis toute son expertise en télécommunication et en informatique au service du pilotage et du management des projets innovants stratégiques pour l’entreprise. Contributeur sans relâche à la veille technologique et à la recherche, il s’est penché sur la dimension du Temps en entrant dans le projet collaboratif SCPTime (qui a pour vocation la diffusion du temps légal aux utilisateurs, de façon sécurisée, certifiée, précise et traçable). Acteur de ce projet - dont SNCF est un partenaire démonstrateur de la solution - il a ainsi pris toute la mesure de l’importance du Temps et de la synchronisation dans le numérique et dans l’industrie en général, ainsi que des enjeux liés à la traçabilité et la cybersécurité des signaux horaires.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Philippe Nicolas
Philippe Nicolas
Professeur des écoles
Atelier : Votre vision board
Philippe Nicolas, professeur des écoles auprès des grands ensembles urbains des Hauts-de-Seine depuis seize ans est aussi docteur en Sciences de l'éducation sur les thématiques d'éducation et de formation à l'environnement. Philippe est également auteur aux éditions Souffle d'Or, Transboréal et Dunod. Conférencier sur les pratiques innovantes, ses projets pédagogiques sont régulièrement primés à La Main à la Pâte sous l'égide de l'Académie des Sciences de Paris. Philippe Nicolas pense et vit l'école autrement en faisant l'éloge de la raison sensible dans l'enfance et de la reconnexion de ses élèves avec la nature. Il fait partie de ces pédagogues qui suscitent tant l'exploration du réel que l'inscription dans l'histoire du monde. Il a participé dernièrement au film de Julien Peron L'école de la vie. Par ailleurs, adepte de la pêche à la mouche, il aime à entrer dans « la grande temporalité », celle qui saisit l'univers et la prodigalité des rivières.
Un vision board est un tableau de visualisation assemblé d'images, de photos et d'affirmations des rêves, des objectifs, et plus généralement de ce qui rend heureux. Je propose de vous accompagner durant le temps de l'atelier pour créer le tableau de visualisation sur vos aspirations à court et plus ou moins long terme. Vous aurez un outil pratique pour vous aider tant à conceptualiser vos objectifs qu'à trouver une bonne forme de motivation pour œuvrer à la réalisation de vos aspirations profondes !
Pierre-François Mouriaux
Pierre-François Mouriaux
Journaliste
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Après des études d'histoire durant lesquelles il s'est intéressé aux relations entre la Guerre froide et la conquête de l'espace, Pierre-François Mouriaux s'est engagé dans la promotion de la culture spatiale. Il a notamment assuré le suivi des clubs aérospatiaux français au sein de l'association Planète Sciences, a été chargé des collections Espace au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget et a coordonné le programme de conférences du congrès annuel de la Fédération internationale d'astronautique (IAF), avant de rejoindre fin 2015 l'hebdomadaire Air & Cosmos, où il anime désormais la rubrique Espace. Initiateur et président de l'association Histoires d'espace, il organise régulièrement des événements grand public autour de l'espace. Il est l'auteur ou le coauteur d'une douzaine d'ouvrages, pour la plupart destinés à la jeunesse, sur les astronautes et le système solaire, dont plusieurs ont été traduits à l'étranger. Parmi eux, le célèbre Comment on fait pipi dans l'espace ?, doublement récompensé, et deux livres autour de la mission Proxima de Thomas Pesquet.
Pierre-Henri Gouyon
Pierre-Henri Gouyon
Chercheur en génétique
Conférence : La biodiversité change-t-elle avec le temps ?
Pierre-Henri Gouyon est ingénieur agronome, docteur en écologie, en génétique et docteur ès sciences. Il a aussi suivi une formation en philosophie et en histoire des sciences. Il est actuellement professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, à l'AgroParisTech, à Sciences Po et à l'École normale supérieure (ENS). Il réalise des recherches sur l'évolution, la génétique, l'écologie, la biodiversité et les relations sciences-société. Il donne des conférences à des publics très variés et intervient régulièrement dans la plupart des médias : journaux, radio, télévision ou web. Il a participé à de nombreuses instances, gouvernementales entre autres ; il préside le conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot.
Quelle que soit sa religion, la plupart d'entre nous a entendu parler d'Adam et Eve avant d'entendre parler de Darwin. Nos structures mentales sont construites sur une vision fixe d'un monde en équilibre stable. Pourtant, le fait même de l'Évolution nous indique qu'un tel équilibre n'existe pas. La biodiversité doit donc être vue comme une dynamique et non comme un état. Quelles sont les forces qui agissent au sein de cette dynamique, peut-on comprendre et agir sur l'effondrement actuel dans ce cadre ?
Pierre Odru
Pierre Odru
Ingénieur
Ingénieur de recherche pendant 25 années à l'Institut français du pétrole, Pierre Odru a une grande expérience de la mise au point de technologies pour la production pétrolière en mer profonde en coopération avec de grandes entreprises françaises et internationales. Impliqué ensuite dans les nouvelles technologies de l'énergie comme le stockage, l'efficacité énergétique, l'hydrogène et l'éolien, Pierre a été responsable d'appels à projets au sein de l'Agence nationale de la recherche. Auteur d'ouvrages, organisateur de conférences et chargé de cours, il s'intéresse particulièrement à la cosmologie, à la mécanique quantique et la relativité générale. Ancien grimpeur, il pratique le trekking et la haute montagne.
Pierre-Yves Plat
Pierre-Yves Plat
Pianiste
Spectacle : Cérénomies d'ouverture et de clôture
Moniteur de planche à voile, banquier à Londres, manager chez Décathlon, négociateur dans l'immobilier et enfin, pianiste. C'est le parcours peu commun de Pierre-Yves Plat, formé dès 5 ans au piano classique. Sa personnalité et son sens inné du rythme le portent spontanément vers le boogie, le ragtime et le stride puis vers l'improvisation. Pierre-Yves Plat échappe aux étiquettes : son répertoire nous emmène de Chopin à Ray Charles, de Bach à Stevie Wonder et réserve bien des surprises. Il enchante son public par sa virtuosité, sa fantaisie et son humour. Sous ses doigts, les grands classiques tels La sonate au clair de lune, les Gymnopédies ou La marche turque s'emballent, se libèrent, se colorent d'accents tziganes, rock'n roll ou swing mêlant tous les styles musicaux dans un grand tourbillon étourdissant. Au cinéma, il a prêté ses mains à Gad Elmaleh et aux deux singes de Monkey Symphony. Il compose des musiques pour des documentaires (Le Paris de Céline) et accompagne en live des films muets. Sa spécialité : adapter les œuvres classiques en jazz. Sa dextérité et son swing époustouflants en font certainement l'un des pianistes les plus doués de sa génération. [pas d'heure donnée pour le spectacle sur le site]
Pierre Zielinsky
Pierre Zielinsky
Pilote de ligne
Conférence : Le temps est-il l’ennemi de l’aviateur ?
Après une longue première carrière de pilote militaire, Pierre Zielinsky est pilote de ligne. Celle-ci s'est en effet déroulée principalement dans l'Armée de l'air durant dix-neuf ans, plus précisément dans les liaisons aériennes gouvernementales et présidentielles, l'escadron de transport 60 à Vélizy-Villacoublay. Issu de la promotion 1998 Général Heurtaux de l'École de l'air de Salon-de-Provence, il a débuté après sa scolarité en tant que copilote, puis commandant de bord et instructeur successivement sur Dassault Falcon 50, 900 et Airbus A330. Parallèlement à sa spécialité de pilote, Pierre a également assumé des responsabilités importantes : chef pilote Falcon de 2008 à 2010, détaché à l'état-major de l'Armée de l'air en 2010-2012, chef des opérations en 2012-2014, puis commandant de l'escadron entre 2015 et 2017, responsable de 150 personnes, 5 flottes différentes d'aéronefs et des milliers d'heures de vol avec des passagers de premier rang réalisées annuellement sans incident. Tout au long de sa carrière, la sécurité des vols, l'excellence du service rendu et la qualité de l'instruction ont été au cœur de ses préoccupations. Aujourd'hui, Pierre exerce son métier au sein de la société Air France, sur Airbus A320.
Time critical : 208 secondes. C'est le temps, à la fois long et vertigineusement court, dont le commandant Chesley Sullenberger et son équipage ont disposé pour prendre la mesure d'une situation qui allait les mener à amerrir sur l'Hudson en 2009. En aéronautique, aujourd'hui comme depuis toujours, la course contre le temps est partout : technologie, maintenance, application des procédures, opérations militaires, mais aussi et surtout dans l'exercice des fonctions cognitives des aviateurs. Les entraînements des pilotes, particulièrement orientés vers l'amélioration de ces compétences plutôt que vers une répétition stérile de manœuvres, visent ainsi à mieux prendre en compte le facteur temporel dans l'exercice du leadership et la gestion de la charge de travail dans un cockpit d'aéronef, qu'il soit monopiloté ou utilisé en équipage. Ce facteur apparaît en effet vite comme un obstacle inéluctable et stressant pour l'aviateur, y compris en situation normale. Mais en y regardant de plus près, le temps ne serait-il pas finalement l'arme de la sécurité et l'allié du pilote ?
Purificación López-García
Purificación López-García
Chercheure en biologie
Conférence : Peut-on déchiffrer l'origine de la vie ?
En étudiant la diversité et l'évolution microbiennes, Purificación López-García s'efforce d'enrichir nos connaissances sur l'évolution de la vie sur Terre. Après un passage par l'université d'Alicante en Espagne, elle rejoint en 2002 le laboratoire Écologie, systématique et évolution d'Orsay en tant que chargée de recherche. En combinant des approches moléculaires à haut débit et l'exploration de milieux souvent extrêmes (océans profonds, lacs alcalins, déserts, écosystèmes dépourvus d'oxygène...), ses recherches permettent la découverte de nouvelles lignées de micro-organismes, tant procaryotes qu'eucaryotes. Promue directrice de recherche en 2007, Purificación est également membre associée de l'Académie royale des sciences et des arts de Belgique. En 2012, elle obtient une bourse ERC Advanced Grant pour le projet ProtistWorld portant sur l'évolution des micro-organismes eucaryotes des milieux très pauvres en oxygène. En 2016, elle explore avec son équipe le site hydrothermal de Dallol en Éthiopie, à la recherche des limites de la vie dans un environnement comptant parmi les plus inhospitaliers de la planète.
Longtemps inaccessible à l'étude scientifique, la question de l'origine de la vie a été historiquement monopolisée par les différentes religions, qui proposent des réponses fondées sur la foi. L'étude scientifique, c'est-à-dire la recherche des causes naturelles, sur l'origine de la vie ne commence véritablement qu'à partir du milieu du XIXème siècle. À cette époque, Louis Pasteur a réfuté l'idée de la génération spontanée (que la vie peut apparaître à tout moment) et Charles Darwin a publié son œuvre révolutionnaire L'origine des espèces, où il propose un mécanisme original, la sélection naturelle, pour expliquer la transformation des espèces. Suivant son raisonnement jusqu'aux conclusions ultimes, si toutes les espèces résultent de la transformation d'espèces précédentes, elles doivent descendre in fine d'une espèce ultime… En même temps, les progrès en biochimie, avec les premières synthèses des composés organiques en laboratoire, ouvrent la porte aux premiers scénarios scientifiques sur l'origine de la vie. Lors du XXème siècle, les avancées scientifiques ont été immenses ; du développement de la biologie moléculaire à l'exploration spatiale et chimique de l'univers. À l'aube du XXIème siècle, que sait-on sur l'origine de la vie ? On peut placer maintenant la transition non-vivant/vivant dans un contexte réaliste et proposer des hypothèses de plus en plus affinées.
Quentin Lazzarotto
Quentin Lazzarotto
Réalisateur
Féru de cinéma et de sciences, Quentin Lazzarotto oscille entre les deux mondes. Côté sciences, il a réalisé plusieurs documentaires pour la télévision et le grand écran, dont Einstein et la Relativité Générale (Utopiales 2017), Le Graveur de mathématiques (Pariscience 2017, Festival du Documentaire de Création de la Rochelle 2017, Independant Film Festival New York 2018) et, en 2018, une web-série scientifique, Mars, le 8ème continent, co-écrite avec Florence Porcel (Next Originals/Bonne Pioche Télévision), visible sur Youtube. Il programme depuis 6 ans le ciné-club scientifique « Univers Convergents » créé à Paris avec Jean-Philippe Uzan et Cédric Villani, en tant que responsable audiovisuel de l’Institut Henri Poincaré-CNRS. Côté fiction, son court-métrage Carlito se va para siempre (2018), tourné dans la jungle amazonienne et accompagné par le mentorat de Werner Herzog, a été sélectionné au Festival International d’Almerìa 2018 et primé depuis dans divers festivals.
Raphaël Chevrier
Raphaël Chevrier
Bid Management & Innovation
Atelier : Quel est le temps d’un lancement spatial ?
Ancien chroniqueur pour la presse scientifique, notamment pour le magazine de l’astronomie Ciel & Espace, Raphaël Chevrier a défendu une thèse de doctorat en physique au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives en 2013. Il travaille depuis 2016 pour Arianespace, opérateur de services de lancements spatiaux européen, d’abord en tant qu’assistant exécutif auprès du Président exécutif Stéphane Israël, puis au sein de la division business development en charge des sujets innovations et du management des offres commerciales. Passionné de vulgarisation scientifique, il publie en 2018 son premier livre « Ca alors ! Histoire de ces découvertes que l’on n’attendait pas » aux éditions la Librairie Vuibert.
Deux ans pour construire un satellite. Deux mois de préparation du lancement en Guyane française. Deux heures à bord de la fusée, moteurs allumés. Quinze ans de vie en orbite. La vie d’un satellite évolue dans un espace-temps relatif. Au Centre Spatial Guyanais de Kourou, des années de travail convergent vers cet instant précis où le directeur technique d’Arianespace donne l’autorisation d’enclencher la séquence synchronisée de lancement. Par cette décision instantanée, sans retour, le sort du satellite est joué. Une fois séparé du véhicule spatial, le satellite est lancé dans une vaste épopée où l’équilibre de coûts, de temps et de carburant est savamment étudié. En quoi le temps devient-il une donnée critique en apesanteur ? [Comment la trajectoire de la fusée peut-elle allonger l’espérance de vie du satellite sur son orbite opérationnelle ?] Une chose est certaine : les lancements spatiaux agglomèrent en un moment décisif le passé, le présent et l’avenir de tout objet parti à la rencontre du cosmos.
Raphaël Didjaman
Raphaël Didjaman
Joueur de didgeridoo
Atelier : La musique peut-elle nous aider à remonter le temps ?
D'abord saxophoniste et deejay à l'âge de 20 ans, puis pionnier du didgeridoo en France depuis 1995, date à laquelle il revient d'Australie après une longue période passée dans l'Outback, Raphaël Didjaman devient fabricant-luthier et professionnel de didgeridoo. Il fonde le label Tribal Zik Records en 2007, et défend le didgeridoo mélangé à la poésie et tous types de musiques. Raphaël Didjaman a réalisé une discographie de dix albums, dont une trilogie sur le poète Arthur Rimbaud, dotée d'une liste éloquente d'acteurs et chanteurs de la scène française. Ses collaborations avec les compositeurs Bruno Coulais (Le peuple migrateur) et Philippe Sarde (Quai d'Orsay) l'amèneront à composer pour l'amour de la musique à l'image et devenir joueur de didgeridoo soliste au sein de l'orchestre symphonique Divertimento dirigé par Zahia Zouani.
La musique peut-elle nous aider à remonter le temps ? Depuis la nuit des temps l’homo-sapiens utilise la voix comme instrument d’expression et de communication. Grâce à la mécanique du souffle, le son est déclenché principalement par le diaphragme qui expulse l’air des poumons pour mettre en vibrations les cordes vocales... Cette utilisation du souffle servira également à l’homme de jouer des instruments de musique tel que le Didgeridoo en Australie, par les peuples Aborigènes depuis plus de 20 000 ans. Aujourd’hui, ce magnifique instrument nous a révélé des vertus encore inconnues jusqu’à présent : les guérisons multiples de l’apnée du sommeil, la relaxation et autres addictions comme l’arrêt de la cigarette par la pratique du jeu et de la remise en question. Quelle est l’histoire de cet instrument ancestral ? La relation actuelle entre le didgeridoo et les aborigènes aujourd’hui ? L’approche du monde occidental face à cet instrument de longue date ?
Regis Huguenin Dumittan
Regis Huguenin Dumittan
Directeur Musée international d'horlogerie La Chaux-de-Fonds
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Regis Huguenin Dumittan est directeur du Musée international d'horlogerie, L'Homme et le Temps, à la Chaux-de-Fonds, en Suisse. Docteur de l'université de Neuchâtel et de l'université de technologie de Belfort-Montbéliard, il a suivi un cursus spécialisé en histoire industrielle au sein de ces deux institutions. En 2007, il entame une recherche financée par le Fonds national suisse sur le statut de l'image comme source historique. En charge pendant deux années du patrimoine de la manufacture Jaeger-LeCoultre, il prend ensuite la direction du Musée international d'horlogerie à La Chaux-de-Fonds. Il y dirige plusieurs projets de recherche, d'expositions et de publications comme La neuchâteloise (2017), À la femtoseconde près ! (2018) et L'heure pour tous, une montre pour chacun (2019) consacrée à la production publicitaire horlogère au XXe siècle.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactivent à la demande ou encore annoncent pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elles pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères. Avec la complicité de la plate-forme Time-In-Tempo.
Rémi Camus
Rémi Camus
Aventurier
Table ronde des sportifs : Peut-on vaincre le temps ?
Rémi Camus n’est pas un sportif comme les autres. Du jour au lendemain, alors qu’il n’a que 26 ans, Rémi quitte son métier de maître d’hôtel après être passé par un restaurant classé une étoile au guide Michelin. Sa tête est ailleurs et son corps l’emmène vers de nouvelles aventures lorsqu’il se lance pour traverser l’Australie à pieds (5 400 km), puis de descendre le Mékong à la nage en hydrospeed (4 400 km) ou encore de faire le tour de France à la nage (2 650 km). Aujourd’hui il continue de vouloir explorer le monde avec ses propres moyens, tout en sensibilisant les populations sur l’état des eaux sur la planète.
Les athlètes cherchent le dépassement - à se dépasser et à dépasser les autres. La plupart d’entre eux cherchent aussi à ne pas se faire rattraper, y compris par le chronomètre. Il s’agit de s’entraîner jusqu’à la plus parfaite maîtrise de son corps pour exceller dans sa spécialité. Tels des chefs d’orchestre, les sportifs de haut niveau sont des coordonnateurs. Ils accordent leur respiration au rythme de leurs mouvements, précisent leurs gestes pour gagner en efficacité, gèrent subtilement leur énergie pour tenir la distance. Ils habituent progressivement leur métabolisme à l’intensité de l’effort, parfois jusqu'à la souffrance. Ils apprennent à se concentrer en toutes circonstances et quel que soit l’enjeu, à donner le meilleur d’eux-mêmes le moment venu, seuls ou en équipe. Chaque performance sportive est une création. Exceptionnellement, elle est un record. Mais dans notre course éternelle contre la montre, pouvons-nous vraiment vaincre le temps ?
René Kauffmann
René Kauffmann
Ingénieur
Ingénieur aéronautique de formation, littéraire par tempérament, René Kauffmann a occupé de 1970 à 2008 différents postes dans la recherche industrielle. Il a consacré de nombreuses années à la conception d'interfaces informatiques et de moteurs de recherche, destinés à la consultation de documents techniques en langues diverses. Il a ainsi accompagné l'évolution des systèmes de l'ordinateur archaïque à l'avènement des navigateurs Internet. Il applique maintenant ces mêmes techniques à la diffusion des connaissances sur l'archéologie méditerranéenne en animant le site de l'AnticoPédie. Pour ce qui touche au temps, il a coopéré avec le Musée des technologies des Grecs de l'Antiquité, adaptant en français les descriptions des appareils anciens, notamment ceux indiquant l'heure ou décomptant des durées.
Roger Penrose
Roger Penrose
Physicien et mathématicien
Conférence : Qu’est-ce que les points de Hawking ? Révèlent-ils un Univers « éon » avant le Big Bang ?
Roger Penrose enseigne les mathématiques au Birkbeck College de Londres où il élabore la théorie décrivant l'effondrement des étoiles sur elles-mêmes, entre 1964 et 1973, et où il rencontre le célèbre physicien Stephen Hawking. Ils travaillent alors à une théorie de l'origine de l'univers, Penrose y apportant sa contribution mathématique à la théorie de la relativité générale appliquée à la cosmologie et à l'étude des trous noirs. Il est actuellement professeur émérite à l'Université d'Oxford.
De nouvelles observations révèlent la présence de plusieurs points anormalement chauds, chacun d'environ 8 fois le diamètre de la pleine lune, dans le fonds diffus cosmologique. Ils sont très difficiles à expliquer dans la cosmologie conventionnelle. Cependant, de tels points sont une conséquence claire d'un nouveau modèle cosmologique qui propose l’existence d'une phase de l'univers - un « éon » précédent - dans laquelle les trous noirs supermassifs se seraient évaporés selon un processus célèbre prédit par Stephen Hawking.
Roland Lehoucq
Roland Lehoucq
Astrophysicien
Conférence : Peut-on vraiment voyager vers le futur ?
Roland Lehoucq est astrophysicien au service d'astrophysique du CEA de Saclay. Il enseigne à l'Ecole polytechnique et à l'Institut d'études politiques. Passionné par la diffusion des connaissances scientifiques, il collabore au mensuel Pour la Science (rubrique Science et Fiction, avec Jean-Sébastien Steyer) et tient depuis 19 ans une rubrique scientifique dans la revue de science-fiction Bifrost. Il a écrit de très nombreux articles de vulgarisation dans toutes les revues scientifiques destinées au grand public et donne une cinquantaine de conférences par an. Il a aussi publié ou participé à 30 ouvrages et collaboré à plusieurs expositions à la Cité des sciences et de l'industrie (Paris), au Palais de la découverte (Paris) et à la Cité de l'espace (Toulouse). Depuis 2012, il est président des Utopiales, le festival international de science-fiction de Nantes. Il a reçu en 2010 le prix Diderot-Curien de l' Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle (AMCSTI). Enfin, il a été nommé au grade de chevalier des Palmes académiques en janvier 2014.
Il fut un temps où l'on pensait que le temps était le même pour tous. En 1905, Einstein publie sa relativité restreinte, une théorie qui bouscula nos représentations de l'espace et du temps. En 1915, sa relativité générale modifie profondément notre compréhension de la gravitation qui devint intimement liée à l'espace-temps. En décryptant certains films de science-fiction, nous illustrerons et expliquerons des concepts révolutionnaires vieux de plus d'un siècle. Ils nous permettront de comprendre en quoi ces deux théories sont à la base du fonctionnement des systèmes de positionnement par satellites et dans quelle mesure elles autorisent le voyage vers le futur…
Romain Garrouste
Romain Garrouste
Chercheur en écologie
Atelier : Le temps des insectes est-il révolu ?
Romain Garrouste est chercheur habilité à diriger les recherches à l’Institut de systématique évolution biodiversité (ISYEB) du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), spécialiste de l’écologie et de l’évolution des insectes. Il a participé à de nombreuses expéditions d’inventaires et d’explorations de la biodiversité et la paléobiodiversité dans plus d’une vingtaine de pays, des tropiques aux régions polaires, et il est l’inventeur et co-inventeur de plusieurs gisements fossiles. Il est aussi impliqué dans la conservation de la biodiversité et la diffusion des connaissances tous publics. Il est membre de la Société des explorateurs français.
Nous vivons sur la planète des insectes, qui sont les organismes les plus diversifiés et qui ont aussi conquis les océans. Depuis le temps long (deep time) du Carbonifère, les insectes façonnent les écosystèmes terrestres de notre planète et semblent moins affectés par les crises biologiques que les autres organismes. Aujourd’hui cependant, même les insectes semblent subir l’empreinte de l’Homme sur les écosystèmes et sont menacés dans le cadre d’une 6ème crise d’extinction. Quel est le futur des insectes ? Le temps des insectes est-il révolu ?
Samia Mahé
Samia Mahé
Etudiante
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
Après avoir suivi une formation en classe préparatoire littéraire, Samia Mahé a intégré l’ENS de Lyon au sein de laquelle elle suit actuellement un double cursus en philosophie contemporaine et en sciences cognitives. Ses champs de recherche s’articulent principalement autour de la conscience et des émotions. Les recherches que Samia a effectuées dans le cadre de ses mémoires de Master 1 et de Master 2 portent, en philosophie de l’esprit, sur les questions de définition et de naturalisation de la conscience. En parallèle, elle a conduit des recherches en sciences cognitives sur l’influence des émotions sur les facultés cognitives (attention, mémoire, prise de décision) et, plus largement, sur des compétences telles que l’apprentissage ou encore les interactions sociales.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Sarah Chenaf
Sarah Chenaf
Altiste
Spectacle : TimeWorldNight
Sarah Chenaf commence l'étude de l'alto au conservatoire de Bordeaux puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris où elle obtient son master. Elle poursuit ensuite sa formation à Vienne et Hanovre auprès de Johannes Meissl (quatuor Artis) et Hatto Beyerle (Quatuor Alban Berg). En 2009 elle co-fonde le Quatuor Zaïde composé de Charlotte Maclet, Leslie Boulin-Raulet au violon et Juliette Salmona au violoncelle. Le Quatuor Zaïde est lauréat de nombreux concours (Bordeaux, Pékin, Banff, Heerlen) et se produit toute l'année à l'international. À l'automne 2017, le quatuor signe son troisième album autour de la musique française, avec le monumental Quatuor de Franck et la Chanson perpétuelle d'Ernest Chausson en compagnie de Karine Deshayes (mezzo-soprane) et Jonas Vitaud (piano). Sarah Chenaf est en résidence à la Fondation Singer-Polignac. Elle joue sur un alto « arlequin » tyrolien anonyme du XVIIe siècle.
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Sarah Dayan
Sarah Dayan
Violoniste
Spectacle : TimeWorldNight
Sarah Dayan suit un cursus musical complet au CNR de Boulogne-Billancourt puis intègre la classe d’Olivier Charlier au CNSM de Paris. Elle obtient en 2003 son diplôme de formation supérieure du CNSM de Paris en violon et en musique de chambre avec la mention Très Bien. En 2004, elle est récompensée par le Prix de l’Académie Internationale Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz, ainsi que le prix des Lion’s Club et Rotary Club en musique de chambre. La même année, elle fonde le Quatuor Voce, qui se fait rapidement entendre sur les scènes du monde entier. Lauréat des grands Concours Internationaux de Crémone, Genève, Vienne, Bordeaux, Graz, Londres et Reggio Emilia, le quatuor est nommé « Rising Star » par l'European Chamber Hall Organisation en 2014, et est ainsi invité par les salles européennes les plus prestigieuses, notamment la Philharmonie de Berlin, le Konzerthaus de Vienne, le Concertgebouw d’Amsterdam, la Fenice de Venise. Le quatuor tourne régulièrement en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni ainsi qu’au Japon. Passionnée par la transmission, elle est titulaire depuis 2007 du Certificat d'Aptitude à l'enseignement du violon. Sarah joue un violon de Stefano Scarampella (1888).
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Sari Hijji
Sari Hijji
Co-fondateur de Fob Paris
Table ronde des horlogers : Que nous montrent les montres ?
Ingénieur de formation, Sari Hijji est diplômé de l’Ecole Centrale Paris. A l’issue de ses études, et après quelques années dans le conseil en stratégie, il lance avec deux amis d’enfance Fob Paris, studio français d’horlogerie. Une marque pensée autour de la signature « We are time explorers » : créer des pièces intemporelles qui se déjouent de la chronologie d’un temps linéaire, et qui empruntent au passé, au présent et au futur. Une marque qui se permet également d’expérimenter au-delà des frontières traditionnelle de l’horlogerie, avec une présence dans le monde de la mode renouvelée saison après saison à travers diverses éditions spéciales, collaborations et défilés. Avec pour résultat cinq collections, de montres automatiques et solaires, fabriquées en France, et un produit iconique - la montre de gousset réinventée. Objet fascinant, chargé d’histoire, la montre de poche a été la porte d’entrée des fondateurs de Fob Paris vers le monde de l’horlogerie. Une discipline dans laquelle ils trouvèrent l’exigence technique chère aux ingénieurs, combinée une totale liberté de création. Depuis 2019, Sari Hijji siège au conseil d’administration de France Horlogerie.
Les horlogers depuis toujours, façonnent les mécanismes les plus novateurs pour offrir la précision autour du cadran... mais que mesurent-ils exactement ? Hier objet scientifique, indispensable aux navigateurs, les chronomètres ont aujourd’hui, semble-t-il une toute autre vocation. La montre est devenue, plus que jamais, le symbole d’un art de vivre, représentation de savoir-faire délicats, d’un statut social, d’un accès à une certaine mesure du temps… du privilège de choisir son temps. Posséder une montre qui a demandé plusieurs mois de travail à l’établi donne un peu l’illusion à son propriétaire, d’acquérir la sève du temps, celle de l’horloger qui a offert le sien à façonner les rouages et les décors de la pièce d’exception. Certains horlogers ont désormais d’autres messages que celui de la mesure, ils arrêtent le temps et le réactive à la demande ou encore annonce pouvoir le ralentir… Les montres ne sont-elle pas devenues messagères d’une autre mesure, révélant les enjeux de nos sociétés, ne se jouent-elles pas du temps ? Rencontre avec des horlogers traditionnels et spécialistes des sciences horlogères.
Sébastien Bize
Sébastien Bize
Chercheur en métrologie
Atelier : Peut-on accéder à une représentation objective du temps ?
Sébastien Bize est chercheur CNRS au Système de référence temps-espace (SYRTE) de l’Observatoire de Paris. Ses recherches portent sur les atomiques de fréquence de grande exactitude et leurs applications. Une application importante, mise en œuvre au SYRTE dans le cadre du réseau national de la métrologie française coordonné par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) est l'élaboration de la référence du temps légal français, le Temps universel coordonné, l’UTC(OP), et du temps atomique international (TAI). Les étalons atomiques de fréquence sont aussi utilisés pour tester les lois fondamentales de la physique et pour rechercher la matière noire. Des nouveaux étalons atomiques, dits étalons de fréquence optique, émergent comme de nouveaux outils pour la géodésie et la géophysique. De plus, ils pourraient conduire à une redéfinition de la seconde du système international d'unités.
Les échelles de temps précises sont des ressources essentielles pour la science et la société moderne. Ces échelles de temps peuvent être décrites comme notre tentative d'obtenir une représentation objective du temps des physiciens. Les concepts qui sous-tendent la définition et la réalisation des échelles de temps atomique modernes seront décrits. Ces concepts permettent la réalisation du Temps atomique international (TAI) et du Temps universel coordonné (UTC). Pratiquement, nous sommes tous des utilisateurs de ces échelles de temps. Cela est possible parce qu'une variété de moyens rend ces échelles de temps accessibles aux utilisateurs et aux applications. Au cours des deux dernières décennies, une nouvelle génération d'horloges atomiques optiques a vu le jour, 100 fois plus performantes que celles actuellement utilisées dans TAI & UTC. Ces références offrent de nouvelles opportunités. Les échelles de temps pratiques ont aussi des limites qui les font différer d'une représentation idéale du temps.
Sébastien Chaigneau
Sébastien Chaigneau
Ultra-Trailer
Table ronde des sportifs : Peut-on vaincre le temps ?
Sébastien Chaigneau, est un spécialiste du trail longue distance. Après avoir usé les tours de pistes en athlétisme en tant que coureur de 800 m, 1 500 m et 3 000 m steeple, Sébastien s’est tourné vers des terrains naturels que pouvait lui offrir la montagne. Ses capacités d’endurance et ses entraînements assidus lui ont permis d’atteindre les sommets : il décroche une 2ème place en 2009 et une 3ème en 2011 sur l’Ultra Trail du Mont-Blanc: le tour du massif par les sentiers, soit 170 km et plus de 9 000 m de dénivelé positif courus en moins de 21h. Ses performances lui permettent de devenir athlète professionnel. C’est également un des premiers français à avoir remporté la mythique Hardrock Endurance Run aux États-Unis en 2014, 100 miles et plus de 8 000 m de dénivelé entre 3 500 m et 4 500 m d’altitude couru en 24h et 25 min. Il a brillé sur les longues distances un peu partout dans le monde, au Japon, en Corée du Sud l’an passé ainsi que sur le Treg au Tchad. Il y a parcouru 180 km non-stop dans le désert de l’Ennedi. Il travaille actuellement en partenariat avec ses sponsors sur le développement du matériel technique pour les adeptes de la discipline trail. Il se forme également à la nutrition et à l’accompagnement des sportifs de tous niveaux dans cette belle discipline du trail running.
Les athlètes cherchent le dépassement - à se dépasser et à dépasser les autres. La plupart d'entre eux cherchent aussi à ne pas se faire rattraper, y compris par le chronomètre. Il s'agit de s'entraîner jusqu'à la plus parfaite maîtrise de son corps pour exceller dans sa spécialité. Tels des chefs d'orchestre, les sportifs de haut niveau sont des coordonnateurs. Ils accordent leur respiration au rythme de leurs mouvements, précisent leurs gestes pour gagner en efficacité, gèrent subtilement leur énergie pour tenir la distance. Ils habituent progressivement leur métabolisme à l'intensité de l'effort, parfois jusqu'à la souffrance. Ils apprennent à se concentrer en toutes circonstances et quel que soit l'enjeu, à donner le meilleur d'eux-mêmes le moment venu, seuls ou en équipe. Chaque performance sportive est une création. Exceptionnellement, elle est un record. Mais dans notre course éternelle contre la montre, pouvons-nous vraiment vaincre le temps ?
Sébastien König
Sébastien König
Responsable de la planification
Conférence : Comment atteindre un objectif à temps ?
Sebastien König est responsable de la planification dans l’organisation de l’International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER). Il possède 20 ans d'expérience dans le contrôle de projets majeurs (dépassant le milliard de dollars), avec un accent particulier sur la planification et l’ordonnancement des échéanciers ainsi que la gestion des risques. Il a travaillé au sein des équipes propriétaires pour des projets de construction tels que des alumineries à Oman, en Islande, en Inde et au Canada, des centrales hydroélectriques au Cameroun et des infrastructures de mines de fer en Guinée. Dans le bureau de contrôle du projet ITER, Sébastien est responsable de la coordination des efforts de planification en collaboration avec les agences représentant les 35 pays qui collaborent à la construction du plus grand tokamak au monde. Il aime aussi les voyages et l'astronomie. Certains de ses voyages incluent des observatoires au Chili et en Namibie, ou la chasse aux aurores boréales. Il aime explorer comment la planification des activités et la gestion des risques peuvent s’appliquer à des projets extérieurs au bureau.
ITER (le chemin en latin) est l’un des projets énergétiques les plus ambitieux au monde. Les membres (Chine, Union européenne, Inde, Japon, Corée, États-Unis et Russie) collaborent pour construire et exploiter le plus grand tokamak du monde dans le sud de la France, conçu pour prouver la faisabilité de la fusion en tant que source d'énergie à grande échelle et sans émission de carbone. L'échéancier couvre la période allant jusqu’au premier plasma et à l'exploitation du deutérium-tritium. ITER ne ressemble en rien à un projet ordinaire. C'est non seulement un projet d'envergure, complexe et international, mais il s'agit également d'un projet unique en son genre, s'étalant sur plusieurs décennies et doté d'une forme d'organisation unique. Réussir l’intégration et l'assemblage de plus de dix millions de pièces, construites dans les usines des membres d’ITER dans le monde entier, constitue un défi de taille en matière de planification et d’ordonnancement des échéanciers. Le calendrier d'ITER est plus qu'une simple feuille de route, qui donne la direction à l'équipe du projet. Il combine à la fois un GPS et un guide fournissant des informations utiles tout au long du chemin, aidant l’équipe à évaluer leurs progrès et à prévoir la suite. Il aide la direction à analyser la performance du projet et à prendre des mesures correctives et préventives. Alors quand aurons-nous atteint notre objectif d’un premier plasma ?
Sébastien Téot
Sébastien Téot
Directeur SCPTime
Atelier : Le temps a-t-il un rôle à jouer dans la digitalisation ?
Titulaire d’un MBA de l'IFG et Georgetown, Sébastien Téot a plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie, la distribution et le commerce, à des postes de direction de filiale et opérationnelle. Sa forte expérience des métiers de services à des postes de direction chez Amazon EU et chez SCPTime lui permettent d’aborder les enjeux du temps dans le monde digital avec recul et de manière globale.
La digitalisation est une évolution technologique et informatique qui abat les barrières et accélère les échanges : distance, information, collaboration, délai… Dans les applications du digital, la place du temps est petite mais centrale : messagerie, commerce, paiement, analyse de données... À l’heure des évolutions réglementaires, de la signature électronique, de l’usine du futur, des objets connectés, des big data, de l’importance de la cybersécurité… le temps devient fondamental. La digitalisation des échanges et la recherche d’automatisation placent le temps au cœur de la sécurité et de l’exploitation des données de l’entreprise. L’accélération des échanges soulève également de nouveaux enjeux de traçabilité des données et de datation. D’où l’attention grandissante portée à l’utilisation de l’heure légale du pays.
Serge Moati
Serge Moati
Journaliste, scénariste, acteur
Conférence : Les images ont-elles le temps ?
Homme de médias, du cinéma à la télévision, Serge Moati aime engager des débats qu'il anime toujours d'une vraie passion pour les idées et leur confrontation : personne n'a oublié l'émission dominicale « Ripostes », ou « PolitiqueS » sur LCP. Ses nombreux documentaires questionnent ainsi les sujets les plus variés mais toujours sous un angle aigu, pour partager une curiosité, interroger une inquiétude envers le monde complexe qui est le nôtre.
En cours
Simon Abkarian
Simon Abkarian
Auteur, metteur en scène, acteur
Spectacle : TimeWorldNight
Simon Abkarian est né à Gonesse, Val d'Oise. À l'âge de neuf ans, il part pour Beyrouth. Il apprend les danses des pays du Caucase, s'initie à la cuisson des brochettes et à la guerre civile… À New York, il se forme dans l'institution Arménie Europe Centrale Antranik. À Los Angeles, un stage de masques de la commedia dell'arte dirigé par Georges Bigot lui ouvre les portes du Théâtre du Soleil. Il s'y révèlera sur une huitaine d'années dans ces fresques inoubliables orchestrées par Ariane Mnouchkine. Il met en scène Peines d'amour perdues de Shakespeare (1998), L'ultime chant de Troie d'après Eschyle, Euripide, Sénèque, Parouir Sevak (2000), Titus Andronicus de Shakespeare (2003), Projet Mata Hari : Exécution de Jean Bescos (2011). En 2008, il écrit et met en scène Pénélope ô Pénélope (prix du syndicat de la critique pour le meilleur texte théâtral). En 2012, il écrit et joue dans Ménélas Rebétiko Rapsodie et un an plus tard, écrit et met en scène Le dernier jour du jeûne. Tous ses textes sont publiés chez Actes-Sud papier. En 2017 il écrit et met en scène L'envol des cigognes, dernier volet de la trilogie après Pénélope ô Pénélope, et Le dernier jour du jeûne. En 2018, il prépare Printemps déchus, l'intégrale des trois pièces. Il dirige de nombreux stages pour acteurs, danseurs et musiciens. Au cinéma, il tourne avec Cédric Klapish, Marie Vermillard, Michel Deville, Xavier Durringer, Atom Egoyan, Jonathan Demme, Robert Kechichian, Serge Lepéron, Frédérique Balekdjian, Sophie Marceau, Thomas Vincent, Ronit et Shlomi Elkabetz, Jean-Pierre Sinapi, Sally Potter, Robert Guédiguian, Martin Campbell, Eric Barbier, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Karim Dridi, Philippe Haim, Jean-Michel Ribes, Hervé Hadmar, Gilles Banier.
Et si on prenait l’œuvre d’Arnold Schoenberg au mot ? « La nuit transfigurée » inspirée par le poème de Richard Dehmel ne serait-elle pas encore plus impressionnante si on n’avait que notre ouïe pour en recevoir la beauté ? Après la lecture du poème dans un noir complet le spectateur entendrait le chef-d’œuvre de Schoenberg dans sa version pour sextuor à cordes joué dans une obscurité quasi totale. Cette mise en espace permettrait à l’auditeur d’avoir une nouvelle perception de la pièce. Une création lumière évoquant la nuit habillerait la salle avec des couleurs sombres. Les musiciens présents ne seraient que voix et leur présence uniquement auditive. Une expérience jamais faite car elle nécessite l’exécution de l’œuvre par cœur, sans partition ni pupitre par les six musiciens. « La nuit transfigurée » est une œuvre qui a vu le jour au carrefour entre le romantisme germanique du 19ème siècle et le modernisme qu’ont établi Schoenberg et ses deux disciples, Berg et Webern. Interprété par Ana Millet, Juliette Salmona, Corentin Bordelot, David Haroutunian, Pauline Bartissol, Sarah Chanaf. Lecture par Simon Abkarian.
Solange Haas
Solange Haas
Etudiant
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
En cours
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Stéphane Dugowson
Stéphane Dugowson
Mathématicien
Atelier : Peut-on influencer l’intemporel ?
Ancien élève des Écoles Normales Supérieures de Fontenay-aux-Roses et Lyon, agrégé de mathématiques, docteur en histoire et philosophie des sciences, Stéphane Dugowson est maître de conférence en mathématiques appliquées à l’Institut Supérieur de Mécanique de Paris. Après sa thèse consacrée à trois siècles d’histoire de la dérivation d’ordre non entier, ses recherches mathématiques concernent notamment, depuis une vingtaine d’années, les notions de frontières et de connexité, ce qui le conduira à élaborer une théorie générale de l’interactivité mettant en jeu des « dynamiques ouvertes non déterministes » fondées sur des temporalités définies en termes de catégories. Ces travaux se poursuivent dans un dialogue constant non seulement avec d’autres mathématiciens, mais aussi des ingénieurs, des philosophes, des psychanalystes et des artistes.
Cette curieuse question, d’allure paradoxale, a surgi au cours de mes recherches mathématiques sur l’interaction des systèmes dynamiques. On distingue classiquement deux sortes de systèmes dynamiques : ceux pour lesquels le temps est continu, et ceux pour lesquels le temps est dit discret, comme le tic-tac d’une horloge. Pour développer une théorie des interactions entre des systèmes aussi différents, il m’a d’abord fallu trouver un cadre unifié qui les rassemble. L’idée est que les états dans lesquels se trouvent ces systèmes connaissent des transitions qui se composent selon la succession des durées. Il en découle une conception générale des durées (et des transitions) fondée sur leur capacité à se composer, ce qui conduit à définir les durées par ce que les mathématiciens appellent les « flèches » d’une « catégorie ». Or, ce cadre conduit en fait à concevoir une infinie diversité de temporalités : outre les temporalités linéaires (discrète ou continue), on rencontre ainsi du temps cyclique, du temps multi-dimensionnel, des temps parallèles, du temps arborescent, ... Chaque temporalité de ce genre donne lieu à des dynamiques spécifiques. En particulier, lorsque la temporalité considérée ne contient pour seule durée que la durée nulle, on obtient des « dynamiques intemporelles » en fait parfaitement statiques, a priori sans intérêt puisqu’il ne s’y passe rien. Or, une certaine difficulté technique m’a conduit à modifier un peu mes définitions, ce qui a eu l’effet inattendu de rendre intéressantes ces dynamiques intemporelles en les rendant d’une certaine façon influençables par les dynamiques aux temporalités plus classiques. Impliquant des aspects mathématiques non triviaux, les questions que soulève ce type d’influence se révèlent également constituer un défi philosophique passionnant, impliquant les idées d’éternité, de nouveauté absolue de l’instant, de libre arbitre, de destin et de limites du connaissable, aux frontières de la spiritualité.
Stéphane Durand
Stéphane Durand
Physicien théoricien
Conférence : Le temps est-il une 4e dimension ?
Stéphane Durand est diplômé des études doctorales et post-doctorales en physique théorique à Montréal et à Paris. Il est professeur de physique au Collège Édouard-Montpetit et membre du Centre de recherches mathématiques (CRM) de l'Université de Montréal. Il a aussi enseigné la mécanique quantique et la relativité au département de physique de l'Université de Montréal et à l'École polytechnique de Montréal. Il a reçu le Prix du Ministre de l'éducation du Québec pour son livre La relativité animée : Comprendre Einstein en animant soi-même l'espace-temps (3e édition, Belin, 2014). Il a obtenu un Prix d'excellence en enseignement du département de physique de l'Université de Montréal, ainsi que le Premier prix du concours international d'affiches de la Société mathématique européenne dans le cadre de l'Année mondiale des mathématiques (affiches utilisées et adaptées dans une dizaine de pays). Il a aussi publié le livre Les hérésies scientifiques du professeur Durand (Flammarion, 2015), inspiré de ses 150 chroniques radio aux Années-lumière de Radio-Canada pendant 4 saisons. Récemment, il a conçu une mini-exposition sur « Le temps selon la relativité », partie intégrante de l'exposition Éternité : rêve humain et réalités de la science présentée au Musée du Fjord du Saguenay en 2017.
Une des idées scientifiques les plus extraordinaires de tous les temps, vérifiée expérimentalement, est que l'écoulement du temps est malléable et qu'il peut être contrôlé. C'est une des conséquences les plus percutantes de la théorie de la relativité. Après avoir présenté ce phénomène, ainsi que certains paradoxes de la relativité, nous montrerons comment ils s'expliquent intuitivement en considérant le temps comme une 4e dimension et à l'aide du concept d'espace-temps. Ce dernier n'est pas qu'une simple juxtaposition de l'espace et du temps. Au contraire, c'est une fusion intime et profonde, qui permet la transformation partielle de l'espace en temps, et vice versa.
Sylvain Briens
Sylvain Briens
Professeur
Conférence : Les innovations sont-elles toujours en avance sur leur temps ?
Sylvain Briens est professeur à Sorbonne université, essayiste et musicien. Après une carrière d'ingénieur dans l'industrie des télécommunications et aux Nations-Unies, il a enseigné les langues, littératures et civilisation scandinaves à l'université de Strasbourg puis à l'université Paris-Sorbonne. Ses recherches portent sur la culture scandinave ainsi que sur les liens entre innovation technique et création littéraire.
Lorsque l'on considère les mouvements d'avant-garde, on constate que l'innovation s'affirme avant tout par rapport à un passé proche mais qu'elle tire également des éléments d'inspiration dans les mythes ou des sources archaïques. Comme l'Ange de l'Histoire (peint par Paul Klee) qui tourne le dos au futur pour contempler les ruines du passé qui s'amoncellent à ses pieds, la posture de celui qui innove l'emporte vers un futur qu'il ne peut maîtriser, tout en gardant son visage tourné vers le passé. Ainsi, du surréalisme à la théorie des cordes, des télécommunications au dodécaphonisme sériel, les forces d'innovation, ni linéaires ni homogènes, apparaissent plutôt comme cycliques et transdisciplinaires, leur mode de savoir crée des associations inattendues et dynamiques avec des pratiques déjà existantes, en tissant un réseau de potentialités inouïes qui modèlent les formes du temps.
Terry Virts
Terry Virts
Astronaute - NASA
Table ronde des astronautes : L'astronaute peut-il défier le temps ?
Terry Virts a reçu une formation de pilote de chasse à l'École de l'air française en 1988 dans le cadre d'un programme d'échange avec l'académie de l'armée de l'air américaine. Il intègre une unité opérationnelle volant sur F-16 en 1992. Il est affecté en Corée et en Allemagne. En 1997, il intègre l'école des pilotes d'essais d'Embry-Riddle (États-Unis) et devient pilote d'essais à compter de 1999 jusqu'à sa sélection en tant qu'astronaute par la National Aeronautics and Space Administration (NASA) en 2000. Il a volé 3 000 heures sur 40 types d'avions. Virts est sélectionné astronaute en 2000 dans le 18e groupe d'astronautes de la NASA. Il effectue son premier vol spatial en février 2010 en tant que pilote de la navette spatiale Endeavour pour la mission STS-130. Terry Virts a participé aux expéditions 42/43, et a été commandant de l'expédition 43. Le 23 novembre 2014, il a décollé du cosmodrome de Baïkonour à bord du Soyouz TMA-15M russe, en compagnie de Samantha Cristoforetti (ESA) et Anton Shkaplerov (Roscosmos). Il est revenu sur Terre après 199 jours passés à bord de la Station spatiale internationale (ISS), le 11 juin 2015. Son retour était programmé pour mai 2015, mais à cause de la perte d'un module Progress, il a dû être reporté au 11 juin. Au cours de cette seconde mission, il a réalisé 3 sorties extravéhiculaires en compagnie de Barry Wilmore pour un total de 19 heures.
Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l'idée d'un possible voyage hors de l'atmosphère traverse l'esprit du candidat. Tout s'enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu'à l'ultime consécration où le prétendant fait partie de l'équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l'entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l'espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu'il s'agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d'échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l'homme dans l'espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s'il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu'il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l'on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l'astronaute peut-il défier le temps ?
Théo Sanson
Théo Sanson
Funambule
Table ronde des sportifs : Peut-on vaincre le temps ?
Après un grave accident d’escalade (triple fracture des cervicales) Théo Sanson découvre la slackline et se passionne pour cette nouvelle discipline qui l’aide à effacer ses douleurs. De ce sport méconnu à l’époque, il se fait le porte-parole, s’impliquant tant au niveau associatif que fédéral, puis repousse ses limites tout en inventant de nouvelles manières de s’entraîner et en enchaînant les records du monde. En parallèle de sa carrière professionnelle, Théo développe une curiosité du monde sans limite. Il explore tous les domaines du concret à l’imaginaire. Adepte de la symbolique, il tente de tendre des fils entre les mondes, pour relier les points, créer des passerelles...
Les athlètes cherchent le dépassement - à se dépasser et à dépasser les autres. La plupart d'entre eux cherchent aussi à ne pas se faire rattraper, y compris par le chronomètre. Il s'agit de s'entraîner jusqu'à la plus parfaite maîtrise de son corps pour exceller dans sa spécialité. Tels des chefs d'orchestre, les sportifs de haut niveau sont des coordonnateurs. Ils accordent leur respiration au rythme de leurs mouvements, précisent leurs gestes pour gagner en efficacité, gèrent subtilement leur énergie pour tenir la distance. Ils habituent progressivement leur métabolisme à l'intensité de l'effort, parfois jusqu'à la souffrance. Ils apprennent à se concentrer en toutes circonstances et quel que soit l'enjeu, à donner le meilleur d'eux-mêmes le moment venu, seuls ou en équipe. Chaque performance sportive est une création. Exceptionnellement, elle est un record. Mais dans notre course éternelle contre la montre, pouvons-nous vraiment vaincre le temps ?
Thierry Harvey
Thierry Harvey
Médecin obstétricien
Conférence : Peut-on changer le temps de la grossesse ?
Thierry Harvey est gynécologue obstétricien. Il est chef de service à la maternité des Diaconesses de Paris depuis bientôt 25 ans. Il préside actuellement le Solipam (Solidarité Paris maman), association et réseau prenant en charge les femmes enceintes en situation de grande précarité en Île-de-France. Thierry est particulièrement engagé dans la défense des femmes, le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ainsi que la procréation médicalement assistée (PMA). Le bien-être et le respect de l'humain sont au centre de ses préoccupations.
9 mois c'est à la fois long et court. Ce temps qui mène de la conception à la naissance est-il immuable, gravé dans le marbre ? Dans le code Napoléon 1804, un enfant était potentiellement viable à 6 mois. Depuis les temps ont changé…ou pas. La grossesse dure toujours 9 mois pour les Français et 40 semaines d'aménorrhée pour le reste du monde. Les progrès médicaux en néonatalogie dans les années 80 ont fait reculer le seuil de viabilité avec la naissance d'enfants vivants de moins de 6 mois, sans statut réel. L'Organisation mondiale de la santé en 1993 a fixé le seuil de viabilité à 22 semaines d'aménorrhée et un poids de fœtus de 500g. Utopie ou réalité ? Le temps de gestation est-il fixe, variable d'une femme à l'autre, d'une grossesse à l'autre, d'un fœtus à l'autre ? Peut-on, ou doit-on tenter de le raccourcir ? Et pour le bénéfice de qui ? Autant de questions au centre de la santé des futures générations.
Thomas Jontza
Thomas Jontza
Médecin psychiatre
Atelier : Où se place le temps dans les maladies mentales ?
Ancien praticien des hôpitaux, j'ai vécu ma formation de psychiatre et de psychothérapeute d’orientation psychanalytique au PLK Weissenau, hôpital universitaire de l’Université d’Ulm en Allemagne. J’ai eu la chance de grandir dans la profession dans un cadre politiquement engagé, bienveillant et créant des structures thérapeutiques innovantes, dont je reste encore aujourd’hui reconnaissant et proche. Je suis aussi thérapeute familial (formé par C. Gammer). Sous la direction du Prof. Hole j'ai enseigné l’hypnose dans la formation des médecins psychothérapeutes en Allemagne, plus tard à Zurich en Suisse à la Clinique psychiatrique universitaire Burghölzli. Exerçant depuis des années à Paris, je suis Praticien attaché en addictologie à l’HEGP/AP-HP. A mon cabinet en ville, j’utilise aujourd’hui des approches dites comportementales (p.ex. DBT, Schema Therapy) dans le suivi de mes patients psychiatriques et en psychothérapie.
La psychiatrie rencontre le temps sur plusieurs niveaux entrelacés : temps biologique, temps du sujet, temps psycho-social... Le courant (philosophique, psychiatrique, scientifique) de la phénoménologie nous a beaucoup appris sur cet « embodied mind » ( " esprit incarné ", si l’on accepte cette traduction). Je vais d’abord essayer de donner une idée/faire, « ressentir » le temps à travers un bref état mental de méditation ou d’hypnose avant que de revenir en psychiatrie, vers nos diagnostics, et vers quelques maladies mentales comme les troubles post traumatiques, la dépression, le deuil, et d‘autres troubles qui font vivre le temps et induisent une psychopathologie différente. Je terminerai avec quelques remarques sur le temps en psychothérapie.
Tristan Nitot
Tristan Nitot
Directeur général Qwant
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Entrepreneur, ingénieur, auteur et activiste, Tristan Nitot a d'abord travaillé chez Netscape avant de s'engager dès ses débuts sur le projet Mozilla. Il a cofondé Mozilla Europe, qu'il a présidé jusqu'en 2012. Après 17 ans sur le projet Mozilla passés à promouvoir le Web et le logiciel libre, il a publié en 2017 un livre intitulé Surveillance:// les libertés au défi du numérique : comprendre et agir. En 2018, il rejoint Qwant en tant que Vice President Advocacy, s'attachant à promouvoir la vie privée, l'open source et la souveraineté numérique européenne.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Valentin Metillon
Valentin Metillon
Doctorant
Table ronde des étudiants : Le fait d'aller plus vite nous fait-il gagner du temps ?
Après des études en physique et en philosophie des sciences, Valentin Métillon commence une thèse de physique quantique au sein du laboratoire Kastler-Brossel au Collège de France sur la mesure et l'intrication quantiques. Il s'intéresse plus largement à la question de la mesure en physique et à la diffusion des connaissances scientifiques et techniques.
Notre vie quotidienne semble s’articuler autour d’omniprésentes accélérations. Transports automatisés, correcteurs automatiques, moteurs de recherches, notifications… Nous sommes habitués à connaître le résultat d’une élection cruciale en temps réel ou à nous connecter pour ne pas manquer en direct le prochain but d’un match à suspense. L’accès à l’information est si rapide que la distance qui nous éloigne des événements au présent paraît s’estomper, et que la durée qui nous sépare des événements dans un futur proche semble se contracter. Le numérique se propose même d’accélérer notre vie privée en organisant des rencontres sentimentales en un clic ! Mais le fait d’aller plus vite nous fait-il réellement gagner du temps ? Voilà la question que six étudiants prendront le temps de discuter lors de cette table ronde. Leur objectif sera de mettre en évidence le rapport qu’entretiennent les « millenials » avec notre société actuelle et le rythme qu’elle s’impose.
Virginie Galindo
Virginie Galindo
Responsable com. & innovation
Table ronde du numérique : Le numérique orchestre-t-il nos vies ?
Virginie Galindo est en charge de la valorisation de l’innovation pour la société Thales, dans le domaine de l’identité et de la sécurité. Diplômée d’un doctorat en physique, elle travaille depuis 20 ans dans le domaine de la sécurité. Ses différents postes l’ont amenée à explorer de nombreux aspects de la sécurité, du hardware au software, toujours avec un angle innovant. Ses sujets de prédilections du moment sont liées au machine learning, au cloud, aux nouvelles formes d’identité, ainsi que les innovations favorisant la protection des données, logiciels ou systèmes. Virginie est également conférencière, enseignante et bloggeuse.
Il suffit de se connecter, rien de plus, et l’information est là, disponible en un “clic”. Nous la consommons, la produisons, la falsifions, volontairement ou non, nous en augmentons exponentiellement le volume sur la toile. Cette toile nous semblait fine et fluide à sa conception, mais nous en perdons petit à petit les contours, l’épaisseur et la réelle consistance. L’intelligence artificielle se saisit des data qu’elle manie avec une dextérité toujours plus experte soi-disant pour nous simplifier la vie. Mais qu’en est-il vraiment ? Sommes-nous adaptés à cette frénésie, à cette quête de réactivité absolue, à cette instantanéité des échanges ? Notre soif d’apprendre, de progresser, de gagner est-elle assouvie ou saturée ? Sommes-nous réduits à des signatures numériques, des combinaisons de données mises à la disposition d’utilisateurs autorisés ? Avons-nous besoin d’un chef numérique pour orchestrer notre quotidien et nos vies, pour gérer les ressources de notre planète, voire celles d’autres corps célestes ?
Virginie Gannac
Virginie Gannac
Professeur en chaire de métiers d'art
Atelier : La main de l'artiste peut-elle suspendre le temps ?
Virginie Gannac enseigne le design et les arts visuels au sein de la prestigieuse École Boulle à Paris. Docteure en art de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, ancienne élève de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENS AAMA), elle a commencé sa carrière à l’École supérieur d’art et de mode Duperré avant de former de futurs professeurs de design à l’université de Cergy-Pontoise. Ses travaux portent sur les dialectiques Patrimoine/Modernité et Art/Sciences. Elle y développe une approche transversale de la médiation des sciences, techniques et objets du patrimoine par la scénographie, le stylisme, la sculpture, la vidéo et les métiers d’art. Ses recherches pointent la question de la valeur d’un objet au travers du temps : sa pérennité, sa transformation, son actualisation… ou sa disparition. Elle a collaboré avec l’Institut Henri Poincaré, le laboratoire de mathématiques Poems, et des astrophysiciens au travers de grandes expositions réalisées par ses étudiants de l’École Boulle.
Entre 1508 et 1512 Michel Ange peint la création du monde sur le plafond de la Sixtine. Il montre Dieu donnant, au travers de son doigt, un souffle de vie au premier homme, Adam. De cette main divine à celle de l'artiste peintre ou du maître d'art, nous interrogerons le statut de l'artiste comme créateur. Est-ce qu'au travers de la création, l'artiste peut être assimilé à un démiurge capable de se jouer du temps jusqu'à le suspendre et créer de l'intemporalité ? L'artiste évolue entre présent, passé et futur dans une totale liberté conceptuelle. Alors qu'est-ce que chaque création nous révèle de son présent et qu'en est-il lorsque nous la recevons quelques décennies ou centaines d'années plus tard ? La restauration d'œuvre ou l'interprétation sont-elles une forme de résurrection, une tentative d'immortalité ? A partir d'un choix d'œuvres majeures de l'histoire des arts et de productions des étudiants en Métiers d'Art de l'École Boulle, nous verrons comment l'artiste évolue entre patrimoine et modernité nous propulsant au travers de sa main dans des temps à la fois espacés et superposés.
Virginie van Wassenhove
Virginie van Wassenhove
Chercheure en neurosciences
Conférence : Le temps de la conscience est-il conscience du temps ?
Virginie van Wassenhove a obtenu son doctorat en neurosciences et sciences cognitives à l'université du Maryland, sous la direction des professeurs Poeppel et Grant. Au cours de ses études, elle s'est concentrée sur la perception (psychophysique) et les bases corticales (grâce à la magnétoencéphalographie et l'magerie par résonnance magnétique fonctionnelle – MEG et IRMf) de la parole audiovisuelle en tant que cas spécifique d'intégration multisensorielle et de codage prédictif. En 2005, elle a travaillé avec le professeur Nagarajan (University of California – San Francisco) sur l'apprentissage et la plasticité en audition et en perception audiovisuelle, combinant psychophysique et MEG. De 2006 à 2008, elle a été impliquée dans divers projets à UCLA (Prof. Shams, Prof. Buonomano) et à Caltech (Prof Shimojo), qui comprenaient un apprentissage statistique implicite multisensoriel, la perception du temps, la communication des gestes et les interactions interpersonnelles. Fin 2008, elle a rejoint l'unité de neuroimagerie cognitive dirigée par le professeur Dehaene pour construire NeuroSpin MEG. En 2012, elle est devenue chef de groupe de l'équipe de recherche sur la dynamique du cerveau de l'Institut national pour la santé et la recherche médicale (INSERM). En 2013, elle obtient son habilitation à diriger des recherches (HDR) et devient directrice de la recherche du CEA. Ses recherches portent sur la cognition temporelle et l'intégration multisensorielle.
Les êtres d'émotion et de pensée que nous sommes parlent du temps et de sa flèche, du temps qui passe, du temps vécu, du temps qui dure, du temps qui scande la mesure, et parfois même du temps futur. L'humain se dote d'une flèche du temps, linéaire, sur laquelle il range, à mesure de souvenirs et d'anticipations futures, les événements de sa vie et ceux de sa grande histoire. Toutes ces facultés de représentation intelligible du temps ne capturent pas la dimension temporelle émergente que la physique décrit, mais des réalités psychologiques de temps conscient qui reposent sur le fonctionnement de notre cerveau en interface avec un univers riche d'informations en mouvement. Cependant, le système dynamique complexe qu'est notre cerveau évolue dans le temps (de la physique), et possède des propriétés temporelles observables, mesurables, et quantifiables. Les propriétés dynamiques de l'activité cérébrale que nous inscrivons sur une flèche du temps décrivent-elles du temps conscient ? En d'autres termes, le temps de la conscience est-il aussi la conscience du temps ?
Xavier Emmanuelli
Xavier Emmanuelli
Médecin urgentiste
Conférence : Comment prend-on la mesure de l’urgence médicale ?
Xavier Emmanuelli s'engage comme médecin dans la marine, puis soigne les mineurs. Il se spécialise ensuite en neurologie puis en anesthésie-réanimation. Ancien secrétaire d'État à l'action humanitaire d'urgence, cofondateur de Médecins sans frontières, médecin-chef à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, médecin au SAMU de Paris, Xavier Emmanuelli est le fondateur du Samu social et du Samu social international qu'il préside. Xavier Emmanuelli est convaincu que le médical et le social doivent s'unir contre l'exclusion.
Face à chaque phase de la maladie, le médecin adapte sa stratégie. Il est parfois confronté à des situations graves, à des urgences relatives, voire à des urgences absolues, où la vie est en jeu. Le temps qui s'écoule alors est celui de l'immédiateté, de la prise en charge des premières minutes. Le médecin doit décider et agir sans délai. C'est le court temps qui lui est offert avant que l'état du malade ne devienne irréversible. D'autres fois, la maladie amène le médecin à œuvrer sur un temps long, pendant la déclaration d'une maladie au cours de laquelle les symptômes s'installent, au cours de la période de stabilisation et de traitement. Le temps médical mesure sans cesse le degré d'urgence et s'y adapte, pour prolonger au mieux celui qu'il nous reste à vivre…
Yann Mambrini
Yann Mambrini
Physicien théoricien
Conférence : Peut-on mesurer le temps ?
Yann Mambrini est directeur de recherche au CNRS, docteur ès physique théorique, membre du conseil scientifique du CNRS et du comité scientifique du laboratoire de physique théorique de l'université Paris-Saclay. Il est aussi l'auteur de plus de 100 articles scientifiques dans des revues internationales à comité de lecture, membre du comité directeur du département Science, planète et univers (SPU) de l'université Paris-Saclay, membre du comité scientifique de plus de 5 cycles de conférences internationales, et reviewer de référence dans sept revues prestigieuses. Yann Mambrini est trois fois lauréat du prix d'excellence scientifique du CNRS pour ses travaux de recherche (2010, 2014 et 2018) et prix de la Société française de physique (2006). Enfin, il est professeur à l'école doctorale de Polytechnique et à l'École nationale supérieure (ENS).
Depuis que l'homme est homme, le passage du temps, et donc sa mesure, est un défi persistant. Quel lien existe-t-il entre la course de l'ombre projetée d'un bâton sur le sable il y a plus de 5 000 ans et l'horloge atomique ? Comment le génie humain a-t-il pu s'affranchir des observations du ciel ? Il a mis au point les instruments les plus sophistiqués pour dompter et enfermer le temps dans un tic-tac permanent, avant de se rendre lui-même et à son insu prisonnier de cette cage dorée. De Babylone à Princeton, en passant par Paris et Londres, nous voyagerons pour mieux comprendre quels furent les enjeux de cette course à la précision. Entre calcul des longitudes pour la domination de la cartographie des océans au XVIII ème siècle, synchronisation des horloges citadines au XIXème siècle jusqu'à l'avènement de la théorie de la relativité, c'est de l'histoire du temps et de sa possible mesure qu'il sera question.
Yann Thanwerdas
Yann Thanwerdas
Doctorant en imagerie médicale
Yann Thanwerdas est ingénieur centralien en mathématiques appliquées et effectue actuellement une thèse de doctorat en imagerie médicale au sein de l’équipe Epione à l’Inria Sophia Antipolis. Son travail s’inscrit dans le domaine des statistiques géométriques, visant à prendre en compte les propriétés géométriques des données dans les analyses statistiques. Cette démarche conduit à travailler dans des espaces non linéaires de données, donc à devoir généraliser les procédures statistiques standards à ces espaces non linéaires. Yann s’intéresse aussi à l’enseignement des mathématiques et plus largement aux nouvelles pratiques dans la transmission des savoirs, il a notamment initié un projet de tutorat inter-promotions à CentraleSupélec et a activement participé à la construction du nouveau cursus ingénieur de l’école. Aujourd’hui, en parallèle de sa thèse, Yann intervient dans l’enseignement des mathématiques au sein de l’Université Côte d’Azur.
Yannick Lebtahi
Yannick Lebtahi
Sémiologue, analyste des médias
Conférence : Une apocalypse est-elle possible ?
Yannick Lebtahi est sémiologue, analyste des médias, mais aussi réalisatrice de documentaires. Ses travaux portent principalement sur le cinéma et la télévision ainsi que sur l'image et ses enjeux contemporains. Maître de conférences, habilitée à diriger des recherches en sciences de l'information et de la communication à l'université de Lille, elle est membre du laboratoire Groupe d'études et de recherches interdisciplinaires en information et communication de Lille (GERIICO) et membre associé du Centre d'étude sur les images et les sons médiatiques Paris3 (CEISME). Elle est directrice scientifique et éditoriale de la revue Cahiers interdisciplinaires de la recherche en communication audiovisuelle (CIRCAV) et directrice de la collection DeVisu aux éditions L'Harmattan.
L'imaginaire puissant du passage de l'an 2000 – symbolisant le chaos – a donné lieu à une production cinématographique innovante : dix films réalisés par dix jeunes cinéastes de dix pays différents avec comme contrainte commune d'inclure dans leur synopsis la nuit, tant redoutée et fantasmée pour son big bug planétaire, du 31 décembre 1999. Pour la France, à la manière des surréalistes, le cinéaste Laurent Cantet tisse dans son film Les Sanguinaires des représentations métaphoriques du temps mis en abyme. Le jeu sur la notion d'écran met en regard le temps « objectivé » de cette célébration refusée par François, le personnage principal, et le temps éprouvé par celui-ci face à sa quête existentielle et à son insaisissable spleen. Devant le miroir de ses peurs et de ses doutes, le spectateur se projette dans une hypothétique fin du monde programmée tout en assistant au naufrage des certitudes de François ainsi qu'à l'imagination de l'effacement total de l'individualité comme résultante d'une possible apocalypse. En forme d'ouverture, le film se clôt sur une ambiguïté à propos du devenir du personnage central et renvoie le spectateur à sa condition ce qui l'amène à s'interroger sur le sens de son existence, dans son rapport à la mort.
Youssef Naguib
Youssef Naguib
Directeur des Opérations
Peut-on concilier urgence et insertion ?
Médecin en santé publique, diplômé de l’Université d’Alexandrie, Dr Youssef Naguib a d’abord pratiqué la médecine dans son pays natal, l’Egypte, puis dans différents autres pays. il s’est ensuite engagé dans le secteur de la coopération internationale, en tant qu’assistant technique pour la Coopération belge au Niger, puis au sein de l’ONG Caritas à Alexandrie. Il rejoint le Samusocial International à l’ouverture de son bureau au Caire en 2008 pour mettre en place une intervention en faveur des enfants et jeunes en situations de rue. Il fait partie de la première Equipe Mobile d’Aide (EMA) à laquelle il apporte son expertise sur ce public, développée à Alexandrie. Les fonctions du Dr Youssef Naguib ont depuis évolué avec le Samusocial International Egypte, qui fait désormais partie des principaux acteurs dans la prise en charge et la promotion des droits des enfants et jeunes de la rue au Caire, et dont il est aujourd’hui le directeur des opérations. Il cordonne toutes les activités à destination des enfants et jeunes en situations de rue, en rue (maraudes) et auprès des centres partenaires, ainsi que le travail en réseau, la formation et la diffusion des savoirs professionnel.
L’urgence sociale décrit une méthode de « l’aller vers » celles et ceux parmi les plus exclus, vivant en rue, qui ne demandent plus rien et qui sont dans l’incapacité d’aller vers les services d’aide. De l’urgence de la réponse aux besoins immédiats de ces personnes au temps long nécessaire à la mise en place d’un accompagnement individuel pour envisager des solutions de sorties de rue, de quel temps disposons-nous ? Les acteurs des Samusociaux nationaux et du Samusocial International doivent intervenir dans une temporalité adaptée à chaque individu, qui se heurte à des temporalités plus systémiques liées aux exigences de résultats, d’insertion, d’adéquation à des cadres normatifs et des politiques publiques éloignées des spécificités des personnes, enfants ou adultes, en situations d’exclusion. Comment aborder, alors, ces temps de l’urgence sociale ?