Nos montres, nos horloges nous permettent chaque jour de calculer des durées, à partir desquelles nous reconstituons le temps. Pourtant, la physique moderne a démontré que cette notion de temps historiquement reconstruite à partir de celle de durée était erronée. Depuis, émergent de nouvelles notions adaptées à des échelles différentes : datation, chronologie, horloge atomique, simultanéité. Leurs correspondances approximatives sont suffisantes pour justifier l’idée qu’il existe un temps qui s’écoule dans l’univers, que nous pouvons parfois mesurer, et dont nous pouvons énoncer les propriétés.

Notre monde est en perpétuelle mutation. "Le temps de l'évolution" propose de se tourner vers le passé et le présent pour mieux réfléchir à notre devenir. Collectif ou individuel ? Terrien ou spatial ? Quels messages peut-on tirer de notre biosphère, géosphère, climatosphère pour inscrire pleinement l'espèce humaine dans un futur à long terme ?

Grecs anciens, temps éternel de la religion, durée psychologique, temps cyclique du capitalisme, rythmie de la biologie, temps roulant du quotidien, temps compétitif impitoyable du sport et du monde des affaires, temps psychanalytique de la mémoire inconsciente, temps émotif, imaginaire, apocalyptique ou utopique de la mythanalyse : exacerbés, nous évoluons simultanément dans le temps pluriel du passé, de l’instant et du futur incertain. Le temps nous semble compté.

L'art, en produisant des œuvres, crée des cadres temporels clos inscrits dans la durée d'une lecture, d'une représentation, d'une exécution musicale. Il permet alors d'expérimenter une temporalité singulière, qui échappe au temps biologique, et qui en fait toute la richesse. Ce temps est comme un bonus offert à chacun, ce sur quoi nous allons réfléchir.